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Europa DONNA et EUSOMA : deux voies européennes
de lutte contre le cancer du sein
Europa DONNA et EUSOMA: two European ways to fight against the breast cancer
EUROPA DONNA
À l’origine...
En 1994, le Pr U. Veronesi crée Europa
Donna. Il se donne pour objectif principal
de fédérer et de sensibiliser les femmes en
Europe sur un thème commun essentiel
pour elles, le cancer du sein. À l’heure
actuelle, cette association a réussi à faire
adhérer 37 pays, soit toutes les nations européennes auxquelles
se sont jointes l’Israël et la Turquie.
Depuis 10 ans, Europa Donna a diversifié ses activités
puisqu’elle milite fortement auprès de la Commission européenne pour l’amélioration de la prise en charge du cancer du
sein. Elle participe activement aux congrès et aux réunions de
sénologie dans toute l’Europe. Enfin, elle intervient dans la réalisation et la diffusion des informations sur cette pathologie.
Son siège se situe à Milan et son adresse mail est :
[email protected]
...Puis vint la France
Quelques années plus tard, en 1998, Europa Donna Forum
France voit le jour. L’association se présente comme la
branche française d’Europa Donna et partage donc les mêmes
principes et les mêmes objectifs. Les voici tels qu’elle souhaite
les voir énoncés :
– promouvoir la diffusion et l’échange d’informations précises
et actualisées sur le cancer du sein en Europe ;
– encourager la surveillance régulière des seins ;
– obtenir l’organisation d’un dépistage de qualité permettant
un diagnostic précoce ;
– favoriser l’accession aux traitements les plus performants ;
– s’assurer de la présence d’un soutien psychosocial durant le
traitement ;
– faire connaître les bonnes pratiques et recommander leur
développement ;
– demander l’évaluation régulière de la qualité des centres et
équipements médicaux et techniques ;
– soutenir les progrès dans la recherche médicale contre le cancer du sein ;
– permettre à toutes les femmes de bénéficier d’une information complète sur les possibilités thérapeutiques qui leur sont
accessibles ainsi que leur droit, d’une part, d’entrer dans un essai
thérapeutique, d’autre part, de solliciter un deuxième avis.
Europa Donna Forum France en 2005
Le chiffre des adhérentes croît régulièrement. Il atteint actuellement 2 000 personnes, avec 11 délégations régionales.
L’association bénéficie du patronage et du soutien de diffé20
rentes institutions (ministère de la Santé, Ligue nationale
contre le cancer, Institut national du cancer [INCa], Société de
sénologie, Association pour le dépistage des cancers
[ADECA], etc.), mais aussi du partenariat de l’industrie pharmaceutique (sociétés Roxy et Quicksilver, Aventis, BristolMyers Squibb, Lilly, Novartis et Pierre Fabre).
Europa Donna Forum France se veut une association militante
engagée dans la lutte contre les 43 000 cancers du sein annuels
en France. À toutes les phases de la maladie (dépistage, traitements, accompagnement psychosocial), elle intervient grâce à
la diffusion de brochures d’information, de réunions pédagogiques, de débats au cours des congrès spécialisés. Elle publie
par ailleurs un bulletin biannuel, Les Nouvelles d’Europa
Donna, qui aborde à la fois les problèmes médicochirurgicaux
liés au cancer du sein mais aussi toutes les problématiques de
son environnement et de ses répercussions sociales.
L’association fonctionne avec un conseil d’administration actuellement présidé par Mme Nicole Zernik. Il est très représentatif des
acteurs de santé directement concernés par le cancer du sein : chirurgien(ne), radiothérapeute, gynécologue, psychologue, etc.
Quant au conseil scientifique, il comporte des noms qui n’ont plus
à faire la preuve de leur expertise : Hélène Sancho-Garnier, JeanYves Bobin, Michel Marty ou encore Marc Espié.
