Le rumex : une plante
résistante programmée
pour se reproduire
Les rumex (à feuilles obtuses
ou crépu) sont l’une des prin-
cipales plantes indésirables
des prairies.
Ces vivaces ne devraient pas
dépasser le seuil d’une plante
pour 5 m2pour ne pas com-
promettre le potentiel fourra-
ger d’une prairie, en quantité
et qualité.
Le rumex pousse plus rapide-
ment que les autres espèces
prairiales, surtout en terrain
riche.
Son système racinaire peut
descendre jusqu’à 2 m de
profondeur ! Son feuillage
abondant lui permet de stoc-
ker d’importantes réserves
nutritives dans sa racine pivo-
tante.
Le rumex se multiplie de 2
façons : par la voie sexuée (en
produisant des semences) et
par voie asexuée (grâce à des
rhizomes).
La reproduction sexuée est
son mode de reproduction
principal avec un potentiel
impressionnant pouvant aller
jusqu’à 60 000 graines par an !
Et ces graines sont capables
de germer une semaine seule-
ment après la floraison.
Même enfouies dans le sol,
les graines conservent leur
capacité germinative pendant
plusieurs décennies : après
80 ans, 2 % des graines
enfouies sont encore viables !
Et pour finir, le rumex a un
important pouvoir de repous-
se après une cassure ou une
blessure (l’utilisation de fraise
ou d’une herse rotative sera à
proscrire dans une parcelle
infestée).
Modes de
dissémination
Deux voies principales :
- par les animaux qui
consomment des fourrages
contaminés. La graine de
rumex n’est pas détruite lors
de son passage dans le rumen
ou l’intestin,
- par les pratiques agricoles :
fauches tardives, épandage de
fumier et de lisier « contami-
nés », fauche et pâturage trop
ras favorisent une multiplica-
tion du rumex par les rhi-
zomes.
Des erreurs à éviter
L’abondance de rumex est
due à des erreurs de pra-
tiques qui peuvent être
anciennes :
- tassement du sol,
- dégâts dus au piétinement,
- surfertilisation,
- fauche ou pâturage trop ras.
Moyens préventifs
de lutte
Heureusement, il existe un
certain nombre de moyens
pouvant être mis en place
afin de limiter la propagation
du rumex :
- éviter la production de
graines en fauchant avant
l’apparition des hampes flo-
rales,
- maintenir un gazon dense et
fermé. Le rumex est une
plante héliophile qui a besoin
de lumière pour germer (et
donc d’un couvert ouvert),
- éviter au maximum le piéti-
nement, le surpâturage, les
fauches trop basses,
- éviter les coupes trop rases
(en dessous de 7 cm) pour
que les plantes fourragères
puissent redémarrer plus
rapidement et limiter en
même temps le risque de
salissement par le rumex.
Fauche et pâturage trop ras
favorisent la multiplication
du rumex à partir des rhi-
zomes,
- composter les fumiers : une
montée en températures
atteignant 55°c permet d’éli-
miner la majorité des graines
de rumex. Les graines sont
également détruites après 12
semaines passées dans du
lisier,
- incinérer les plantes arra-
chées, et surtout éviter de les
mettre sur le tas de fumier,
- faucher les refus et les
exporter hors de la parcelle
(idéalement les brûler),
- éviter les fertilisations
excessives, apportées en une
seule fois ou mal réparties (le
rumex est une plante indica-
trice de lessivage),
- faire des faux semis dans le
cas des prairies temporaires
avant leur implantation (à 3
semaines d’intervalle avec un
cultipaker),
- arracher manuellement les
jeunes pousses, utiliser des
outils adaptés plus les plantes
plus âgées permettant d’enle-
ver les racines à au moins
15/20 cm,
- envisager le pâturage mixte
quand cela est possible, car le
pâturage des ovins et caprins
a un effet dépressif sur le
rumex.
Moyens curatifs
Dans l’hypothèse d’un traite-
ment phytosanitaire, en plus
des quelques principes géné-
raux à respecter pour maxi-
miser l’efficacité de l’applica-
tion du produit (traiter sur
herbe peu développée et par
temps poussant), il est sou-
vent nécessaire pour les
vivaces de répéter le traite-
ment. L’effet constaté est
alors une accélération de leur
élimination par épuisement
de leurs réserves énergé-
tiques.
Même en mettant en œuvre
une lutte chimique, il est
essentiel de modifier rapide-
ment les pratiques pour que
les moyens de lutte puissent
avoir un effet durable.
Stéphanie Raffoux,
service élevage
TERRES D’ARIÈGE - 29 MARS 2013 9
CHAMBRE D’AGRICULTURE
Le rumex : un ennemi redoutable des prairies
Guy Vasseur a été réélu
à la tête des Chambre
d’agriculture, à une
quasi unanimité.
Les présidents des 111
Chambres départementales et
régionales d’agriculture ont
renouvelé leur confiance au
président sortant, qui a pen-
dant trois ans porté les
orientations politiques et
développé l’action du réseau
des Chambres d’agriculture
auprès des agriculteurs et des
collectivités. Guy Vasseur a
rappelé la mission des
Chambres d’agriculture pour
le développement agricole :
accompagner et représenter
les agriculteurs et les acteurs
des territoires. Il a également
insisté pour que ce dévelop-
pement soit celui d’une agri-
culture de production, qui
procure un revenu aux agri-
culteurs, et qui favorise un
développement équilibré et
durable des territoires.
Au moment où se préparent
les futures politiques agri-
coles européennes et natio-
nales :
– PAC, loi d’avenir sur l’agri-
culture, lois-cadres sur l’éner-
gie et la biodiversité.
Guy Vasseur a affirmé ses
positions :
- sur la réforme de la PAC
2014-2020 : soutenir une agri-
culture performante et
compétitive, qui tienne comp-
te des handicaps et des terri-
toires, des productions
fragiles.
- Mettre tout en oeuvre pour
assurer un revenu aux agri-
culteurs et plus particulière-
ment à ceux dont les revenus
sont scandaleusement bas.
- Renforcer la recherche et
l’innovation au plus près du
terrain.
- Répondre aux défis environ-
nementaux, de plus en plus
prégnants, à partir de l’agro-
nomie et non sous la
contrainte de normes inadap-
tées et punitives. (APCA)
Les Chambres d'agriculture
en chiffres :
- 114 établissements publics,
- 4200 élus,
- 7800 collaborateurs,
dont 5800 ingénieurs et
techniciens.
Election APCA ➜Guy Vasseur réélu