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Chapitre II : But du travail. 
 
Cupriavidus metallidurans CH34 est la bactérie qui possède le plus grand nombre et la plus 
grande diversité de gènes impliqués dans la réponse aux métaux lourds. Près de 200 gènes ont 
ainsi été répertoriés, dont la majorité codent pour des systèmes d’efflux divers (HME-RND, 
ATPase de type P, CDF…) (Mergeay et al., 2003, Monchy et al., 2007) 
 
Dans ce contexte, le système de résistance au cuivre Cop du plasmide pMOL30 se distingue 
par quatre particularités :  
1°) le nombre total de gènes : au moins 19 et peut-être 35 groupés dans un même îlot 
génomique  (CMGI30b).  La  multiplicité  de  ces  gènes  semble  correspondre  à 
l'adaptation  aux  plus  hautes  concentrations  de  cuivre  viables  pour  une  bactérie 
hétérotrophe mésophile, 
2°) la prise en charge du cuivre cytoplasmique et du cuivre périplasmique, 
3°) la prise en charge des deux valences du cuivre,  
4°) la majorité des gènes cop de pMOL30 (12 sur 19) codent pour des protéines sans 
homologues et dont la fonction est inconnue. 
 
Le but de cette étude est de mieux comprendre le système cop de pMOL30, par diverses 
approches physiologiques, biochimiques, génétiques et écologiques.  
 
Cette thèse comporte trois axes: 
• Une étude phénotypique de la réponse au cuivre de la bactérie C. metallidurans CH34, 
de ses dérivés partiellement ou totalement curés de ses plasmides, de ses mutants cop 
construits dans deux contextes génétiques différents (celui du plasmide pMOL30 et 
celui d'un cosmide ne contenant que l’îlot cop). L'analyse phénotypique comprend : 
1°) la réponse au cuivre (viabilité, CMI) en milieu solide,  
2°) la réponse au cuivre détectée par cytométrie de flux,  
3°) la réponse au cuivre (viabilité, CMI) des mutants en milieu solide, 
4°) l'expression de CopK dans les différents mutants cop. 
• L'étude biochimique des protéines CopK et CopI :  
1°)  CopK,  une  petite  protéine  riche  en  résidus  méthionine  et  restée  longtemps 
unique dans les bases de données est la protéine Cop la plus abondante et son gène 
est l'un des plus induit en transcriptomique en présence de Cu(II). 
2°)  CopI  pourrait  être  une  protéine  redox  dont  la  fonction  n'est  pas  située  par 
rapport à une autre protéine redox mieux étudiée : CopA. CopK et CopI ont été 
choisies après l’étude bioinformatique préalable de toutes les protéines Cop. 
• Une approche écologique qui consiste à détecter la présence de certains gènes cop 
dans des biotopes contaminés par le cuivre et à tester l’importance éventuelle de CopK 
dans la  réponse bactérienne  à des  conditions métalliques  extrêmes.  Cette approche  
comprend deux volets : 
1°)  La  détection de  copK  et  de  copA  dans  l’ADN  total  extrait  de  sols  dont  la 
concentration en cuivre biodisponible est déterminée ; 
2°) La recherche des gènes copK, copA et czcC dans une soixantaine de bactéries 
cupro-résistantes isolées de ces sols. 
Cette étude constitue une tentative pour relier le biotope de la bactérie étudiée, considéré à un 
bout  d'une  chaîne  et  la  structure  des  protéines-clefs  impliquées  dans  l'adaptation  aux 
concentrations métalliques  extrêmes  typiques de ce  biotope (l'autre  bout  de  la  chaîne) via 
l’étude  des  divers  aspects  physiologiques  et  génétiques  permettant  de  les  relier.  Dans  ce 
contexte, CopK peut être considérée comme le principal fil conducteur du travail.