LIBÉRALE Enquête Les Français et les maux d’estomac En 1996, Théraplix a lancé l’observatoire national Santescan®-Théraplix. L’objectif est d’évaluer plus précisément les attentes et les comportements des Français face aux pathologies courantes, et vis à vis du corps médical. Mieux comprendre les patients permet en effet de les mieux prendre en charge. La dernière enquête concerne les maux d’estomac. ’observatoire Santescan®-Théraplix recense et analyse les comportements de 5 000 foyers français, sélectionnés au sein du panel IMS/Nielsen et interrogés quatre fois par an, selon un questionnaire de 90 questions. Ces résultats, analysés et codifiés, constituent une base de données que Théraplix transcrit sous la forme de dossiers thématiques. Le dernier des dossiers parus concerne les maux d’estomac. L Des maux en augmentation Les maux d’estomac apparaissent comme des maux assez répandus et même en augmentation. Sept Français sur dix déclarent en avoir déjà souffert. Par rapport à cette moyenne nationale, une incidence plus élevée est constatée chez les femmes (73 %), chez les personnes de 30 à 49 ans (72 %) et chez les demandeurs d’emploi (83 %). On constate, par ailleurs, une forte proportion chez les habitants de l’Est de la France. Quand on demande aux Français quelle est, selon eux, l’origine des maux d’estomac, 59 % citent les causes alimentaires, et plus précisément, des repas irréguliers, pris trop rapidement, des repas trop copieux ou trop lourds, des aliments acides, épicés ou l’alcool, le vin blanc… Pour 44 % d’entre eux, le stresss et la nervosité sont responsables alors que la maladie ulcéreuse n’est incriminée que dans 13 % des cas. Peut-on conclure que les patients imputent avant tout leurs problèmes d’estomac aux contraintes de la vie moderne ? Certaines origines ressortent de façon plus significative dans certaines régions. Ainsi le stress et la nervosité sont cités davantage dans le Sud-Ouest, l’alimentation dans le Nord et le tabac dans l’Est. Les troubles sont bien différenciés par les patients. Ainsi les remontées acides, les aigreurs les brûlures 36 d’estomac représentent presque 50 % des douleurs, avec des fréquences importantes. Et ces patients déclarent avoir d’autres symptômes associés comme le stress et la fatigue. Mais la majorité juge ses maux d’estomac bénins et même peu dérangeants, surtout dans les populations jeunes. D’ailleurs 45 % des personnes attendent “sans rien faire” que les maux d’estomac se passent. 39 % prennent des médicaments qu’ils ont déjà dans leur armoire à pharmacie Ce chiffre atteint même 47 % quand il s’agit de brûlures d’estomac. Le Dr Gille Tordjman, hépato-gastro-entérologue à Créteil, souligne que «l’automédication n’est pas “aveugle” puisque moins de 40 % des patients utilisent des médicaments sans aucun conseil médical. Ce qui est plutôt rassurant». Près de six achats sur dix ont en effet leur origine dans une prescription médicale, qu’il s’agisse d’une prescription spécifique ou d’un achat précédent avec ordonnance. Que le médecin se rassure : si on demande de citer le premier critère de choix d’un médicament contre les problèmes d’estomac, c’est le conseil du médecin qui arrive en tête, suivi par la rapidité d’action du produit. Mais si l’efficacité du traitement et sa rapidité d’action restent les premiers désirs du patient, celui-ci demande à être informé, en particulier sur les effets secondaires et les interactions des médicaments entre eux. La réaction du médecin se doit d’être adaptée à la demande des patients qui, face à ces troubles, sont des patients particulièrement matures. «Le rôle du médecin, souligne le Dr Tordjman, sera d’éliminer au moindre doute un problème organique, de rassurer le patient en cas de troubles syspeptiques et d’expliquer le diagnostic en insistant sur les règles hygiéno-diététiques élémentaires». Lucie Gallion D’après la conférence de presse organisée par Santescan®-Théraplix.