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Le Courrier de l’algologie (4), n°4, octobre/novembre/décembre 2005
Rachialgies de l’enfant et de l’adolescent
Alexis Ferrari*, Cécile Cunin-Roy**, Chantal Wood**
Les douleurs spécifiques ont le plus
souvent une topographie de schéma-
tisation anatomique et sont d’horaire
mécanique ou inflammatoire. L’ima-
gerie permet parfois de montrer la
lésion en cause, et les traitements
médicamenteux, mécaniques ou chi-
rurgicaux ont une action sur cette
douleur. Les douleurs non spécifiques
sont d’origine complexe et doivent
être étudiées d’un point de vue mul-
tidisciplinaire, incluant des facteurs
“biopsychosociaux”, culturels, édu-
catifs et en les intégrant dans le pro-
cessus général d’apprentissage de
l’enfant (2). Les douleurs sont sou-
vent bilatérales, diffuses, chroniques,
constantes, c’est-à-dire influencées
par rien sinon la fatigue et le stress. Il
s’agit le plus souvent de cervico-dor-
salgies, de lombalgies ou d’un
tableau diffus de fibromyalgie (3).
Épidémiologie
La prévalence des douleurs du dos
est difficile à cerner, précisément en
raison des différentes définitions uti-
lisées et de l’hétérogénéité des
groupes d’âge dans les études épi-
démiologiques de la littérature.
Dans une étude portant sur 2 173 en-
fants âgés de 11-12 ans et de 15-
16 ans,Kristjansdottir (4)montre que
20,6 % d’entre eux ont des douleurs
du dos au moins hebdomadaires.
Dans une étude danoise portant sur
806 enfants (481 entre 8 et 10 ans et
325 entre 14 et 16 ans),Wedderkopp
et al. (5) rapportent une prévalence
de 39 % de douleurs du dos d’au
moins une journée dans le mois pré-
cédent l’interview. Il ne met pas en
évidence de différence entre les sexes,
mais la prévalence est significative-
ment plus élevée chez les adoles-
centes que chez les filles plus jeunes.
L’originalité de cette étude est
d’avoir scindé les douleurs du dos en
trois régions : cervicale, dorsale et
lombaire. Les résultats montrent que,
en grande majorité, une seule région
est douloureuse : 27 enfants dési-
gnaient deux régions et aucun les
trois régions. Trente pour cent des
enfants de 8 à 10 ans avaient des
rachialgies avec une prépondérance
au milieu du dos, les douleurs en
région lombaire et du cou étant inha-
bituelles. Cinquante pour cent des
adolescents (14-16 ans) avaient des
rachialgies, la zone lombaire et le
milieu du dos étant les localisations
les plus fréquentes. Parmi les enfants
algiques, 38 % rapportaient un reten-
tissement sur leurs activités quoti-
diennes.
Dans une remarquable étude portant
sur 1 496 enfants âgés de 11 à 14 ans
(taux de participation de 97 %),Wat-
son et al. (6) rapportent de 24 % de
lombalgie supérieure à un jour dans
le mois précédant l’étude, avec un
pic à 34 % pour les filles de 14 ans.
Quatre-vingt-quatorze pour cent des
enfants lombalgiques se disaient
invalidés par leur douleur (Hanno-
ver Low Back Pain Questionnaire).
Sur ces enfants lombalgiques, seuls
24 % ont eu recours à des soins
médicaux au cours de l’année pré-
cédente et seuls 33 % des parents
étaient au courant de la douleur de
leur enfant.
