Revue de presse
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Dirigée par le Pr P. Amarenco
La Lettre du Neurologue - Vol. XI - n° 1 - janvier 2007
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On retrouve les notions classiques de proba-
bilité d’établir un diagnostic chez les enfants
ou en cas de franche élévation (> 2 000 UI).
Il y a également une tendance si le patient est
une femme, s’il est un peu symptomatique ou
si l’EMG est anormal, mais ces éléments ne
sont pas significatifs et ne doivent donc pas
servir de critères pour décider de faire une
biopsie musculaire. On peut être surpris par
l’importance des diagnostics, en particulier
des glycogénoses ou de certaines dystro-
phies musculaires, mais cette étude montre
bien que la morphologie simple de la biopsie
musculaire ne suffit pas, et que c’est sur des
techniques plus complexes et systématiques
(étude myophosphorylasique, HLA1, étude
en western blot des protéines membranaires)
que le diagnostic a souvent pu être posé dans
ce laboratoire. Établir ces diagnostics chez des
patients pré-ou asymptomatiques peut être très
utile pour la prévention cardiaque, la préven-
tion de l’accident de rhabdomyolyse ou pour
un conseil génétique en cas de femme hété-
rozygote (maladie de Duchenne par exemple).
Cette étude semble indiquer qu’une biopsie
musculaire peut, dans plus de la moitié des cas,
montrer une anomalie y compris pour des taux
compris entre 500 et 1 000 UI, mais en réalisant
de façon systématique l’ensemble des techni-
ques actuellement disponibles en routine. Pour
les cas sans diagnostic, un fragment congelé
devra être conservé jusqu’à l’arrivée prochaine
de nouveaux diagnostics.
T. Maisonobe,
Fédération de neurophysiologie clinique,
hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris.
Fernandez C, Maues de Paula A, Figarelle-Branger D et al.
Diagnostic evaluation of clinically normal subjects with chronic
hyperCKemia. Neurology 2006;66:1585-87.
Tout est écrit sur l’IRM
■
Les auteurs se sont intéressés dans cette
étude aux facteurs prédictifs de contrôle
à long terme des crises d’épilepsie chez des
enfants souffrant d’une épilepsie temporale
nouvellement diagnostiquée. Soixante-deux
enfants souffrant d’une épilepsie temporale
ont ainsi été suivis sur une période moyenne
de 13,7 ans. Parmi ces enfants (devenus pour
la plupart adultes au terme du suivi), 19 étaient
libres de crises depuis plus de 5 ans et sans
médicaments, 43 présentaient toujours des
crises et, de ce fait, étaient toujours sous traite-
ment. Les facteurs prédictifs de persistance de
»
crises au long cours étaient : l’existence d’une
lésion sur l’IRM (sclérose hippocampique
chez 10, tumeur chez 8, dysplasie chez 7)
[p < 0,001], la présence d’un ralentissement
localisé sur l’EEG (p = 0,05). En revanche, ni
l’âge de début de l’épilepsie, ni les antécédents
familiaux d’épilepsie, ni la disparition précoce
des crises n’étaient prédictifs du pronostic à
long terme.
Commentaire. Cette étude démontre que
l’existence de lésions sur l’IRM initiale de
jeunes patients épileptiques nouvellement
diagnostiqués est facteur de mauvais pronostic
en termes de contrôle ultérieur des crises d’ori-
gine temporale. Cela est important dans l’infor-
mation apportée aux jeunes patients et à leur
famille, notamment sur la durée du traitement
et d’emblée l’éventuelle orientation vers un
bilan préchirurgical. Un petit bémol, toute-
fois : la cohorte est faible et les lésions identi-
fiées ici sur l’IRM sont soit connues comme
étant pourvoyeuses de pharmacorésistance
(sclérose hippocampique ou dysplasies), soit
à potentiel évolutif (tumeurs). Il serait donc
intéressant de mener une étude similaire à plus
vaste échelle pour déterminer ce qui est de
mauvais pronostic : la présence initiale d’une
lésion potentiellement causale sur l’IRM ou le
type de lésions identifié ?
S. Dupont,
clinique neurologique, hôpital de la Pitié-Salpêtrière,
Paris.
Spooner CG, Berkovic SF, Mitchell LA et al. New-onset tem-
poral lobe epilepsy in children. Lesion on MRI predicts poor
seizure outcome. Neurology 2006;67(in press).
Les personnes âgées aussi !
■
Les auteurs ont analysé rétrospective-
ment les données d’EEG-vidéo enregis-
trées entre décembre 1999 et décembre 2001
chez des patients de plus de 60 ans. L’objectif
était d’estimer la fréquence des événements
pseudo-épileptiques dans cette tranche de
population. Cinquante-huit patients âgés de
60 à 91 ans ont été admis en EEG-vidéo sur
cette période, soit 17 % du total des admissions
en EEG-vidéo sur 2 ans. Dans 57 % des cas, les
patients étaient admis en monitoring continu
pour faire le diagnostic d’événements compa-
tibles avec des crises d’épilepsie, dans 36 % des
cas, il s’agissait d’apporter des informations sur
le type de crises et leur localisation dans des
cas d’épilepsie a priori avérée. Six patients ont
»
»
présenté des pseudo-crises au cours de l’en-
registrement en EEG-vidéo, chez deux de ces
patients le diagnostic était déjà suspecté avant
même l’hospitalisation. Chez 5 des patients
avec pseudo-crises, les manifestations étaient
motrices, chez un autre, il s’agissait de spasmes
abdominaux.
Par ailleurs, un diagnostic différentiel d’épi-
lepsie a été retenu chez 26 patients en moni-
toring (45 %) : confusion non épileptique,
agitation, accident ishémique transitoire (AIT),
syncopes, etc.
Des crises d’épilepsie ont été diagnostiquées
chez 21 patients (36 %), majoritairement des
crises partielles complexes.
Commentaire. L’épilepsie du sujet âgé est
fréquente. Les symptômes critiques sont
parfois trompeurs, ce qui peut amener à
un sous-diagnostic ou, à l’inverse, à un sur-
diagnostic de crises d’épilepsie. Cet article
a le mérite de rappeler que, en cas de doute
clinique, la démarche diagnostique doit être
similaire chez le sujet jeune et plus âgé et que
le recours à l’EEG-vidéo peut s’avérer indis-
pensable pour redresser un faux diagnostic
d’épilepsie avec des conséquences thérapeu-
tiques importantes. On notera également que
le diagnostic de pseudo-crises ne doit pas être
écarté de principe en fonction de la tranche
d’âge, et que des manifestations pseudo-épilep-
tiques peuvent être observées à tout âge.
Il reste bien-entendu le problème (crucial)
de l’accessibilité au monitoring EEG-vidéo,
réservé dans bien des unités uniquement au
bilan préchirurgical de patients épileptiques
pharmacorésistants. Il existe actuellement un
besoin criant de création d’unités de monito-
ring EEG-vidéo à visée diagnostique, c’est à
cette seule condition que l’épilepsie pourra
vraiment être prise en charge de façon opti-
male.
SD
Abubakr A, Wambacq I. Seizures in the elderly: video/EEG
monitoring analysis. Epilepsy Behav 2005;7(3):447-50.
Échec de la stimulation électrique
thalamique dans le traitement
aigu de la crise d’algie vasculaire
de la face (AVF)
■
Les auteurs ont traité par stimula-
tion électrique brève – au maximum
20 mn –, des attaques d’AVF chez 16 patients
»
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