l’information du malade. Parte-
naire incontournable, la Ligue
contre le Cancer a prêté son
concours pour la mise en place de
lieux privilégiés d’échanges aussi
bien dans les centres hospitaliers
(“Espaces Rencontre Information”
[ERI]) qu’en dehors des structures
de soins (“Kiosques Information
Santé”). Un million et demi de
guides d’information sur la
convention Belorgey ont été diffu-
sés par les organismes bancaires
et les associations de malades.
Des sites Internet (plancancer.fr,
fnclcc.fr – fédération nationale des
centres de lutte contre le cancer)
et des serveurs vocaux (Cancer
Info Service : 0810 810 821) per-
mettent un accès permanent à
toutes les sources de connais-
sance et de soutien concernant
leur maladie.
Au vu de ce qui a donc déjà été
entrepris, amélioré, confirmé de-
puis la mise en route du Plan can-
cer, malades et soignants peuvent
donc faire preuve d’un optimisme
raisonnable concernant la suite de
cette “grande cause nationale”.
Reste que 2007, terme prévu, ne
devra bien entendu pas marquer
la fin de la vigilance de tous les
acteurs de la cancérologie.
Gérard Mégret
* (www.tabac-info-service.com)
Il devient tous les ans plus
difficile de choisir les infor-
mations à retenir tant la
richesse de cette incontournable
réunion s’affirme.
En voici néanmoins un florilège.
Graisses et cancer du sein
On ne tarit plus d’éloges, et
depuis fort longtemps, sur les
bienfaits cardiovasculaires d’un
régime pauvre en graisses ali-
mentaires. Par ailleurs, le rapport
direct entre l’alimentation et l’ap-
parition de certains cancers
(digestifs et de sein en particu-
lier) fait l’objet de convictions de
plus en plus affirmées. Mais les
résultats de l’étude de R. Chle-
bowski (Institut de recherche bio-
médicale de Los Angeles) por-
tant sur le risque de récidive du
cancer du sein et sur le régime
alimentaire
vont encore plus loin :
2 437 fem
mes (48-79 ans) ayant
été opérées de leur cancer mam-
maire diagnostiqué précocement
ont été randomisées en deux
groupes. Toutes ont bien enten-
du bénéficié des thérapeutiques
habituelles pour leur cancer. Mais
le premier groupe, après “prise
en charge diététique”, a sensible-
ment diminué (environ 30 %) sa
consommation en graisses par
rapport au groupe “standard”.
Après 60 mois, le taux de réci-
dives chez les femmes sous régi-
me s’est révélé de 25 % plus
faible que chez celles n’ayant pas
modifié leur alimentation.
Quant aux hypothèses pouvant
rendre compte de cette améliora-
tion nette du risque sous régime
pauvre en graisses, elles seraient
en faveur d’une réduction de la
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 64 • juin-juillet 2005
production d’estrogènes endo-
gènes ainsi que de la densité
mammaire ; autant de facteurs
de risque importants de cancer
du sein. Ces résultats s’avèrent
suffisamment nets pour qu’il soit
désormais envisagé d’accompa-
gner le traitement global du can-
cer du sein de recommandations
diététiques visant à réduire l’ap-
port des graisses alimentaires.
Reste à se demander si l’on peut
aller jusqu’à conseiller ce type de
comportement alimentaire à titre
de prévention primaire du cancer
du sein. A. Mc Tiernan (Seattle)
n’est pas loin de le penser puis-
qu’elle rappelle que d’une part, la
surcharge pondérale en post-
ménopause représente un fac-
teur de surrisque d’environ 30 à
50 % et, d’autre part, certaines
études font penser que la réduc-
tion du poids permettrait de
réduire le risque.
Les statines contre certains
cancers ?
Avant d’y voir un véritable nou-
veau traitement (ou adjuvant ?)
anticancéreux, il faudra attendre
encore quelques études complé-
mentaires. Néanmoins, les résul-
tats d’un travail rétrospectif (cri-
tique qui lui est adressée) de
grande envergure présenté à
l’ASCO sur un rôle protecteur
éventuel des statines vis-à-vis de
certains cancers, ne manquent
pas de surprendre. Les “Vété-
rans” américains (anciens com-
battants) forment un groupe ré-
pertorié et suivi de 1 400 000 per
-
sonnes dont V. Khurana a extrait
près de
500 000 sujets dont
92 % d’hom
mes de 62 ans
d’âge
Infos ...
Mésothéliome :
un test
de dépistage
précoce
D’une part en
progression (4,7 %
chez l’homme et
6,8 % chez la femme
en 2000), d’autre part
de pronostic sévère,
car souvent découvert
tardivement et de
nombreuses années
après l’exposition
chronique à l’amiante,
le mésothéliome va
désormais disposer
d’un test sanguin de
dépistage précoce qui
permet de détecter
des protéines
anormales liées
à la mésothéline bien
avant que les
premiers signes
cliniques
n’apparaissent.
DOSSIER
22
>>
>> DOSSIER
ASCO Digest
Quelles nouveautés ?
Chaque année, le congrès de l’ASCO (American Society of
Clinical Oncology) apporte son lot de grandes et petites
innovations. De la médecine expérimentale aux thérapies
médicamenteuses ou géniques en passant par l’épidé-
miologie...
Mieux que
la mammographie ?
On disposait de la mammogra-
phie classique, de l’échographie
et de l’IRM pour l’exploration de
la glande mammaire. Le PET-
scan (tomographie d’émission
par positron) vient de montrer –
sur un échantillon de 23
patientes – qu’elle peut détecter
de petites tumeurs malignes
avec de faibles doses de mar-
queur (18-FDG). Des perfor-
mances intéressantes qui
attendent une rapide confirma-
tion, afin de juger de sa sensibi-
lité et de sa spécificité à grande
échelle.