Appel du 18 juin 1940 CNRD 2010 Elodie

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L’appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle et son impact jusqu’en 1945
A partir des circonstances et du contenu de ce texte fondateur, vous étudierez la portée de l’appel du 18
juin, ainsi que les engagements qu’il a suscités en France, dans l’empire colonial français et à l’étranger.
1. Le contexte de la défaite de mai-juin 1940
Le 10 mai 1940, les armées allemandes envahissent les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg, pays
neutres, et envahissent la France. Après qq semaines de combat, l’armée française est submergée ; Paris
est déclarée ville ouverte le 14 juin 1940. Certaines unités de l’armée française se sont débandées, tandis
que d’autres combattent jusqu’à l’ordre de reddition générale.
Philippe Pétain devient le 17 mai 1940 vice-président du Conseil dans le gouvernement de Paul Reynaud,
qui démissionne le 16 juin. Nommé chef du gouvernement le Maréchal Pétain, favorable à un armistice,
engage des pourparlers avec l’ennemi. Il prononce son discours le 17 juin à 12h20. (cf : site Jalons INA :
17 juin 1940).
2. L’appel du 18 juin 1940 : un refus de la défaite
Entré dans le gouvernement de Paul Reynaud avec le titre de sous-secrétaire d’Etat à la défense nationale
et à la guerre en pleine débâcle militaire, de Gaulle se montre un des plus fermes défenseurs de la
poursuite de la guerre. Quand Reynaud donne sa démission, il s’envole pour Londres d’où il lance son
appel à la résistance contre l’ennemi. Winston Churchill apprécie De Gaulle, il est impressionné par son
courage, son indépendance d’esprit… Il le considère comme « l’Homme du destin ». Il lui accorde donc
son soutien et lui ouvre l’accès aux ondes de la BBC.
Le discours du général de Gaulle prononcé à la radio de Londres le 18 juin 1940 est diffusé à 20h15, peutêtre 20h30 puis à 22h (mais n’est pas enregistré). Les témoins de la scène sentent le « début d’une grande
entreprise ». Et dès le lendemain, des volontaires se présentent à Seymour Place, où de Gaulle a installé
son bureau, mais peu nombreux car l’appel n’a pas été entendu par beaucoup. Le premier d’entre eux est
un mécanicien d’Hispano-Suiza qui vient s’engager dans l’aviation. Quelques personnalités comme
Maurice Schumann, Jacques de Guillebon, Félix Eboué, Pierre Mendès France, Denis Saurat ou Pierre
Maillaud (une des futures voix de la BBC « Les Français parlent aux Français ») partagent le refus de la
défaite. Un nombre plus important prend connaissance de l’appel par ouï-dire ou par quelques journaux et
radios étrangères (Radio-Stuttgart, Radio-Luxembourg).
De Gaulle réitère son discours le 22 juin 1940 (cf : Site Jalons INA : 22 juin 1940 et manuel d’HG page
111 doc 3), il précise et développe des arguments énoncés le 18 juin. Ce discours est diffusé à 20h30, peu
après la signature de la convention d’armistice franco-allemand à Rethondes. Il fait placardé des affiches
« A tous les Français » sur les murs en Angleterre afin de diffuser son appel (cf. manuel d’HG page 124
doc 3)
Le 28 juin 1940, Churchill reconnaît De Gaulle comme « le chef de tous les Français libres où qu’ils se
trouvent, qui se rallient à lui pour la défense de la cause alliée ». Le 7 août, un accord est signé organisant
les relations entre le Royaume-Uni et la France libre.
3. Les engagements dans la France Libre à la suite de l’Appel
On estime à environ 53000 le nombre d’engagements dans les FFL (Force Françaises Libres) entre le 18 juin 1940
et le 1er août 1943 (dont 26000 engagés non-coloniaux). Les engagés sont à 90% des hommes. Leur âge moyen est
de 22 ans, 22% d’entre eux sont encore lycéens ou étudiants. 83% ne sont pas mariés, 91% sont sans enfant. 1/3 des
volontaires français sont des militaires. La plupart sont issus des catégories supérieures (cadres, professions
libérales). Ils viennent surtout de la façade atlantique (proximité géographique) ou de la région parisienne. 71% des
Français engagés viennent de la zone occupée.
L’élément décisif de leur engagement est la demande d’armistice faite par Pétain le 17 juin 1940. La capitulation
paraît « inconcevable », « un rêve, une erreur, une propagande », « un cauchemar »… Outre le patriotisme, le goût
de l’aventure, l’inconscience de la jeunesse, les motivations politique ou idéologique enfin l’effet d’entraînement
(ralliement du territoire ou engagement d’un ami) sont à l’origine de leur engagement dans la France Libre. Mais
cet engagement n’est pas sans risque. Ils rompent avec l’ordre légal incarné par l’Etat français de Vichy mais aussi
avec leur quotidien. Ils risquent leurs vies en essayant de rejoindre Londres, ou s’ils sont arrêtés (condamnés par
contumace, ils seront emprisonnés ou exécutés en cas de capture). Leurs proches courent le risque de représailles.
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Les civils : certains ont fui dès juin 1940 refusant la défaite ; d’autres risquèrent leur vie pour rejoindre
l’Angleterre : deux frères traversent la Manche à la godille ; 5 garçons partent en canoë.
Des comités locaux ou nationaux soutiennent la France libre à l’étranger : ils sont près de 500 à la mi-1942 :
« France Forever » aux Etats-Unis, « Comité de la France Libre » au Brésil, au Mexique, au Canada, en Argentine
ou au Pérou, « Comité national français » en Colombie ou en Egypte.
