revue de presse d e s p u b l i c at i o n s i n t e r n e s Coordinateur : G. Mégret Les articles cités dans cette revue de presse sont disponibles in extenso sur notre site Internet : h t t p : / / w w w. v i v a c t i s - m e d i a . c o m PILULE ET RISQUE THROMBOEMBOLIQUE VEINEUX : APRÈS LA BATAILLE Il ne viendrait à personne l’idée saugrenue de prétendre que la contraception orale hormonale n’a pas d’incidence délétère sur la maladie t h romboembolique (MTE) veineuse. Pour autant, au-delà de cette certitude, qui a néanmoins mis une bonne vingtaine d’années pour s’affirmer de façon statistique, il demeure quelques interrogations voire quelques polémiques. L’auteur rappelle dans un pre m i e r temps que le risque thromboembolique veineux lié aux estroprogestatifs est multiplié par 3 à 4. Mais cette quantification relativement précise vaut pour les contraceptifs tous types confondus, sachant qu’à l’intérieur de ce groupe, la disparité est grande entre les associations estrogènes-progestatifs, les progestatifs purs, les pilules macro-, micro- et mini-dosées de troisième génération. Or, parmi les questions méritant éclaircissement, l’évaluation du risque thromboembolique selon les différentes pilules doit figurer au premier plan. Et là commence la polémique… L’étude de Bloemenkamp, outre le fait qu’elle confirmait l’augmentation globale du risque thrombogène, montrait un risque environ deux fois plus important avec les pilules de troisième génération (OP3) qu’avec celles de deuxième génération. Mais, Farmer, étudiant l’effet d’une réduction d’utilisation des OP3 sur l’incidence des thromboses veineuses profondes – baisse du nombre attendu –, conclut à l’inverse puisqu’il ne trouve pas de différence après diminution des prescriptions… avant que le statisticien du British Medical Journal émette des doutes sévères sur la méthodologie de l’étude Farmer. In fine, le doute ne semble plus permis et l’on admet bien le risque accru de MTE sous OP3. Cependant, le risque par rapport 112 aux OP2 semble diminué pour la thrombose artérielle. Enfin, l’auteur souligne l’importance des facteurs de risque associés tels que l’âge, le tabac, l’obésité, une dyslipidémie ou une hypertension a rtérielle (HTA). Et, bien que l’existence d’une thrombophilie soit reconnue comme facteur de risque supplémentaire, il ne peut, dans l’état actuel des connaissances, proposer le dépistage systématique de ces troubles de la coagulation. Schved JF. La pilule augmente-t-elle le risque de maladie thromboembolique veineuse ? La Lettre du Pneumologue 2004;3(7):105-8. L’ATHÉROSCLÉROSE GALOPANTE DU DIABÉTIQUE Quelques chiffres stigmatisent le problème de santé mondial – en particulier dans les pays dits avancés – que représente le diabète en général et le diabète de type 2 en particulier. Il s’agit pourtant d’environ 150 000 000 cas mondiaux en 2000 – avec une estimation prédictive à 300 pour 2025 –, et de 1,8 million de cas de type 2 pour la France en 1998 ; une augmentation significative de ce type 2 chez les adolescents ayant déjà conduit le législateur à des mesures d rastiques d’encadrement du comportement alimentaire dans cette population. Les complications macrovasculaires (AVC, IDM, amputation de membre) chez le diabétique sont en rapport avec l’athérosclérose qui a des caractéristiques spécifiques chez ce type de patient : une accélération du processus de développement de la lésion donc des complications par rapport au sujet non diabétique, et une structure plus complexe et plus fragile. L’auteur passe en revue les divers facteurs qui pourraient intervenir dans ce processus de développement plus rapide. Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. II - n° 3 - juillet-août-septembre 2004 • L’ h y p e rg l ycémie per se ne rend pas compte à elle seule de l’augmentation du risque cardiovasculaire chez le diabétique. En revanche, son effet délétère pourrait provenir d’un stress ox ydatif qu’elle déclencherait au niveau de la chaîne respiratoire mitochondriale. • Le rôle des produits de glycation avancée (AGE) est polymorphe, mais on retiendra les récents travaux qui mettent en avant leur responsabilité dans l’augmentation de la résistance à l’insuline dans les tissus périphériques. • Après avoir été invoquée comme facteur aggravant de par sa capacité à induire la prolifération des cellules musculaires lisses, l’insuline a été absoute, surtout au vu de ses effets bénéfiques sur les événements macrovasculaires. • L’HTA se rencontre plus souvent chez le diabétique que chez le non-diabétique et l’angiotensine II interfère avec la production de NO induite par l’insuline. • L’inflammation joue un rôle pathogénique déterminant à la fois dans le développement de l’athérosclérose mais aussi dans le diabète de type 2 (la PCR est considérée comme un facteur de risque dans le développement d’un diabète de type 2). • L’altération des fonctions plaquettaires et les troubles de la coagulation (augmentation des facteurs procoagulants) chez le diabétique participent directement au d é veloppement des processus occlusifs thrombotiques artériels. Restent des interrogations quant aux résultats médiocres du contrôle de la glycémie sur les complications macrovasculaires. En attendant les études d’intervention expérimentales et cliniques, la normalisation de l’HTA et des dyslipidémies chez les diabétiques doit demeurer au premier plan de la stratégie thérapeutique. Renard C, Fredenrich A, Van Obberghen E et al. L’athéro s c l é rose accélérée chez les patients diabétiques. Métabolismes Hormones Diabète et Nutrition 2004;3(8):131-6. TOUT SAVOIR SUR LA FIBRILLATION AURICULAIRE La meilleure façon d’apprendre consiste souvent à se poser des questions et à tenter d’y répondre. Fort de cette certitude, la Lettre du Cardiologue de juin 2004 présente un numéro thématique intitulé “La fibrillation auriculaire en questions”. Sans aller jusqu’à la prétention exhaustive, les cinq grandes interrogations retenues et les réponses fournies permettent une connaissance approfondie de la fibrillation auriculaire (FA). • Quels patients régulariser et dans quels buts ? On retiendra l’absence de nette supériorité d’une stratégie sur l’autre pour déterminer au mieux la typologie des patients. Dans la population la plus courante (âgée, peu symptomatique, FA persistante et souvent Correspondances en Risque CardioVasculaire - Vol. II - n° 3 - juillet-août-septembre 2004 sans cardiopathie sous-jacente), il faut ralentir et anticoaguler. • C a rd i ove r s i o n : protocole court ou conventionnel ? Toutes les indications d’échocardiographie transœsophagienne (ETO) avant cardioversion sont ici étudiées et classées en trois groupes : consensuelles, possibles, discutables. • Quels marqueurs échographiques du risque embolique dans la FA ? Analyse complète des diverses situations cliniques et des indications d’échocard i o g raphie t ra n s t h o racique (ETT) et/ou ETO ave c l’arbre décisionnel thérapeutique. • Place et perspectives de la rythmologie interventionnelle ? La faisabilité et l’efficacité de l’ablation semblent admises dans la FA paroxystique ou persistante. Discussion des cas particuliers et perspectives. • Place de la stimulation cardiaque dans la prise en charge de la FA ? Elle paraît réservée en première intention aux patients âgés symptomatiques avec épisodes de bradycardie spontanés ou induits par les anti-arythmiques, ainsi qu’aux candidats à une ablation du nœud auriculo-ventriculaire. Bien difficile devant une telle somme d’informations de ne pas recommander la lecture in extenso de cet excellent numéro. La fibrillation auriculaire en questions, sous la coordination de Adams C. La Lettre du Cardiologue 2004;376. 113