L’histoire naturelle des douleurs non
spécifiques du dos a été étudiée par
Mirovsky et al. (7). Dans une étude
prospective, il a suivi 59 enfants jus-
qu’à maturité osseuse. Chaque
enfant avait eu des investigations
poussées pour éliminer une cause
identifiable à la douleur. À maturité
osseuse, 62 % d’entre eux avaient
encore mal, avec 90 % de persistance
si la douleur était dorsale, et 55 %
pour les douleurs lombaires. De
façon similaire, Harreby et al. (8),
dans une étude de cohorte prospec-
tive sur 25 ans, ont montré que 84 %
des adolescents “lombalgiques”
l’étaient encore 25 ans plus tard, avec
une diminution de la capacité de tra-
vail. Sur l’ensemble des adolescents,
* Centre de médecine physique et de réadapta-
tion pour enfants “Bois-Larris”, Croix-rouge fran-
çaise, Lamorlaye.
** Unité d'évaluation et de traitement de la
douleur, hôpital Robert-Debré, Paris.
L
es douleurs du dos de l’enfant avaient, il y a peu de temps encore,
la réputation d’être rares et le plus souvent le signe d’une maladie
grave (1). En fait, de plus en plus d’études montrent l’inverse, et leur pré-
valence atteint des chiffres impressionnants, voire alarmants, dans cer-
taines séries. Il est possible de proposer une classification des rachialgies
en fonction de l’origine de la douleur : douleur symptomatique d’une mala-
die spécifique, ou douleur non spécifique, dont l’origine est plus complexe.
Cette opposition, très schématique, ne reflète cependant pas la réalité,
car on peut “glisser” d’un cadre à l’autre. Elle est néanmoins utile, car la
prise en charge thérapeutique de ces deux types de douleur est par
essence différente.
Mise au point
Mise au point
Mots-clés :Rachialgie - Enfant - Douleurs chroniques - Thérapeutique.
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Le Courrier de l’algologie (4), n°4, octobre/novembre/décembre 2005
Mise au point
Mise au point
30 % avaient des signes radiogra-
phiques anormaux (pour l’essentiel
de type Scheuermann), sans que cela
soit corrélé aux douleurs de l’ado-
lescence ou aux lombalgies de l’âge
adulte. Les douleurs du dos ont donc
tendance à persister à l’âge adulte,
et les auteurs insistent sur la néces-
sité de prendre au sérieux ces rachi-
algies de l’enfant, vu la répercussion
personnelle et socio-économique de
cette pathologie chez l’adulte.
La première consultation
L’un des buts majeurs est de dépister
une douleur symptomatique et révé-
latrice d’une affection potentielle-
ment grave. L’examen clinique doit
être précis et rigoureux, et il va le
plus souvent permettre de faire la
part des choses parmi les différents
symptômes présentés par l’enfant.
C’est en fonction de critères cli-
niques que seront décidées les éven-
tuelles investigations complémen-
taires.
L’interrogatoire
Il est capital. Il s’agit d’un temps
d’écoute active, initialement orienté
sur le caractère des symptômes :
passé douloureux, présence de signes
généraux, horaire, siège et irradia-
tion des douleurs. Les variations
d’intensité de la douleur en fonction
des activités et le retentissement sur
la vie de tous les jours doivent être
précisés. Les antécédents personnels
et familiaux, médicaux et de dou-
leurs sont importants pour situer le
vécu douloureux de l’enfant par rap-
port à son expérience de la vie et du
contexte transgénérationnel. L’inter-
rogatoire se poursuivra par une éva-
luation plus globale de l’enfant (ce
qu’il aime faire, la qualité du som-
meil, etc.) et aboutira petit à petit à un
dialogue qui laissera à l’enfant l’es-
pace pour être écouté et reconnu dans
son “être propre”. Il est très utile de
faire représenter à l’enfant ses dou-
leurs sur un schéma et de faire asso-
cier aux différentes zones une note et
un caractère issu d’une liste de mots.
Pendant tout l’entretien, il est impor-
tant d’être attentif au langage para-
verbal et non verbal de l’enfant, aux
émotions et aux sensations qui nais-
sent du dialogue.
L’examen physique
Le médecin examinateur, quelle que
soit sa spécialité, doit impérative-
ment garder à l’esprit qu’une dou-
leur rachidienne peut être une dou-
leur symptomatique d’une affection
organique potentiellement grave.
