–la notion de stress et d’épuisement profes-
sionnel (burn out) ;
–les techniques de communication ;
–la notion de “soins relationnels” (l’infirmière
intervient tant au niveau du corps du patient
qu’au niveau de son système de relation) ;
–la responsabilité des professionnels de santé
en cas de problème de maltraitance auprès des
personnes.
Quels résultats ?
Les séances ont permis “de faire une pause” et
de répondre au “besoin de souffler”.
Les modifications observées dans la pratique
des infirmières ayant participé au groupe sont
les suivantes :
–une prise de recul sur le métier, avec le déve-
loppement d’un plus grand réalisme, sans pour
autant lâcher sur les exigences professionnelles
fortes dans la profession ;
–une appréhension plus concrète de la “rela-
tion d’aide”, faite d’empathie et d’écoute active,
afin de trouver “l’attitude la plus juste” et de
favoriser des “moments de santé” pour l’autre et
soi-même ;
–une meilleure affirmation de soi et de ses
choix (par exemple, apprendre à dire non à un
patient ou à un professionnel partenaire, sans
agressivité ni culpabilité, et l’amener à l’idée
que la disponibilité de l’infirmière n’est pas
permanente) ;
–une meilleure acceptation chez l’infirmière de
ses limites physiques et psychiques ;
–une meilleure gestion des émotions et de la
charge mentale : les “choses sont posées ici, ça
évite de ruminer” ;
–un meilleur décodage de ce qui se joue dans les
relations patient/infirmière, surtout à domicile :
“Quand on soigne quelqu’un, on le fait avec sa
personnalité, il faut réfléchir sur soi-même et être
au clair avec ses propres motivations”.
Ce groupe fonctionnait bien, et c’est pour évi-
ter de tomber dans une routine, renforcée par
le petit nombre de participants qu’il a cepen-
dant été mis un terme à son existence. Les infir-
mières impliquées envisagent de poursuivre ce
travail de prise de recul, sous une forme proche
ou différente.
Au total, afin de créer et de pérenniser de tels
groupes, il paraît important de :
–maintenir un cadre horaire régulier ;
–disposer d’une animation extérieure, de préfé-
rence par une personne formée à la psycholo-
gie, afin d’éviter un échange centré exclusive-
ment sur l’action et d’optimiser la prise de recul.
L’intérêt de participer à de tels groupes, surtout
en libéral, est d’“offrir une occasion pour mieux
aider les autres, en s’étant penché(e) sur sa
propre souffrance”. Il nécessite cependant de
prendre le temps (et le risque) de se donner un
temps différent du quotidien, propre à venir
oxygéner la pratique professionnelle.
Stéphanie Feliculis
Psychologue
Catherine Hoog-Reyre et Martine Sausset
Infirmières libérales
• Sur un petit groupe de personnes, ce travail s’apparente
davantage à des pratiques de “coaching” développées actuelle-
ment en entreprise : cf. l’article de S. Feliculis sur la question,
“Pratiques d’évaluation du changement en coaching individua-
lisé : enquête, questions et mise en perspective”, Pratiques psy-
chologiques, 2000, no2, pp. 33-47.
• S. Feliculis , “Le burn out : ascension et déclin d’un concept”,
Journal des psychologues, 1998, no157, pp. 38-41
41
Pratiques professionnelles :
thèmes abordés
•Comment se faire connaître comme infirmière libé-
rale dans son quartier par rapport à une clientèle ?
•Comment participer à différents réseaux de soins ?
•Quel mode de collaboration choisir lorsqu’on veut
travailler avec d’autres infirmières ?
•La place des soins de nursing dans la pratique de
l’infirmière libérale.
•L’évolution des tarifs de prestations et du statut de la
profession.
Discussions
autour d’analyses de cas
•La place du conjoint et de toute la famille dans les
soins.
•La place de l’hygiène de vie du patient dans l’évolu-
tion de sa maladie (rôle d'éducation à la santé).
•Les processus d’attachement et de détachement
affectif que l’infirmière libérale doit gérer dans le
temps de chaque patient et dans le temps de sa propre
journée de travail.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No32 - décembre 2001
LIBÉRALE