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Correspondances en médecine - n° 3-4, vol. IV - juillet-décembre 2003
Quelques brèves...
o BNP et OAP : en pratique
Chez les patients présentant une dyspnée
aiguë, un taux de BNP supérieur à 300 pg/ml
permet d’affirmer l’existence d’une
insuf-fisance cardiaque et un taux inférieur à
80 pg/ml permet de l’éliminer. Entre ces deux
valeurs, une échocardiographie Doppler
s’impose...
Gallet B. Valeur comparée de l’échocardiographie
Doppler et du dosage du BNP pour le diagnostic
étiologique d’une dyspnée aiguë. La lettre du
cardiologue 363 : 26-7.
o Bêtabloquants
et insuffisance cardiaque
L’efficacité des bêtabloquants dans la
réduction du risque de mortalité de
l’insuffisance cardiaque avec dysfonction
systolique est désormais clairement établie.
Mais que faire lorsque ce traitement est mal
toléré ? Les données disponibles, en ce
domaine, indiquent qu’il vaut mieux tenter de
le conserver – à des doses réduites – que de
le stopper définitivement.
Gayet JL. Journées européennes de la Société
française de cardiologie (symposiums satellites).
La lettre du cardiologue 364 : 7-30.
o SCA : diagnostic final
Sur cent patients hospitalisés pour un
syndrome coronaire aigu (SCA), trente
souffrent d’infarctus avec onde Q, vingt-cinq
d’infarctus sans onde Q, trente-huit d’angor
instable, quatre d’autres douleurs cardiaques
et trois de douleurs non cardiaques.
Gayet JL. Journées européennes de la Société
française de cardiologie (symposiums satellites).
La lettre du cardiologue 364 : 7-30.
o Youp là boum !
L’étude PROSPER (Prospective Study of
Pravastatin in the Elderly at Risk) révèle que,
chez les sujets âgés de plus de 70 ans à haut
risque cardiovasculaire (présence
d’antécédents ou de facteurs de risque),
l’administration de statines (pravastatine
40 mg par jour) est, en règle générale, bien
tolérée (pas d’effet sur les fonctions
cognitives) et réduit significativement (de
près de 20 %) le risque de décès coronariens
et de survenue d’un infarctus du myocarde
non létal (durée moyenne du suivi : 3,2 ans).
Adams C. Sujets à risque : la pravastatine à tous les
âges (PROSPER). La lettre du cardiologue, 363 : 31.
o FA : la fin des AVK ?
Le traitement par les antivitamines K (AVK)
au long cours permet de réduire le risque
thromboembolique, et notamment d’accident
vasculaire cérébral (AVC), des patients
présentant une fibrillation auriculaire (FA)
non rhumatismale. Que faire chez les
malades pour qui le traitement anticoagulant
est contre-indiqué ou mal toléré ? Obturer à
l’aide d’un implant (introduit par voie
percutanée) l’appendice auriculaire gauche.
Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est
au niveau de cet appendice que plus de 90 %
des thrombus, liés à la FA, se forment. La
première expérience de ce type, réalisée chez
l’homme (15 patients souffrant d’une FA
chronique à risque élevé d’AVC et ne pouvant
bénéficier d’un traitement par AVK au long
cours), se révèle concluante ! À suivre...
Mazighi M. PLAATO... pour en finir avec les AVK
dans la FA. Correspondances en neurologie
vasculaire II, 4 : 174-5.
o Vaccin antigrippal et coronaires
Une étude argentine montre un effet
bénéfique de la vaccination antigrippale en
prévention des événements coronaires, chez
des patients à haut risque (infarctus du
myocarde récent ou coronaropathie
nécessitant une revascularisation). Reste à
savoir pourquoi : la maladie athéroscléreuse
serait-elle une maladie infectieuse ?
Lavallée P. FLUVACS : un vaccin contre les
complications de l’athérosclérose ? Correspon-
dances en neurologie vasculaire II, 4 : 168-9.
o CRP versus LDL
Une étude réalisée auprès de 28 000 femmes,
âgées en moyenne de 55 ans et suivies pendant
huit ans, suggère que le taux de CRP (protéine
C-réactive) est un meilleur facteur prédictif du
risque de survenue d’un premier événement
cardiovasculaire que le taux de LDL-cholestérol.
Reste à démontrer l’intérêt clinique d’un
dépistage systématique de la CRPémie !
Ramanan K. CRP versus LDL pour le dépistage du
risque cardiovasculaire. Les Actualités en
Neurologie 4, 1 : 22.
o Complications cardiovasculaires
de l’obésité
L’obésité est un facteur de risque
indépendant de coronaropathies (notamment
en cas de répartition androïde de la masse
grasse), mais également d’insuffisance
cardiaque. Une récente publication, issue de
la cohorte de Framingham, révèle que chaque
augmentation d’un point du BMI
s’accompagne d’une augmentation du risque
d’insuffisance cardiaque de 5 % chez les
hommes et de 7 % chez les femmes.
Gonbert S, Henry P. Morbi-mortalité associée à
l’obésité. La lettre du cardiologue 364 : 50-3.
o L’HTA du ronfleur
Chez le ronfleur apnéique – avec index
horaire d’apnée-hypopnée (IAH) supérieur à 5
– le risque de développer une hypertension
artérielle (HTA) est de 20 %. Fort
heureusement, tous les ronfleurs ne
deviennent pas obligatoirement des
apnéiques !
Mosnier I. Ronflement et apnées du sommeil,
orthèse d’avancée mandibulaire. La lettre d’oto-
rhinolaryngologie et de chirurgie cervico-faciale
280-281 : 10-1.
o Les antithrombotiques de demain
Deux nouveaux médicaments anti-
thrombotiques devraient être prochainement
commercialisés : le fondaparinux sodique
(Arixtra®) et le ximélagatran (Exanta®). Le
premier, inhibiteur spécifique du facteur Xa,
est administré en une seule injection SC
quotidienne. Le second, inhibiteur spécifique
de la thrombine, est administré par voie orale
en deux prises par jour. Ces deux
thérapeutiques ont l’avantage, pour le
moins important, de ne pas voir leur activité
modifiée par l’addition d’autres médicaments
(ou par le régime alimentaire) et ne
nécessiteraient pas de surveillance
biologique !
Samama MM, Gerotziafas GT. Mécanismes d’action
et principales données pharmacologiques des nou-
veaux médicaments antithrombotiques. La lettre
du pharmacologue 16, 6 : 154-60.