L’examen doit donc être général et
complet, afin de déceler toute ano-
malie associée, orthopédique, viscé-
rale, cutanée, de croissance, etc.
L’examen neuromusculaire sera par-
ticulièrement attentif à la recherche
d’une diminution des amplitudes
articulaires, des réflexes ostéotendi-
neux et cutanés abdominaux, d’un
trouble de la sensibilité ou de la force
musculaire. Seront de même étudiés
l’équilibre unipodal et la marche sur
les pointes et les talons.
L’examen du rachis doit être
complet :
statique globale du rachis :sur un
bassin équilibré, de face (équilibre
des épaules, des omoplates, symé-
trie des plis de taille, gîte frontal) et
mesure des flèches de profil ;
mobilité globale :antéflexion,
extension, latéroflexion et rotations,
qui peuvent être douloureuses et/ou
limitées. Il est utile de reporter les
résultats de cet examen sur un
schéma en étoile. On mesurera le test
de Schöber, pathologique en deçà de
3 cm ;
recherche de gibbosités lors de
l’antéflexion, témoins d’une sco-
liose ;
examen segmentaire :recherche
d’une hypomobilité localisée, d’une
douleur articulaire postérieure, épi-
neuse ou interépineuse, en pression
directe ou en rotation segmentaire ;
examen des tissus mous du tronc
et des membres : recherche d’une
cellulalgie, des cordons myalgiques,
des points gâchettes (trigger points)
et des douleurs d’insertion téno-
périostées ;
examen des sacro-iliaques :re-
cherche d’une douleur provoquée en
flexion-abduction-rotation externe,
ou d’une hypomobilité sacro-iliaque.
L’examen général sera terminé par
la recherche d’une hypotension
orthostatique et de signes en faveur
d’une origine organique. Ainsi,
Hollingworth a proposé un ensemble
de signes cliniques qui doivent faire
évoquer une origine organique des
douleurs (9) :
–âge inférieur à 4 ans,
symptômes évoluant depuis plus
de un mois ou douleur augmentant
progressivement ;
–retentissement sur la vie sociale et
la pratique du sport ;
histoire traumatique ou pratique
d’un sport violent ;
présence de signes généraux (fiè-
vre,amaigrissement,anorexie,etc.) ;
présence d’une anomalie neurolo-
gique ;
scoliose douloureuse ;
–raideur du rachis et/ou rétractions
musculaires des membres inférieurs ;
–cyphose angulaire, cyphose régu-
lière non réductible ;
anomalies cutanées du raphé
médian, fossette médiane, taches
cutanées, nævus, lipomes médians,
fistules borgnes, etc.
Song et al. (10)ont cherché à mettre
au point une liste de symptômes et
de signes cliniques “inappropriés”
qui orientent sur la non-organicité
de la douleur : absence de systéma-
tisation anatomique, simulation de
blocage des mouvements, réactions
hypertrophiées, symptômes inap-
propriés…
Examens
complémentaires (11)
Aucun examen complémentaire n’est
nécessaire lorsqu’une anamnèse pré-
cise fait état d’un traumatisme mineur
récent et que l’examen clinique est
normal. Il convient de revoir l’enfant
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Le Courrier de l’algologie (4), n°4, octobre/novembre/décembre 2005
15 jours plus tard pour vérifier la dis-
parition des symptômes. Les radio-
graphies centrées sur la zone doulou-
reuse, de face et de profil, et,
éventuellement, de trois quart pour la
charnière lombo-sacrée, sont indi-
quées dès que des signes physiques
mineurs (asymétrie rachidienne, briè-
veté des ischio-jambiers) existent sans
signes généraux. S’il y a des signes
généraux, le bilan doit comporter en
plus des radiographies, des examens
biologiques (numération formule san-
guine, CRP, VS) et une scintigraphie
osseuse au Technétium99m. Celle-ci
permet d’obtenir des images du corps
entier en mettant en évidence les
zones atteintes d’infection, de tumeur
ou de lésion inflammatoire. En cas de
signes physiques majeurs, de déficit
neurologique ou d’anamnèse confuse
évoluant depuis plusieurs semaines,
ce bilan sera complété par une IRM
et/ou une TDM.
