3. Les engagements dans la France Libre à la suite de l’Appel
On estime à environ 53000 le nombre d’engagements dans les FFL (Force Françaises Libres) entre le 18 juin 1940
et le 1
er
août 1943 (dont 26000 engagés non-coloniaux). Les engagés sont à 90% des hommes. Leur âge moyen est
de 22 ans, 22% d’entre eux sont encore lycéens ou étudiants. 83% ne sont pas mariés, 91% sont sans enfant. 1/3 des
volontaires français sont des militaires. La plupart sont issus des catégories supérieures (cadres, professions
libérales). Ils viennent surtout de la façade atlantique (proximité géographique) ou de la région parisienne. 71% des
Français engagés viennent de la zone occupée.
L’élément décisif de leur engagement est la demande d’armistice faite par Pétain le 17 juin 1940. La capitulation
paraît « inconcevable », « un rêve, une erreur, une propagande », « un cauchemar »… Outre le patriotisme, le goût
de l’aventure, l’inconscience de la jeunesse, les motivations politique ou idéologique enfin l’effet d’entraînement
(ralliement du territoire ou engagement d’un ami) sont à l’origine de leur engagement dans la France Libre. Mais
cet engagement n’est pas sans risque. Ils rompent avec l’ordre légal incarné par l’Etat français de Vichy mais aussi
avec leur quotidien. Ils risquent leurs vies en essayant de rejoindre Londres, ou s’ils sont arrêtés (condamnés par
contumace, ils seront emprisonnés ou exécutés en cas de capture). Leurs proches courent le risque de représailles.
•Les civils : certains ont fui dès juin 1940 refusant la défaite ; d’autres risquèrent leur vie pour rejoindre
l’Angleterre : deux frères traversent la Manche à la godille ; 5 garçons partent en canoë.
Des comités locaux ou nationaux soutiennent la France libre à l’étranger : ils sont près de 500 à la mi-1942 :
« France Forever » aux Etats-Unis, « Comité de la France Libre » au Brésil, au Mexique, au Canada, en Argentine
ou au Pérou, « Comité national français » en Colombie ou en Egypte.
•Les militaires : rares sont les officiers qui entraînent leur batterie ou leur compagnie dès 1940 à rejoindre la
France Libre. Toutefois quelques-uns l’ont fait : 900 hommes (sur 1619) de la demi-brigade de légion
étrangère (13
e
DBLE) commandé par le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey ; 60 chasseurs-alpins ; 350
membres du bataillon du capitaine Lorotte, 120 hommes du capitaine Folliot… 110 élèves de l’école de
pilotage du Mans avec leur lieutenant de réserve d’aviation Pinot… D’autres officiers rallient
individuellement : capitaine de Hauteclocque, général Catroux, amiral Muselier… Ex : Le lieutenant
Simon et le sous-lieutenant Messmer fuient en moto vers le sud de la France à l’annonce de l’armistice. Ils
rencontrent le capitaine Vuillemin, commandant du Capo Olmo et s’entendent pour détourner le navire et
rejoindre Gibraltar (GB).
•Les territoires : 26 août : adhésion du Tchad à la France libre puis ralliement du Cameroun, du Congo-
Brazzaville et de l’Oubangui-Chari (actuelle Centrafrique) lors des « Trois Glorieuses » : 26, 27 et 28 août
1940. Les établissements français d’Océanie le 2 septembre 1940, les établissements français de l’Inde le 7
septembre et la Nouvelle-Calédonie suivent. Le Gabon est rallié par les armes le 9 novembre 1940. En
juin-juillet 1941, FFL et forces britanniques placent les territoires du Levant (Liban et Syrie) sous le
contrôle de la France libre. Le 24 décembre 1941 : l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon. La France Libre
prend le nom de France Combattante le 13 juillet 1942 et obtient le ralliement d’autres territoires : Wallis et
Futuna (2 mai 1942), île de La Réunion (28 novembre 1942), Madagascar (14 décembre 1942), la Côte
françaises des Somalis (Djibouti)(28 décembre 1942), la Guyane (16 mars 1943), les Antilles (3 juillet
1943).
Les Français Libres sont « une communauté de Français qui, à partir de 1940, se groupent hors de France autour du
Général de Gaulle » (Jean –Louis Crémieux-Brilhac)
Gloires des Forces Françaises Libres (FFL) : bataille de Bir Hakeim, des convois de l’Atlantique Nord (ex :
corvette Aconit coule 2 sous-marins allemands en qq heures), de l’escadrille Normandie Niemen…
Les premiers réseaux de renseignement sont créés par le capitaine du génie André Dewavrin (pseudonyme
« Passy »). Ils établissent les premiers contacts avec la Résistance Intérieure.