
Déclaration de Mme Christine Lagarde, Ministre de l’économie, de l’industrie et de
l’emploi de la France
Comité monétaire et financier international (CMFI) Washington – 4 octobre 2009
La situation économique s’est améliorée grâce aux mesures d’envergure que nous avons mises
en place de manière concertée, comme l’illustre le retour à une croissance trimestrielle
positive en France, en Allemagne ou au Japon qui avaient subi 4 trimestres consécutifs de
baisse. Cependant, cette reprise reste fragile et des risques à la baisse sont toujours présents.
Le chômage va continuer de peser sur la croissance, le niveau d’investissement privé reste
faible et le secteur bancaire reste toujours dépendant du soutien des États. Dans ce contexte, il
est nécessaire de continuer la mise en œuvre de nos engagements que ce soit en matière de
soutien à la demande qui devra continuer tant que la reprise n’est pas clairement établie, ou
en matière de régulation financière qui doit rester une priorité forte.
Mais il est déjà nécessaire de réfléchir aux modèles de croissance d’après crise et aux
stratégies qui nous permettront la transition d’une économie sous perfusion à une économie à
la croissance forte et soutenable. Le FMI doit jouer un rôle central dans ce processus : il doit
nous aider à bâtir un modèle économique plus équilibrée et pour cela, sa participation active
au cadre de coordination des politiques économiques, tant monétaires que budgétaires,
structurelles ou commerciales annoncé par le G20 à Pittsburgh est essentielle. Il doit nous
aider à définir les stratégies de sortie de la crise que nous mettrons en place de manière
coordonnée dès que la reprise sera affirmée. L’exercice d’alerte précoce est à cet égard
essentiel car nous avons besoin d’alerte sur les risques qui pèsent sur notre économie dans le
contexte actuel d’une reprise fragile puis ensuite de manière continue.
Pour pouvoir assumer pleinement ce rôle central, le FMI doit capitaliser sur la dynamique
positive des derniers mois où il a su s’adapter aux besoins de ses membres. Il faut désormais
renforcer sa légitimité et son efficacité en mettant en œuvre nos engagements. En matière
d’augmentation des ressources, nous devons intégrer nos accords dans les nouveaux accords
d’emprunt flexibilisés. Les ressources concessionnelles doivent aussi être accrues dans un
contexte de forte mobilisation des fonds à destination des pays à faible revenu dont la
situation est très difficile. Il faut aussi que l’allocation de Droits de Tirage Spéciaux (DST) qui
a permis une augmentation très significative et bienvenue des avoirs de réserves de ses
membres soit prolongée par des mécanismes complémentaires qui permettront d’en renforcer
encore l’utilité. Enfin, la nécessaire réforme de la gouvernance doit être menée d’ici janvier
2011 en traitant l’ensemble de ses facettes. Sur tous ces fronts, la France est mobilisée pour
que les engagements pris soient mis en œuvre dans les délais impartis.
1. La situation économique s’est améliorée sous l’effet des mesures mises en place
pour soutenir la demande et restaurer la croissance.
Après des résultats très négatifs à la fin de l’année 2008 et au premier trimestre 2009 dans les
pays avancés, la situation économique s’est améliorée au deuxième trimestre, comme l’illustre
le retour à une croissance trimestrielle positive en France (+0,3), en Allemagne et au Japon.
Cette amélioration est indubitablement le résultat des mesures que nous avons mises en
place pour soutenir la demande et restaurer la croissance. Les banques centrales ont
baissé leur taux directeurs et ont pris des mesures non conventionnelles. Les États sont
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