TERRES D’ARIÈGE - 29 MARS 2013 9 CHAMBRE D’AGRICULTURE Le rumex : un ennemi redoutable des prairies Le rumex : une plante résistante programmée pour se reproduire Les rumex (à feuilles obtuses ou crépu) sont l’une des principales plantes indésirables des prairies. Ces vivaces ne devraient pas dépasser le seuil d’une plante pour 5 m2 pour ne pas compromettre le potentiel fourrager d’une prairie, en quantité et qualité. Le rumex pousse plus rapidement que les autres espèces prairiales, surtout en terrain riche. Son système racinaire peut descendre jusqu’à 2 m de profondeur ! Son feuillage abondant lui permet de stocker d’importantes réserves nutritives dans sa racine pivotante. Le rumex se multiplie de 2 façons : par la voie sexuée (en produisant des semences) et par voie asexuée (grâce à des rhizomes). La reproduction sexuée est son mode de reproduction principal avec un potentiel impressionnant pouvant aller jusqu’à 60 000 graines par an ! Et ces graines sont capables de germer une semaine seulement après la floraison. Même enfouies dans le sol, les graines conservent leur capacité germinative pendant plusieurs décennies : après 80 ans, 2 % des graines enfouies sont encore viables ! Et pour finir, le rumex a un important pouvoir de repousse après une cassure ou une blessure (l’utilisation de fraise ou d’une herse rotative sera à proscrire dans une parcelle infestée). Modes de dissémination Deux voies principales : - par les animaux qui consomment des fourrages contaminés. La graine de rumex n’est pas détruite lors de son passage dans le rumen ou l’intestin, - par les pratiques agricoles : fauches tardives, épandage de fumier et de lisier « contaminés », fauche et pâturage trop ras favorisent une multiplication du rumex par les rhizomes. Des erreurs à éviter L’abondance de rumex est due à des erreurs de pratiques qui peuvent être anciennes : - tassement du sol, - dégâts dus au piétinement, - surfertilisation, - fauche ou pâturage trop ras. Moyens préventifs de lutte Heureusement, il existe un certain nombre de moyens pouvant être mis en place afin de limiter la propagation du rumex : - éviter la production de graines en fauchant avant l’apparition des hampes florales, - maintenir un gazon dense et fermé. Le rumex est une plante héliophile qui a besoin de lumière pour germer (et donc d’un couvert ouvert), - éviter au maximum le piétinement, le surpâturage, les fauches trop basses, - éviter les coupes trop rases (en dessous de 7 cm) pour que les plantes fourragères puissent redémarrer plus rapidement et limiter en même temps le risque de salissement par le rumex. Fauche et pâturage trop ras favorisent la multiplication du rumex à partir des rhizomes, - composter les fumiers : une montée en températures atteignant 55°c permet d’éliminer la majorité des graines de rumex. Les graines sont également détruites après 12 semaines passées dans du lisier, - incinérer les plantes arrachées, et surtout éviter de les mettre sur le tas de fumier, - faucher les refus et les exporter hors de la parcelle (idéalement les brûler), excessives, apportées en une seule fois ou mal réparties (le rumex est une plante indicatrice de lessivage), - faire des faux semis dans le cas des prairies temporaires avant leur implantation (à 3 semaines d’intervalle avec un cultipaker), - arracher manuellement les jeunes pousses, utiliser des outils adaptés plus les plantes plus âgées permettant d’enlever les racines à au moins 15/20 cm, - envisager le pâturage mixte quand cela est possible, car le pâturage des ovins et caprins a un effet dépressif sur le rumex. fertilisations Au moment où se préparent les futures politiques agricoles européennes et nationales : – PAC, loi d’avenir sur l’agriculture, lois-cadres sur l’énergie et la biodiversité. Guy Vasseur a affirmé ses positions : - sur la réforme de la PAC 2014-2020 : soutenir une agriculture performante et compétitive, qui tienne compte des handicaps et des terri- toires, des productions fragiles. - Mettre tout en oeuvre pour assurer un revenu aux agriculteurs et plus particulièrement à ceux dont les revenus sont scandaleusement bas. - Renforcer la recherche et l’innovation au plus près du terrain. - Répondre aux défis environnementaux, de plus en plus prégnants, à partir de l’agronomie et non sous la éviter les Stéphanie Raffoux, service élevage Moyens curatifs Dans l’hypothèse d’un traitement phytosanitaire, en plus - des quelques principes généraux à respecter pour maximiser l’efficacité de l’application du produit (traiter sur herbe peu développée et par temps poussant), il est souvent nécessaire pour les vivaces de répéter le traitement. L’effet constaté est alors une accélération de leur élimination par épuisement de leurs réserves énergétiques. Même en mettant en œuvre une lutte chimique, il est essentiel de modifier rapidement les pratiques pour que les moyens de lutte puissent avoir un effet durable. Election APCA ➜ Guy Vasseur réélu G uy Vasseur a été réélu à la tête des Chambre d’agriculture, à une quasi unanimité. Les présidents des 111 Chambres départementales et régionales d’agriculture ont renouvelé leur confiance au président sortant, qui a pendant trois ans porté les orientations politiques et développé l’action du réseau des Chambres d’agriculture auprès des agriculteurs et des collectivités. Guy Vasseur a rappelé la mission des Chambres d’agriculture pour le développement agricole : accompagner et représenter les agriculteurs et les acteurs des territoires. Il a également insisté pour que ce développement soit celui d’une agriculture de production, qui procure un revenu aux agriculteurs, et qui favorise un développement équilibré et durable des territoires. contrainte de normes inadaptées et punitives. (APCA) Les Chambres d'agriculture en chiffres : - 114 établissements publics, - 4200 élus, - 7800 collaborateurs, dont 5800 ingénieurs et techniciens.