L’illustration pratique de l’implication d’Europa Donna Forum
France dans la sénologie européenne se retrouve dans ses nombreuses participations aux événements durant l’année 20052006 : ECCO 13 (Conférence européenne sur la cancérologie) et
7 e Pan European Conference Europa Donna (Rome) en
novembre 2005 ; EBCC à Nice en partenariat avec EUSOMA et
EORTC en mars 2006 ; EUROCANCER en juin 2006.
Les femmes souhaitant s’informer ou adhérer peuvent :
– téléphoner au 01 44 30 07 66 ;
– consulter le site www.europadonna.fr.
THE EUROPEAN SOCIETY OF MASTOLOGY (EUSOMA)
Certes, le président (L. Catalioti, Florence), le président
d’honneur (U. Veronesi, Milan) et quatre membres sur les
treize du comité exécutif sont italiens, mais, comme nous le
verrons, l’Europe existe bien dans “the European Society of
Mastology” (l’EUSOMA) tant dans ses instances représentatives que parmi ses membres. À titre d’exemple, 22 % sont britanniques, 19 % italiens et 6 % français. Cette société multidisciplinaire a une histoire, des objectifs évolutifs et une
ambition affichée d’œuvrer pour la lutte contre le cancer du
sein dans ses divers aspects. Visite détaillée.
Son histoire
L’EUSOMA fut fondée en 1986 à Budapest, par un groupe de
La Lettre du Sénologue - n° 29 - juillet/août/septembre 2005
praticiens spécialisés dans le cancer du sein, parmi lesquels figurait le Pr U. Veronesi. L’objectif initial était d’envisager toutes les
problématiques dans la sphère des pathologies du sein. Durant les
cinq ou six premières années, les membres de l’EUSOMA s’en
tinrent à des réunions informelles à propos de cette thématique, et
de ces discussions ne sortirent que des promesses de bonnes intentions et non des travaux scientifiques publiés.
On peut dire que les “choses sérieuses” commencèrent en 1991.
Au cours des premières années, l’EUSOMA mit sur pied des
conférences de consensus et des réunions scientifiques qui, cette
fois, débouchèrent sur des publications dans le Breast et diverses
revues reconnues comme représentatives de la discipline.
Autre date marquante : 1998, année à partir de laquelle
l’EUSOMA organisa des ateliers multidisciplinaires qui permirent, grâce au travail d’experts, l’élaboration de documents
référents, véritables “guidelines” publiés dans le European
Journal of Cancer. Par ailleurs, l’EUSOMA organise chaque
année, en partenariat avec Europa Donna et l’Organisation
européenne pour la recherche et le traitement du cancer
(Groupe cancer du sein), les conférences européennes sur le
cancer du sein (EBCC).
Multidisciplinaire et multifonctions
Parmi ses activités diversifiées, on retiendra aussi la mise au
point de cahiers des charges permettant de labelliser des
centres publics ou privés en Europe et nommés breast unit.
Schématiquement, les centres doivent répondre à une série de
critères portant sur tous les aspects cliniques et thérapeutiques
N OUVELLES
du cancer du sein (radiologie, radiothérapie et anatomopathologie in situ, pourcentage d’activité consacrée au sein dans
l’unité, etc.). Enfin, l’EUSOMA se présente comme une force
de proposition auprès des autorités de santé européennes pour
tenter d’améliorer le contrôle du cancer du sein, sachant qu’il
augmente dans toute l’Union européenne.
Si le fait d’être membre de l’EUSOMA — sur simple inscription et, là encore, sous réserve d’entrer dans un cadre préétabli
— offre un certain nombre d’avantages (accès à des sites privés, inscriptions préférentielles aux congrès et conférences,
etc.), les non-membres peuvent aussi accéder aux guidelines
déjà publiés. À titre d’information, les prochaines guidelines
auront pour thèmes : “Cancers du sein familiaux”, “Consensus
en matière de facteurs de pronostic et de prédiction” ou encore
“Le management du carcinome lobulaire in situ”.
