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M. Colin-Tampon avait cinquante ans ; il était
propriétaire d’une jolie villa sur le territoire de
Courbevoie, et, par-dessus le marché, conseiller
municipal.
Il va sans dire que M. Colin-Tampon avait été
jeune dans son temps. Si nous le prenons à l’âge
de seize ans, nous remarquons qu’il s’appelait
alors Colin tout court, qu’il étudiait pendant le
jour les mystères de la mercerie, rue Saint-Denis,
à l’enseigne du Bouton-d’Or, sous les auspices de
M. Tampon, patron peu endurant ; la nuit, il
dormait à poings fermés dans une soupente située
au sixième étage de la maison même où habitait
son patron. Comme il n’était point ambitieux, ses
rêves, quand par hasard il rêvait, ne lui
montraient point la jolie villa de Courbevoie ni
les honneurs municipaux ; oh, mon Dieu, non ! Il
rêvait qu’il y avait deux dimanches par semaine
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