I1 - L’ÉCOSYSTÈME, PRODUIT DE L’INTERACTION ENTRE LES ÊTRES VIVANTS ET LE MILIEU
Un écosystème est un ensemble circonscrit par un observateur/expérimentateur, qui définit ainsi un objet d’étude qui lui paraît représentatif d’une
fraction de la biosphère. La biocénose (ensemble des populations des différentes espèces, y compris microbiennes) forme avec le biotope (support
physique d’une association d’êtres vivants) les éléments de l'écosystème. Le biotope est caractérisé par un ensemble de facteurs écologiques
(climatiques et édaphiques notamment) qui contrôlent le développement des individus, et par conséquent la dynamique des populations.
Les différentes espèces d’une biocénose peuvent être réparties en trois ensembles fonctionnels : les autotrophes qui produisent la matière organique à
partir de matière exclusivement minérale, les hétérotrophes qui consomment de la matière organique vivante (herbivores ou carnivores) et les
décomposeurs qui reminéralisent la matière organique morte et participent au recyclage des éléments. La distribution spatiale des êtres vivants dépend
de celle des facteurs du biotope et détermine en partie la structure de l’écosystème. Les interactions des êtres vivants entre eux et avec le biotope
peuvent maintenir ou transformer un écosystème. Les espèces ingénieurs (ou architectes) modifient de façon significative leur écosystème, en agissant
sur la disponibilité des ressources, ou en modifiant les conditions biotiques et abiotiques.
Les agrosystèmes correspondent aux écosystèmes subissant une action anthropique. Ce sont des systèmes ouverts avec des flux entrants d’énergie et
d’engrais, et des flux sortant de biomasse.
I2 - LES RELATIONS INTERSPECIFIQUES DANS LA BIOCENOSE
Au sein de l’écosystème, les espèces entretiennent entre elles des relations variées qui affectent notamment le fonctionnement des organismes et la
structure de leurs populations. Les associations mutualistes = à bénéfices réciproques (symbiose, coopération) augmentent la valeur sélective des deux
protagonistes de la relation.
Une grande partie des relations entre les êtres vivants d’un écosystème sont des relations trophiques. Au sens large, le terme de prédation désigne
toutes les relations entre un organisme mangeur, le prédateur, et celui qui est mangé, sa proie. Au sens strict, le terme de prédation ne s’applique qu’à
la relation entre un carnivore et sa proie. La relation entre un organisme animal herbivore et les végétaux qu’ils consomment, est désignée par le terme
de phytophagie. Les prédateurs s.s. contribuent à limiter la population de leurs proies ; mais le prélèvement qu’ils effectuent est faible et ne constitue
qu’un facteur de mortalité parmi d’autres. La phytophagie stimule l’accroissement de l’effectif de la population d’herbacées, conséquence d’une
stratégie d’évitement de la part de ces dernières. Les préférences alimentaires des herbivores influencent la composition floristique des pâtures. Les
relations de prédation (au sens large) augmentent la valeur sélective du mangeur, en agissant sur sa viabilité et éventuellement sur sa fertilité. Quant à
l’organisme qui est mangé, d’une façon générale on peut considérer que sa valeur sélective diminue : s’il s’agit d’un animal, sa viabilité devient nulle ; s’il
s’agit d’un végétal, les conséquences sur sa valeur sélective sont plus complexes à déterminer. Le parasitisme est aussi une relation trophique, mais
contrairement au prédateur, le parasite interagit durablement avec l’organisme dont il tire sa nourriture, son hôte, et il ne le tue pas, tout au moins pas
immédiatement. Le parasite tire profit de son hôte, en se nourrissant, en s'abritant ou en se reproduisant à ses dépens. Comme la prédation, le
parasitisme peut donc jouer un rôle essentiel dans le contrôle des effectifs des populations parasitées. Il n’est pas toujours facile de placer les limites
entre parasitisme et prédation, ou entre parasitisme et symbiose ; il peut exister de nombreuses formes intermédiaires. Parasitisme et symbiose ont en
commun le fait de constituer des interactions durables où chacun construit son phénotype en étroite imbrication avec l’autre. Ces relations
interspécifiques sont à l’origine d’exemples de coévolution.
