15 enfants présentant une papillomatose récidivante sévère
nécessitaient une intervention chirurgicale de désobstruction
toutes les 2 à 6 semaines. Actuellement, avec un protocole
d’injection locale de 2 ml d’une solution à 5 mg/ml avec
4 injections à 2 semaines d’intervalle suivies d’une sur-
veillance fibroscopique, 6 patients sont en rémission clinique et
histologique complète depuis 40,7 mois en moyenne, 4 patients
ont une maladie présente cliniquement mais non sévère, et
5 sont actuellement en cours de traitement. Aucun patient n’a
eu, durant la période de l’étude, d’effets secondaires graves.
●Le Pr Froehlich, de Lyon (France), a évalué, dans le cadre
d’une étude multicentrique incluant notamment l’hôpital Trous-
seau, les concentrations plasmatiques de cidofovir après injec-
tion intralésionnelle locale. La quantité injectée a varié de 0,7 à
60 mg. Les concentrations sériques ont varié de 0,04 mg/ml à
1 378 mg/ml, 10 minutes après l’injection. Quarante-cinq
minutes après l’injection, les concentrations étaient très
variables et sans rapport avec le volume initialement injecté.
Elles restaient toutefois 10 à 100 fois plus basses que celles
obtenues avec des perfusions intraveineuses de cidofovir à 5
mg/kg, sauf dans un cas. Il existe donc une diffusion intraplas-
matique de cidofovir après injection intralésionnelle, avec des
concentrations plasmatiques faibles, sauf dans des cas imprévi-
sibles, mais sans aucun effet secondaire général et toujours infé-
rieures à celles obtenues par perfusion.
●Le Dr Schraff, de Norfolk (États-Unis), a présenté les résul-
tats d’une enquête effectuée auprès des membres de l’ASPO
concernant leurs pratiques dans la prise en charge de la papillo-
matose laryngée récidivante de l’enfant. Cinq cent quatre-
vingts patients traités par 59 praticiens ont été évalués. Seuls
312 patients ont bénéficié d’une thérapeutique adjuvante, 56
recevant des injections locales de cidofovir et les autres rece-
vant soit de l’interféron soit d’autres thérapeutiques. L’âge
médian de début du traitement par cidofovir est de 6 ans, après
12 interventions chirurgicales en moyenne. Après 6 injections
locales de cidofovir, 5,4 % des enfants sont dans un plus mau-
vais état local, 35,7 % ont un état clinique inchangé, 30,4 %
sont améliorés et 28,6 % ont récupéré un larynx normal. Le
microdébrideur est désormais plus utilisé (52 %) que le laser
CO2(44,8 %) et que les micro-instruments (3,2 %). Les inter-
ventions ont lieu le plus souvent sous ventilation spontanée
(43,1 %) ou en jet-ventilation (22,4 %). Trente-cinq patients
ont une extension bronchique de la papillomatose, une insuffi-
sance respiratoire, une transformation maligne ou ont eu des
problèmes liés à l’anesthésie. Les nouveaux moyens thérapeu-
tiques ont donc modifié la prise en charge de la papillomatose
pour les membres de l’ASPO.
OREILLE
Myringotomie laser
● Le Dr Cotter, d’Orlando (États-Unis), a évalué l’efficacité de
la myringotomie laser sous anesthésie locale chez les enfants
présentant soit des otites moyennes aiguës (OMA) à répétition,
soit des otites séreuses (OSM). Une série de 48 enfants a été
évaluée de façon rétrospective (28 présentaient des OMA à
répétition et 20 des OSM). Cinquante-huit pour cent des procé-
dures ont été considérées comme des échecs (récidive ou per-
sistance des OMA ou des OSM). La fermeture tympanique est
survenue après myringotomie laser en trois semaines et demie
en moyenne. Lors de la réévaluation à un mois, les auteurs ont
constaté un échec dans 54 % des cas pour les OMA récidi-
vantes et dans 65 % des cas pour les OSM.
●Le Dr Blom, de La Haye (Pays-Bas), a réalisé une étude
prospective sur 416 enfants présentant une OSM bilatérale
depuis plus de trois mois. L’âge moyen de la série était de
4,2 ans. Une myringotomie laser d’un côté et une pose d’aéra-
teur transtympanique (ATT) controlatérale après accord paren-
tal ont été réalisées. La myringotomie laser s’est refermée en
2,4 semaines, alors que les ATT sont restés en place 4 mois en
moyenne. Les enfants ont été suivis pendant 6 mois après la
chirurgie. Les complications étaient constituées par des otor-
rhées survenant dans 1 % des cas du côté laser et dans 4,5 %
des cas du côté de l’ATT. Les ATT ont été considérés comme
efficaces dans 70 % des cas, alors que la myringotomie laser
n’a été efficace que dans 40 % des cas.
➥L’ensemble des impressions cliniques des différents auteurs
sont en faveur d’une faible efficacité de la myringotomie laser
dans ces différentes indications.
Nouveaux matériaux pour tympanoplastie
Le Dr Kessler, de Boston (États-Unis), a étudié, sur un modèle
animal de perforations tympaniques chroniques, la faisabilité
de la fermeture tympanique par greffon de sous-muqueuse
acellulaire porcine versus périchondre. La sous-muqueuse por-
cine s’est révélée plus efficace que le périchondre. La vérifica-
tion histologique a confirmé la fermeture tympanique com-
plète. Ce matériel, actuellement commercialisé, est une
alternative aux myringoplasties simples.
Nouvelles thérapeutiques dans l’OSM
Le Dr Chandrasekhar, de New York (États-Unis), a proposé,
sur un modèle animal d’OSM, l’utilisation d’aérosols de sur-
factant par voie nasale. Elle a montré que les aérosols associant
surfactant artificiel et corticoïdes sont plus efficaces que les
aérosols de surfactant seul ou les aérosols de surfactant plus
corticoïdes. L’aérosol de surfactant permettrait la pénétration
de corticoïdes dans la caisse du tympan. Dans ce modèle, les
corticoïdes par voie nasale sont beaucoup plus efficaces dans
l’OSM que les vasoconstricteurs.
Détection de l’OSM par échographie
Le Dr Discolo, de Cleveland (États-Unis), a présenté les résul-
tats d’une étude prospective réalisée sur 40 enfants d’un âge
compris entre 8 mois et 11,7 ans et chez lesquels une indica-
tion de pose d’ATT avait été retenue. Avant myringotomie,
une échographie de l’oreille moyenne a été réalisée et ses
résultats ont été comparés à ceux de la myringotomie. L’écho-
graphie a pu prévoir la présence ou l’absence de liquide dans
l’oreille moyenne avec une fiabilité de 96 %. Elle a pu, de
même, prévoir la présence d’un épanchement séreux ou
muqueux dans tous les cas. La sonde d’échographie doit
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La Lettre d’Oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale - no286 - octobre 2003