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Les militaires : rares sont les officiers qui entraînent leur batterie ou leur compagnie dès 1940 à rejoindre la
France Libre. Toutefois quelques-uns l’ont fait : 900 hommes (sur 1619) de la demi-brigade de légion
étrangère (13e DBLE) commandé par le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey ; 60 chasseurs-alpins ; 350
membres du bataillon du capitaine Lorotte, 120 hommes du capitaine Folliot… 110 élèves de l’école de
pilotage du Mans avec leur lieutenant de réserve d’aviation Pinot… D’autres officiers rallient
individuellement : capitaine de Hauteclocque, général Catroux, amiral Muselier… Ex : Le lieutenant
Simon et le sous-lieutenant Messmer fuient en moto vers le sud de la France à l’annonce de l’armistice. Ils
rencontrent le capitaine Vuillemin, commandant du Capo Olmo et s’entendent pour détourner le navire et
rejoindre Gibraltar (GB).
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Les territoires : 26 août : adhésion du Tchad à la France libre puis ralliement du Cameroun, du CongoBrazzaville et de l’Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique) lors des « Trois Glorieuses » : 26, 27 et 28 août
1940. Les établissements français d’Océanie le 2 septembre 1940, les établissements français de l’Inde le 7
septembre et la Nouvelle-Calédonie suivent. Le Gabon est rallié par les armes le 9 novembre 1940. En
juin-juillet 1941, FFL et forces britanniques placent les territoires du Levant (Liban et Syrie) sous le
contrôle de la France libre. Le 24 décembre 1941 : l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. La France Libre
prend le nom de France Combattante le 13 juillet 1942 et obtient le ralliement d’autres territoires : Wallis et
Futuna (2 mai 1942), île de La Réunion (28 novembre 1942), Madagascar (14 décembre 1942), la Côte
françaises des Somalis (Djibouti)(28 décembre 1942), la Guyane (16 mars 1943), les Antilles (3 juillet
1943).
Les Français Libres sont « une communauté de Français qui, à partir de 1940, se groupent hors de France autour du
Général de Gaulle » (Jean –Louis Crémieux-Brilhac)
Gloires des Forces Françaises Libres (FFL) : bataille de Bir Hakeim, des convois de l’Atlantique Nord (ex :
corvette Aconit coule 2 sous-marins allemands en qq heures), de l’escadrille Normandie Niemen…
Les premiers réseaux de renseignement sont créés par le capitaine du génie André Dewavrin (pseudonyme
« Passy »). Ils établissent les premiers contacts avec la Résistance Intérieure.
4. La portée de l’Appel
Les Français Libres et les résistants de l’intérieur ont les mêmes objectifs, mais dans un premier temps, ils
s’ignorent ou se sous-estiment, voire se méfient. Les liaisons entre la France et l’Angleterre sont difficiles
car les côtes françaises sont surveillées et les moyens de communication sont interrompus ou surveillés
(courrier, téléphone, télégraphe). Néanmoins progressivement les voix françaises de la BBC ont un écho
en France, en témoigne le succès de la campagne des « V » qui invite les Français à tracer la 1 ère lettre du
mot victoire associée à la croix de Lorraine. A Paris, le 11 novembre 1940, des lycéens et étudiants
bravent l’interdiction et vont rendre hommage aux morts de la Grande Guerre à l’Arc de Triomphe.
L’occupant s’inquiète et ressert sa surveillance. Les services de propagande allemands et vichystes
présentent de Gaulle comme le valet de l’ennemi anglais et contribuent ainsi à la notoriété de leur ennemi.
Jean Moulin, arrivé à Londres en octobre 1941, va permettre la convergence indispensable de la
résistance. Succédant à Yvon Morandat (« Léo »), Jean Moulin (« Rex ») va permettre, à travers le
Comité national français, à la France libre de se présenter comme le dépositaire du pouvoir étatique de la
France face aux Alliés (notamment les Etats-Unis) et d’obtenir le soutien de la nation française incarnée
par les mouvements de résistance. En juillet 1942, la France devenue « Combattante » montre qu’elle
n’est plus la seule à lutter contre l’ennemi et qu’elle reconnaît le rôle essentiel de la Résistance intérieure
dans le combat pour la libération nationale. Le ralliement des syndicats et partis politiques contribuent à
faire de de Gaulle le représentant de la France en guerre aux côtés des Alliés. Le 15 mai 1943, la création
du Conseil National de la Résistance (CNR) entérine la décision.
Les puissances alliées reconnaissent la France libre et son chef. Après le gouvernement britannique, c’est
l’Union soviétique. Suite au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 8 novembre 1942, un
Comité français de la Libération nationale (CFLN) est formé en juin 1943 qui prend le nom de GPRF
(Gouvernement Provisoire de la République Française) le 2 juin 1944, reconnu officiellement par les
Alliés le 23 octobre 1944. Ainsi, le réarmement de l’armée d’Afrique et des FFL est possible avec du
matériel américain. Un corps expéditionnaire participe de février à juin 1944, à la bataille de Monte
Cassino et à la prise de Rome, puis en août 1944 au débarquement en Provence, à la libération de Paris,
de Strasbourg puis à la bataille d’Allemagne.
L’acte de capitulation de l’Allemagne est donc signé par le général de Lattre à Berlin le 8 mai 1945. Puis
le général Leclerc signe la capitulation japonaise le 2 septembre 1945.
Ressources pour préparer le concours :
www.france-libre.net
www.fmd.asso.fr
www.charles-de-gaulle.org
http://fr.wikipedia.org/wiki/France_libre
C'est à dire l'article France libre dans Wikipédia.
www.ina.fr/fresques/jalons/Html/PrincipaleAccueil.phpwww.fondationresistance.org
www.cheminsdememoire.gouv.fr/page/affichepage.php?idLang=fr&idPage=2805
CAC-VZ-ED
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