La compétition interspécifique est une interaction négative qui ne repose pas sur des relations trophiques. Ses effets sur la dynamique des deux
populations dépendent de la densité de chacune. La compétition est souvent asymétrique. La compétition par exploitation résulte du fait qu’une
ressource du milieu est en quantité insuffisante pour satisfaire les besoins des deux espèces. Dans la compétition par interférence, au contraire, il existe
des actions directes négatives entre les populations en concurrence.
I3 - LES EFFETS DES INTERACTIONS INTERSPÉCIFIQUES SUR LA STRUCTURE DES BIOCÉNOSES
La niche écologique potentielle d’une espèce rend compte de ses exigences physiologiques vis-à-vis des facteurs abiotiques, de ses exigences
alimentaires et reproductives. Ces exigences sont à la fois spatiales et temporelles. Les relations qu’une espèce entretient avec les autres espèces de
l’écosystème restreignent le plus souvent la niche écologique potentielle. La niche écologique réalisée, qui se trouve alors définie, ne rend pas
seulement compte de l’habitat de l’espèce, mais aussi de de ses fonctions et de ses relations au sein de son écosystème. La niche écologique est propre à
chaque espèce (critère écologique de définition de l’espèce).
Les interactions interspécifiques peuvent aussi favoriser la diversité des espèces au sein d’une biocénose. L’effet Janzen-Connell explique le maintien de
la biodiversité végétale dans les forêts tropicales, par le fait que les interactions négatives propres à une espèce seraient suffisamment importantes
autour d’un arbre pour empêcher d’autres individus de la même espèce de s’installer à proximité. Cet effet pourrait aussi s’exercer dans les prairies par
l’intermédiaire des microorganismes du sol. En réduisant la niche de chaque espèce, de telles interactions contribuent au maintien de la diversité des
espèces dans l’écosystème.
Certaines espèces, qui jouent un rôle de carrefour dans les réseaux d’interaction (réseaux trophiques notamment), sont indispensables à la stabilité d’un
1° partie §IA et B
Définir biotope (= milieu), biocénose (= communautés), écosystème.
1° partie §I B
Organiser la description de la structuration spatiale de l’écosystème (strates,
sol, fraction microbienne, distribution des espèces, notion d’espèce «
architecte » ou espèce « ingénieur ».
1° partie §I C
Définir l’agrosystème comme un exemple particulier d’écosystème
anthropisé.
1° partie §II
Illustrer la diversité des relations trophiques interspécifiques (mutualisme,
parasitisme et prédation / phytophagie) et montrer qu’il existe des formes
Intermédiaires.
Prendre en compte l’effet sur la valeur sélective (« fitness ») dans la
définition d’une relation interspécifique.
Tableau B8.6
Discuter de l’appartenance d’une relation à l’une ou l’autre de ces catégories
à partir d’éléments fournis.
§IIE
Définir et exposer un exemple de compétition interspécifique pour les
ressources. On se limite à un exemple de lutte pour la lumière chez les
végétaux (en s’appuyant sur un écosystème forestier) et d’antibiose chez les
micro-organismes.
Figure B8.8
Définir la notion de niche écologique potentielle ;
Figure B8.9
Relier les interactions interspécifiques à la dynamique d’une population et à
la délimitation de la niche écologique réalisée ;
Figure B8.10 et 11
On se limite à un exemple de rétroaction positive ou négative (cas de l’effet
Janzen-Connell). Relier l’effet de ces interactions à la structure des
biocénoses ;
1° partie §III B° Définir en particulier une espèce « clef de voûte ».
On se limite à l’exemple des bovins, clef de voûte de l’entretien d’un stade
intermédiaire dans des successions végétales, la connaissance des