L’Allemagne est en repli de -0.6 % en taux annualisé. Le recul des exportations et de
l’investissement sont au cœur de cette inflexion. La dynamique un peu moins vive des pays
émergents (Asie notamment) mais aussi des principaux partenaires de l’Allemagne (France,
Italie) explique cette moindre contribution des exportations. Le détail de l’investissement
devrait permettre une analyse plus précise du repli de l’investissement. Il y a probablement un
facteur fort lié à la construction dont la progression a été forte au premier trimestre en raison
d’une période météorologique plus clémente. Cela affecte le deuxième trimestre en raison d’un
démarrage des constructions plus précoce (on ne dispose que d’éléments non chiffrés pour
l’instant). Les dépenses de consommation et du gouvernement ont eu une contribution positive.
La France a un profil préoccupant sur les 4 derniers trimestres. La tendance est voisine de 0%.
L’Italie est retombée en récession, si elle en était jamais sortie. Le PIB a reculé pour le
deuxième trimestre consécutif de -0.8% après -0.4%. Le détail du PIB manque mais l’institut
italien insiste sur le commerce extérieur comme facteur pénalisant. Cela signale aussi la fragilité
de la demande interne incapable de le contrebalancer.
En Espagne le PIB a progressé de 2.4% au deuxième trimestre après 1.5% lors des 3 premiers
mois de l’année. Si l’on regarde la décomposition faite par la Banque d’Espagne il y a une
dynamique interne et externe forte au deuxième trimestre. L’économie rebondit et renforce
progressivement sa demande interne même si celle ci reste à un niveau très bas.
Le rebond de l’économie néerlandaise est spectaculaire passant de -1.5% à +2.2%. Pourtant
si la consommation est un peu plus solide, le reste de l’économie reste très fragile.
L’investissement a reculé de 11% tirant vers le bas la demande interne. Celle-ci recule pour le
deuxième trimestre consécutif et entraine avec elle les importations. En d’autres termes, malgré
le rebond de la consommation la demande interne a toujours une allure médiocre réduisant de
fait les importations. La hausse des exportations n’est pas suffisante pour se réjouir.
Au Portugal, le rebond est marqué puisque sur le trimestre le PIB progresse de 2.5% après un
recul de -2.2% sur les trois premiers mois de l’année. Cependant, en l’absence de détails sur la
composition du PIB il est difficile de savoir ce qui a rebondi en raison de la volatilité extrême
des données portugaises au premier trimestre: l’investissement avait chuté de 16% (taux
annuel) et les exportations de 7.5% alors que la consommation progressait de 0.9%. Selon
l’institut statistique portugais le point à relever est une hausse des exportations. On ne dispose
pas de plus de détail.
En Belgique l’activité a nettement ralenti passant de 1.5% cet hiver à 0.4% au printemps. On
ne dispose d’aucune information sur le deuxième trimestre à l’exception de la variation du PIB.
A l’exception de l’Espagne, les chiffres et le détail disponibles ne donnent pas un signal de
robustesse de l’économie de la zone Euro.