Filière Ovine et Caprine n° 10, octobre 2004
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reproduire. Pour pondre leurs œufs, les femelles des culicoides choisissent de la boue ou d’autres
endroits humides enrichis de substances organiques, favorables au développement des larves.
Les températures inférieures à 12°C réduisent considérablement leur activité.
Symptômes
Dans la plupart des cas, les symptômes de cette épizootie sont communs à d’autres maladies
(fièvre aphteuse, dermatose ulcérative, ecthyma contagieux, variole ovine ou clavelée etc.), ce qui
peut conduire à des diagnostics erronés.
Les symptômes de la fièvre catarrhale du mouton sont: une forte fièvre, des tuméfactions et
ulcérations au niveau de la bouche et des narines, une salivation écumeuse, des boiteries due à
des douleurs au niveau de la couronne, une faiblesse générale avec apathie et isolement du
troupeau.
Dans de rares cas, on observe aussi une ligne bleutée juste au-dessus des onglons ainsi qu’un
gonflement et une coloration bleue de la langue, qui dans certains cas pend hors de la bouche.
Cette coloration est à l’origine des désignations anglaise et allemande de la maladie : Blue
Tongue Disease et Blauzungenkrankheit. Parfois, la maladie peut aussi être la cause
d’avortements.
Chez les moutons et tout particulièrement chez les agneaux, la maladie est souvent mortelle, la
mort intervenant 8 à 10 jours après l’infection. Ceux qui survivent sont amaigris ou ont un retard
de croissance. Ils deviennent stériles et présentent dans la plupart des cas une perte de poils.
Répartition de la fièvre catarrhale du mouton
La fièvre catarrhale du mouton apparaît surtout dans les pays chauds entre le 35e parallèle sud et
le 44e parallèle nord, région qui apporte les conditions de température et d’humidité propices au
développement et à l’activité des culicoides.
La maladie s’est déjà propagée dans plusieurs pays du sud de l’Europe. Bien qu’il soit vrai que le
climat en Europe du nord n’est pas à priori favorable aux culicoides, certains craignent cependant
que la maladie n’y apparaisse, ne fusse qu’épisodiquement, le vent apportant des moustiques
contaminés du sud de l’Europe qui profiteraient d’une période de forte chaleur pour répandre la
maladie. D’autres craignent même un risque futur de la maladie dans nos régions plus permanent,
le climat se réchauffant, les conditions d’humidité étant habituellement présentes et les culicoides
pouvant aussi présenter des facultés d’adaptation.
Prévention du risque d’extension de la maladie
Aux termes de la classification des maladies établie par l’Office International des Epizooties
(O.I.E.), la fièvre catarrhale du mouton fait partie de la liste A, à savoir des maladies
transmissibles qui ont un grand pouvoir de diffusion et une gravité particulière, susceptible de
s’étendre au-delà des frontières nationales, avec des conséquences sanitaires et économiques
graves.
Bien que le virus soit non contagieux, exception faite par le sperme mais dans de très rares cas, il
survit dans le sang des animaux contaminés et peut donc se propager par le biais de piqûres de
moustiques culicoides, pour autant que le milieu soit favorable à la présence de ces moustiques.
C’est la raison pour laquelle l’O.I.E. a décrété l’interdiction d’importer des animaux vivants en
provenance des régions touchées et d’interdir le commerce international d’animaux qui ont eu un
contact avec le virus et qui sont porteurs d’anticorps contre celui-ci (animaux séropositifs).