Dix années après, les cow-boys ne sont pas fatigués Le résultat ?

Le Courrier des addictions (11) – n ° 2 – avril-mai-juin 2009
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Dix années après, les cow-boys
ne sont pas fatigués
La Rédaction
Lorsque Le Courrier des addictions voit le
jour, à la fin de l’année 1998 et au début
de 1999, grâce à la volonté des pionniers
qui constituent toujours l’ossature de la re-
vue (Didier Touzeau, Boyan Christophorov,
Fabien Cohen, Marc Auriacombe, Pascal
Courty…), et le professionnalisme de l’équipe
éditrice du groupe Edimark et de son infatiga-
ble P.-D.G. Claudie Damour-Terrasson, peu
misait sur sa pérennité : le “secteur” n’est pas
porteur sur le plan commercial, les consomma-
teurs de drogues intéressent peu de monde hor-
mis quelques travailleurs médico-sociaux et les
spécialistes de la répression, les bons docteurs
nont pas pour habitude de prendre la plume (ou
la souris !) pour écrire, encore moins de payer
pour s’informer... Et les es’alcool ne peuvent pas
calculer” les es’drogues et pas plus les es’tabac.
Sans parler de la poignée de clous des spécialis-
tes des jeux, achats, sexe compulsifs, et autres
boulimies-anorexies ! Voilà ce que nous en-
tendions tous, voilà dix ans, dans un climat de
défaitisme de mauvais aloi, la grisaille am-
biante obscurcissait l’horizon non seulement
des bonnes volontés mais encore des patients
et des professionnels du soin, de la prévention
et de la presse spécialisée.
Ils ont eu tort
et notre existence même
est là pour en témoigner
Tout d’abord, nous sommes s de la volonté
consciente d’appuyer le nouveau tournant
de la politique antidrogue lancée par Nicole
Maestracci lors de son accession à la tête de
la MILDT avec le premier Plan addictions.
Elle sera d’ailleurs notre première personna-
lité interviewée, avec le Pr A. Charles-Nico-
las, notre “Entretien” numéro un. Oui, il était
urgent d’aborder et de prendre en charge de
façon globale les différentes consommations
de substances psychotropes, qu’elles soient li-
cites (alcool, tabac, médicaments) ou illicites
(hérne, cocaïne, cannabis, MDMA...). Oui,
il fallait rompre d’urgence avec le tout ou rien
de l’abstinence-répression versus la légalisa-
tion et la banalisation. Urgent de développer la
politique de réduction des risques et les traite-
ments de substitution aux opiacés, méthadone
et buprénorphine. Essentiel de rendre compte
de toutes les avancées de la recherche en neu-
robiologie et thérapeutique. Pas une question
d’idéologie, non – nous n’avons cessé de le répé-
ter ! – mais un enjeu majeur de santé publique.
Le résultat ?
Une revue reconnue par tous les
acteurs du champ, tant en France
qu’au niveau international, organisa-
trice d’événements médicaux (jour-
es, congrès…). Une revue qui a ses
abonnés fidèles (et payants !), une forte
identité visuelle (merci à Anne de Col-
bert-Christophorov qui nous prête de-
puis dix ans ses toiles), une conception
créative (merci à Brigitte Hulin, notre
secrétaire de daction et à Béatrice Tis-
serand, notre commerciale) et ses auteurs
motivés. Car, contrairement aux oiseaux de
mauvais augure qui nous prédisaient un
assèchement rapide de nos ressources
rédactionnelles, il n’en n’a rien été. Bien
au contraire. Notre comité de daction
est toujours sur la brèche, soutenu – sans re-
tenue ! – par Claudie Damour-Terrasson,
une directrice de la publication “pas comme
les autres, qui na jamais hésité à batailler sur
le terrain, et pas seulement celui des affaires !
Il reçoit chaque trimestre des contributions
de qualité de plus en plus nombreuses, de
tous les horizons. Sans esprit de chapelle ni
de corporations (et D… sait qu’il en est dans
ce secteur comme dans tant d’autres).
La clef de la bonne
santé du
Courrier
des addictions
?
C'est la pluridisciplinarité et louverture (sur
la recherche fondamentale et clinique, la
neurobiologie, la psychiatrie, la psychanalyse
concernant les usages de substances psycho-
actives mais aussi les addictions sans produits,
les diverses pratiques professionnelles…). Et
l’acharnement à continuer, au-delà des travaux
de plume et de souris (s’ils ne sont d’aiguilles !),
à être des acteurs de terrain.
Témoins en sont les créations collatérales
(et non annexes !) du Courrier des addictions,
éditions destinées aux pharmaciens (nous en
avons publié six), numéros spéciaux pour ren-
dre compte des congrès THS ou d’Europad,
hors-série sur le cannabis pour le compte de
la MILDT, sur l’injection pour le laboratoire
Schering-Plough, numéros spéciaux médecins,
édition chaque année d’un numéro Formation,
qui fait désormais référence…
On a ga-gné ?
Que nenni, tant s’en faut, car Le Courrier des
addictions n’a surtout pas l’intention de s’en-
dormir sur les lauriers par lui-même récoltés.
Il a maintenant la forte détermination à deve-
nir, grâce à tous, une revue référencée. Au-delà
du rêve, pour nous, cest une priorité…
v
Ensuite, contrairement à des idées si fortement
chevillées au corps des leaders dopinions en
matière de santé en France, il était possible et
même passionnant de mettre en acte un vrai
partenariat entre l’industrie pharmaceutique
(Schering-Plough, Pierre Fabre, Novartis,
Mylan…), les médecins et autres professionnels
de la santé de tous horizons et une éditrice pas-
sionnée. Cest ensemble que nous avons mené
nos petits bonhommes de chemin, en toute
transparence, chacun dans sa campagne, sans
mélanger nos destinations : d’un côté, la Société
d’addictologie francophone, fondée en même
temps que la revue pour faire exister lapproche
globale des addictions, au-delà des coteries. De
l’autre, les labos, et, par ailleurs, les médecins
et travailleurs sociaux dans leurs jeunes réseaux
de travail. Sans oublier les patients, eux aussi
conviés à s’exprimer dans nos colonnes.
Avril 2008
Et toujours, une préoccupation : adapter nos réponses aux modifications
des consommations de substances psychoactives – D. Touzeau
Le toxicomane, un parmi d’autres
Jean-Luc Audhoui, trésorier du Conseil national de l’ordre des pharmaciens
P. de Postis
Le pharmacien d’officine, un acteur de la prévention de la consommation d’alcool
pendant la grossesse – C. Cornette, F. Blanchet, G. Fournier, D. Touzeau
Le préparateur en pharmacie et l’usager de drogues opiacées – Un traitement de
substitution établit une relation régulière avec le patient comme un traitement chronique
J.L. Berthet-Jacques
Réflexions officinales sur la prise en charge des usagers de cocaïne
X. Algalarrondo, G. Fournier
Identifier et évaluer les polyconsommations – S. Robinet
“Les articles présentés sont le reflet des propos des auteurs et n’engagent
que leur seule responsabilité”
Hors-série
N°5
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