Il faut enfin retenir une date pour l’année 2006. Outre le fait
qu’il s’agira du 20 e anniversaire de l’EUSOMA, la
5e Conférence européenne sur le cancer du sein (EBCC) se
déroulera à Nice (France) du 21 au 25 mars 2006. Il est
d’ores et déjà possible de prendre connaissance du préprogramme sur le site de la Fédération des Sociétés européennes
sur le cancer (http://www.fecs.be). Quant au secrétariat de la
conférence, son téléphone est le +32 (0)2 775 02 05 et son
adresse électronique : [email protected].
(Toutes ces informations sont détaillées sur le site de
l’EUSOMA : www.eusoma.org)
DE L’ INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE
Communiqués des conférences de presse, symposiums, manifestations organisés par l’industrie pharmaceutique
Nouvelles avancées thérapeutiques
dans la prise en charge du cancer
du sein
Novartis avec sa spécialité Femara® fait
l’actualité dans le traitement hormonal adjuvant du cancer du sein. Deux études ont
démontré l’intérêt de Femara® en traitement
adjuvant du cancer du sein hormonodépendant
chez les femmes ménopausées qu’elles aient
ou non déjà reçu du tamoxifène.
La première, l’étude MA17, a déjà permis en
mars 2005 d’obtenir une extension d’indication pour Femara® dans le traitement adjuvant
du cancer du sein hormonodépendant, en
relais d’un traitement par 5 ans de tamoxifène.
Cette étude avait en effet démontré chez plus
de 5 000 patientes, le bénéfice de la prolongation du traitement hormonal par Femara® sur
une durée médiane de 28 mois, après 5 ans de
tamoxifène : le risque de récidives chez les
patientes ayant bénéficié de ce traitement prolongé est très significativement réduit de 42%
par rapport à l’absence de traitement, p =
0,00003. Ce bénéfice a été observé quel que
soit le statut ganglionnaire de la maladie.
Cependant, la survie globale a été significativement prolongée chez les patientes avec un
envahissement ganglionnaire au départ et un
hazard ratio de 0,61 (IC 95 % : 0,38-0,97), p =
0,035. De même, le risque de rechute métastatique était significativement réduit de 39% sur
l’ensemble de la population étudiée, p = 0,003.
Cette étude avait ainsi démontré pour la première fois un bénéfice en survie sans rechute
et en survie globale à l’utilisation d’un inhibiteur de l’aromatase.
L’étude BIG 1-98 du Breast International
Group (partenariat entre l’IBCSG, le groupe
cancer du sein danois, la FNCLCC et d’autres
groupes) a été présentée lors du dernier
congrès de Saint-Gallen en mars 2005. Il s’agit
d’une étude de phase III randomisée en double
aveugle, menée dans 27 pays et chez plus de
8000 patientes ménopausées qui, pour la première fois, compare deux schémas de traitements : le traitement par tamoxifène ou un
inhibiteur de l’aromatase, Femara®, d’emblée
et un schéma d’administration séquentielle des
deux traitements (tamoxifène suivi de Femara®
ou l’inverse).
La Lettre du Sénologue - n° 29 - juillet/août/septembre 2005
À Saint-Gallen, seuls les bras de traitement à
base de Femara® ou de tamoxifène ont été présentés ; les résultats des schémas séquentiels
devraient être disponibles en 2008.
Les résultats, obtenus avec un suivi médian de
26 mois, démontrent que l’administration
adjuvante de Femara® chez des femmes ménopausées entraîne une diminution significative
de 19 % du risque de récidives (p = 0,003) par
rapport au tamoxifène. Cette réduction du
risque de récidives en faveur du Femara® est
de 29 % lors d’un envahissement ganglionnaire et de 30 % chez les femmes ayant préalablement reçu une chimiothérapie. La réduction
du risque de métastase à distance est de 27 %
(p = 0,0012) par rapport au tamoxifène.
Femara® est disponible depuis 1997, en traitement des formes métastatiques du cancer du
sein en échec aux antiestrogènes, puis en première intention.
Avec ces deux études majeures, l’intérêt de
Femara® dans la prise en charge des cancers
du sein hormonodépendants des femmes
■
ménopausées est confirmé.
A.P.P.
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