Roman réaliste de Guy de Maupassant, Bel-Ami raconte l’histoire d’un arriviste qui, partant
de rien, utilise ses charmes pour grimper les échelons de la société parisienne. On y retrouve
de nombreux personnages, certains centraux, comme Georges Duroy, le héros, Clothilde de
Marelle ou encore Madeleine Forestier. D’autres, secondaires, sont présent durant seulement
une partie du roman. C’est le cas notamment de Georges Forestier, M. Walter, Suzanne
Walter ou encore Laurine, la fille de Madame de Marelle.
-Georges Duroy :
Georges Duroy, héros du roman, est avant tout un bel homme. En effet, dès le début de
l’œuvre, son aspect séduisant est mis en avant (« Comme il portait beau par nature et par
pose d'ancien sous-officier, il cambra sa taille, frisa sa moustache d'un geste militaire et
familier »). Cette beauté est liée ici à son aspect militaire, fringant. A cela s’ajoute une
description physique précise, caractéristique des romanciers réalistes : Grand, bien fait, blond,
d'un blond châtain vaguement roussi, avec une moustache retroussée, qui semblait mousser
sur sa lèvre, des yeux bleus, clairs, troués d'une pupille toute petite, des cheveux frisés
naturellement, séparés par une raie au milieu du crâne, il ressemblait bien au mauvais sujet
des romans populaires.
Le caractère de Georges Duroy est étroitement lié à ce physique, puisqu’il joue de son
apparence pour séduire les femmes (Les femmes avaient levé la tête vers lui), ce qui lui
permettra de monter les échelons de la société parisienne de l’époque. Cette séduction est
doublée d’une grande ambition, que trahit cette manière qu’il a de regarder les autres (un de
ces regards de joli garçon, qui s'étendent comme des coups d'épervier.), à la manière d’un
oiseau qui observe sa proie.
G. Duroy arrive à Paris avec l’idée de faire fortune, mais celle-ci semble lui échapper
au début du roman (il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois).
Cependant, grâce à son ami Forestier, et aux diverses femmes qu’il rencontre, il s’impose par
le biais du journalisme dans le monde de la bourgeoisie parisienne.
C’est l’histoire de cette progression qui fait l’intérêt du roman, tout en questionnant
l’aspect moral des choix du personnage. Le personnage est en effet partagé entre ses
sentiments et son appât du gain. La fin du roman présente d’ailleurs cette lutte, puisqu’il
choisit pour l’argent Suzanne Walter, tandis qu’au moment même de son mariage à l’église, il
songe à son éternelle maîtresse, Mme de Marelle : Soudain il aperçut Mme de Marelle ; et le
souvenir de tous les baisers qu'il lui avait donnés, qu'elle lui avait rendus, le souvenir de
toutes leurs caresses, de ses gentillesses, du son de sa voix, du goût de ses lèvres, lui fit passer
dans le sang le désir brusque de la reprendre.
-Mme de Marelle :
Etc…