Préliminaires algébriques 5
(4 ⇒1) C’est le point le plus délicat de la démonstration. Fixons des généra-
teurs m1, . . . , mnde M. Pour tout i∈ {1, . . . , n}on a alors les relations
xmi=
n
X
j=1
ui,j mj,
avec ui,1, . . . , ui,n ∈A. En considérant la matrice U= (ui,j )∈Mn(A), on obtient
alors la relation
(x·1−U)
m1
.
.
.
mn
= 0
dans Mn. En multipliant à gauche par la transposée de sa matrice des cofacteurs
de x·1−U, on en déduit alors l’identité
det(x·1−U)m= 0
pour tout m∈M. Par fidélité de M, on obtient donc la relation det(x·1−U) = 0,
le terme de gauche étant un polynôme unitaire en xà coefficients dans A.
Corollaire 2. Soient A⊂Bdeux anneaux. Si deux éléments x, y ∈Bsont
entiers sur Aalors il en est de même pour x+yet xy. En particulier, l’ensemble
des éléments de Bqui sont entiers sur Aest un sous-anneau de B.
Démonstration. Soient met nles degrés de deux polynômes non nuls de A[X]
s’annullant respectivement en xet en y. Les A-modules A[x+y]et A[xy]sont
tous deux contenus dans le A-module A[x, y], qui est de type fini, engendré par
les éléments xiyjpour 0≤i≤met 0≤j≤n. Le lemme précédent affirme
qu’ils sont alors entiers sur A.
Corollaire 3. Soient A⊂B⊂Ctrois anneaux. Si x∈Cest un élément entier
sur Bet Best une extension entière de Aalors xest entier sur A.
Démonstration. Considérons le sous-anneau D=A[b0, . . . , bn−1]de B, où f=
Xn+bn−1Xn−1+· · · +b0∈B[X]est un polynôme ayant xpour racine. Par hy-
pothèse, l’anneau Best entier sur A; il s’en suit que Dest un A-module finiment
engendré. Il en est alors de même pour le A-module D[x]. En effet, si m1, . . . , mr
sont des générateurs de Dsur A, alors les éléments mixjengendrent D[x]. Le
lemme 1permet alors de conclure.