Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. V - n° 4 - octobre-novembre-décembre 2007
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résultats
Onze mille cent quarante patients ont été rando-
misés dans 215 centres, dans 20 pays, et suivis
pendant 4,3 années. Mille sept cent quatre-vingt-
dix-neuf participants ont présenté un événement
macrovasculaire ou microvasculaire : 861 (15,5 %)
dans le groupe de traitement actif et 938 (16,8 %)
dans le groupe placebo, ce qui correspond à une
réduction du risque relatif (RRR) de 9 %, p = 0,041.
La réduction du risque relatif d’événement macro-
vasculaire était de 8 % (NS) [événement micro-
vasculaire : 9 % (NS)].
La mortalité globale (408 cas, 7,3 %) a diminué
davantage dans le groupe de traitement actif que
dans le groupe placebo (471 cas, 8,5 %), avec une
réduction du risque relatif de 14 % (p = 0,025), et
ce essentiellement grâce à une diminution de la
mortalité cardiovasculaire (3,8 % versus 4,6 %,
RRR 18 %, p = 0,027).
Concernant les événements coronaires, ils ont été
moins nombreux dans le groupe de traitement actif
que sous placebo (8,4 % versus 9,6 %, RRR 14 %,
p = 0,02). En revanche, le traitement actif n’a pas
eu d’effet sur les accidents vasculaires cérébraux
(RRR 6 %, p = 0,42) et sur le risque de survenue
d’une insufsance cardiaque (RRR 2 %).
La prévention des événements microvasculaires au
niveau rénal a été assurée de façon efcace par le
traitement actif : apparition ou aggravation d’une
néphropathie (p = 0,05) et réduction du déve-
loppement de la microalbuminurie (p = 0,0001).
En revanche, le traitement actif n’a pas induit de
bénéce préventif sur l’atteinte rétinienne.
Ces différents résultats conrment le bien-fondé
de l’emploi d’une combinaison comportant un
IEC et un diurétique de type thiazidique chez
des diabétiques de type 2 à travers une baisse
tensionnelle signicative.
quellessontlespointsfortsdel’étude
advance?
1. L’étude a été menée dans de bonnes condi-
tions, avec un nombre minime de sujets perdus
de vue.
2. L’étude montre une réduction signicative
des événements microvasculaires rénaux, conr-
mant ainsi le rôle néphroprotecteur de la baisse
tensionnelle chez les diabétiques de type 2.
L’échec du traitement en termes de prévention
du développement de la rétinopathie remet en
cause les résultats de l’étude EUCLID et nous fait
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attendre avec impatience les résultats des études
du programme DIRECT (Candesartan et prévention
de la rétinopathie, diabète de types 1 et 2).
3. L’étude montre qu’une baisse tensionnelle
de 5 mmHg/2 mmHg induit une réduction du
risque cardiovasculaire par action sur la mortalité
cardiovasculaire et coronarienne. Elle conrme
qu’un niveau tensionnel inférieur, aux environs
de 135/75 mmHg pendant le suivi dans le groupe
de traitement actif, 70 % des patients étant initia-
lement hypertendus, est protable en termes de
réduction du risque cardiovasculaire.
quellessontsesfaiblesses?
Sur le plan de la méthodologie :
1. Dans cet essai, les patients intolérants au
périndopril prescrit en ouvert pendant la période
initiale de 6 semaines de l’étude étaient exclus
avant la randomisation dénitive (toux, baisse
tensionnelle, problèmes rénaux). Cela donne
l’avantage au traitement actif pour la suite de
l’étude et pénalise sérieusement le groupe
placebo. Cette habitude critiquable avait déjà été
observée dans les essais PROGRESS et EUROPA,
et a été conservée dans ADVANCE.
2. Tenant compte de l’origine des patients
inclus dans l’essai et de la faible représentation
des patients européens, on peut s’interroger sur
la possibilité d’extrapoler les résultats d’ADVANCE
aux diabétiques français. Pour mémoire, seuls
200 patients français ont participé à cet essai.
3. L’analyse statistique prévue a dû être
amendée, en raison du faible nombre d’événe-
ments survenus. Ainsi, les événements micro-
et macrovasculaires ont été additionnés, plutôt
qu’analysés séparément, et la durée de suivi a
été prolongée d’une année.
4. Aucune donnée de tolérance biologique
(kaliémie, créatinine) n’est disponible dans la
publication.
Sur le plan des résultats
Les résultats de l’étude ADVANCE sont déce-
vants : absence d’effet signicatif sur le critère
principal et absence d’effet sur les AVC, partiel-
lement contrebalancés par l’effet signicatif sur
la mortalité cardiovasculaire.
L’absence d’effet sur le critère principal peut
s’expliquer par le faible nombre d’événements
survenus dans le groupe placebo, alors que
l’incidence des événements dans le groupe de
traitement actif est compatible avec l’hypothèse
statistique. Par comparaison, si l’on se réfère à
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