REBORNE(2010-2014) PROGRAMME COOPÉRATION La

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CPER - THÉMATIQUE 1 -
De la recherche fondamentale aux applications cliniques
REBORNE (2010-2014) PROGRAMME COOPÉRATION
Régénération des défauts osseux utilisant de nouvelles approches d’ingénierie
biomédicale
Le projet REBORNE s’inscrit dans le
programme Coopération du 7e PCRD sur
le thème Santé. Il réunit 23 partenaires
de 8 pays européens, soit environ 75
personnes directement concernées. Il
bénéficie d’un budget de la Commission
européenne de près de 12 millions
d’euros pour une durée initiale de 5 ans
(2010-2014) ; 6 mois supplémentaires
ont été accordés pour répondre aux
contraintes de temps imposées par les
essais cliniques.
Pierre LAYROLLE est coordinateur du
projet REBORNE.
Le projet est co-coordonné avec Luc
SENSEBE, directeur médical et scientifique
au sein de l’Etablissement français du
sang (EFS) Centre-Altantique.
Le projet REBORNE est géré par l’INSERM
(La société ALCIMED est un partenaire
intervenant en appui sur le management).
Plus de détails : www.reborne.org
Pierre
LAYROLLE
est Directeur de recherche (DR1) à
l’INSERM. Il est rattaché au laboratoire
de Physio-pathologie de la Résorption
Osseuse (LPRO - UMR INSERM-UN 957)
à la faculté de médecine de Nantes.
Diplômé d’un doctorat en Biomatériaux
obtenu à Toulouse en 1994, il est
arrivé à Nantes en 2003 après avoir
passé 2 ans à Tsukuba au Japon et 5
ans dans l’entreprise Isotis au PaysBas.
Préparation du mélange des
cellules souches cultivées du
patient avec le biomatériau
Radiographie d’une fracture non
consolidée du fémur d’un patient,
suite à un accident
La subvention européenne doit
nous permettre de réaliser
5 essais cliniques, 2 sont en
cours après 3 ans ½
Vous et vos partenaires misez sur un bon mariage
entre des cellules souches et des biomatériaux pour
réparer les os, est-ce bien cela ?
Avec plus d’un million de greffes en Europe, l’os est le tissu le
plus transplanté chez l’homme, notamment en chirurgie
orthopédique et maxillo-faciale. Dans l’idéal, l’autogreffe
osseuse autologue est souhaitée dès lors qu’il s’agit de
régénérer une perte de substance osseuse importante chez les
patients, mais elle n’est pas toujours possible. Aussi, au-delà de
l’allogreffe qui consiste à prélever de la matière osseuse chez
un autre individu avec tous les risques de rejet que cela peut
recouvrir, le projet REBORNE vise à trouver une alternative aux
greffes biologiques au travers de l’utilisation de biomatériaux,
des supports synthétiques sur lesquels sont cultivées des
cellules souches capables de cicatrisation tissulaire (i.e. des
cellules souches mésenchymateuses autologues prélevées dans
la moelle osseuse). C’est un projet de recherche clinique : il
s’agit in fine d’implanter, au niveau d’une fracture, des cellules
souches associées à des granulés en céramique de phosphate
de calcium. Le biomatériau servant ainsi « d’échafaudage », il
doit favoriser la prolifération des cellules souches qui
régénéreront le tissu osseux une fois qu’elles se seront
différenciées en cellules osseuses.
Un projet rassemblant des partenaires complémentaires
et reposant sur le recrutement de patients
Le partenariat a été constitué à partir de l’appel à projet. Il réunit
des producteurs de cellules, des fabricants de biomatériaux,
des cliniciens et des chercheurs comme moi.
Le projet a été pensé et écrit autour des essais cliniques (de
phase II) visant à traiter des fractures non consolidées chez des
10 / Chercheurs européens n°07 - numéro spécial - octobre 2013
groupes de patients recrutés dans le cadre d’une étude
multicentrique européenne. L’alternative médicale mixant des
cellules souches et le biomatériau s’adresse à des victimes
d’accidents de la route, d’accident domestiques ou des sportifs,
notamment les quelques 10% d’entre eux qui statistiquement
auront des difficultés à régénérer l’os. Grâce aux cellules
souches mesenchymateuses, il s’agit aussi de traiter l’ostéonécrose de la tête fémorale, d’intervenir sur la fente palatine
chez l’enfant ou encore agir sur la croissance osseuse avant la
pause d’implants dentaires. C’est dire le large champ
d’application de notre technologie réparatrice qui présente cet
avantage non seulement d’ouvrir la voie à une chirurgie moins
invasive, elle préserve en outre le capital osseux du patient.
Quelle suite envisagez-vous à ce projet ?
Les attentes des partenaires, de la Commission européenne et
des patients, en termes de résultats, sont d’autant plus fortes
que la reconstruction de l’os représente aujourd’hui un marché
mondial évalué à 5 milliards d’euros avec une croissance
annuelle de 10%. L’enjeu est également de rester dans la course
face à un développement croissant de la recherche sur les
cellules souches. Nous avons cette volonté de transférer nos
innovations vers des applications thérapeutiques. A l’issue du
projet, en 2015, nous espérons en effet trouver auprès de la
Commission, d’autres soutiens qui puissent inscrire nos
recherches dans une continuité. Personnellement, je tenterai de
renouveler l’expérience du projet européen, en visant
notamment le programme du Conseil Européen de la Recherche.
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