En cas de suspicion de maladie rhu-
matismale, on fera un dosage des fac-
teurs antinucléaires, des facteur rhu-
matoïdes et du HLA B-27 ainsi
qu’un examen ophtalmologique à la
lampe à fente afin de rechercher une
uvéite antérieure.
Le scanner et l’IRM ne se justifient
pas en l’absence de signes cliniques
ou radiologiques nets (7).
Les douleurs
symptomatiques
d’une affection organique
Le rachis est une structure complexe,
multitissulaire, et l’origine d’une
douleur vertébrale peut être variée :
mécanique,inflammatoire,tumorale,
neurologique, hématologique ou
musculaire. La moitié des rachial-
gies aurait une étiologie organique
(9). Il faut donc s’acharner à dépis-
ter une étiologie à la douleur, afin de
proposer un traitement étiologique
adapté, s’il existe. Les étiologies les
plus fréquentes sont la cyphose de
Scheuermann, le spondylolisthésis,
les infections et les rachialgies méca-
niques. Les principales étiologies
organiques à évoquer et leurs carac-
téristiques sont résumées dans le
tableau.
Les douleurs non spécifiques
Appelées aussi “douleurs idiopa-
thiques”, ces douleurs chroniques ou
récidivantes, pour lesquelles aucune
cause spécifique n’est retrouvée,
atteignent au moins 15 % des enfants
et des adolescents (12),toutes locali-
sations confondues. Initialement
considérés comme bénins, ces syn-
dromes sont d’abord traités par
quelques mesures simples telles que
prescrire des antalgiques appropriés
et rassurer l’enfant et sa famille. Un
certain nombre d’entre eux vont
pourtant développer un syndrome
douloureux “malin”, qui va se pro-
longer et avoir un retentissement
fonctionnel.
Du fait de leur fréquente coexistence,
il y a une nette similitude entre les dif-
férents types de douleurs chroniques
(douleurs abdominales, douleurs
musculo-squelettiques, céphalées,
fibromyalgie) (13, 14). De même, les
enfants douloureux chroniques sont
souvent fatigués, et il n’est pas pos-
sible de différencier une fibromyal-
gie d’un syndrome de fatigue chro-
nique (15). La proportion d’entre eux
qui deviendront des adultes doulou-
reux chroniques est difficile à estimer
du fait du peu d’études à long terme,
mais elle semble significative (8, 16,
17). Dans la littérature certains fac-
teurs, intrinsèques et extrinsèques,
ont été montrés comme étant signifi-
cativement associés aux douleurs
chroniques de l’enfant :
facteurs intrinsèques :un seuil de
douleur bas (18),un mauvais
contrôle de la douleur et de mau-
vaises stratégies pour y faire face
(coping),en particulier les conduites
d’évitement (19),des inquiétudes
infondées quant aux performances
scolaires (20),une hypervigilance
envers la douleur qui est dramatisée
(21) et des tempéraments difficiles
(hyperactivité, anxiété, faible socia-
bilité) (22) ;
facteurs extrinsèques :des expé-
riences douloureuses antérieures, en
particulier dans la première enfance
(23),des agressions physiques ou
sexuelles (24),un modèle parental
déficient vis-à-vis des douleurs (20)
et des troubles du sommeil.
Dans la littérature les douleurs idio-
pathiques sont parfois nommées dou-
leurs “somatoformes”, “psycho-
géniques” ou “hystériques”. Ces
appellations doivent être abandon-
nées, car elles laissent supposer que
la douleur est imaginaire ou “dans la
tête” de l’enfant. En outre, ces termes
suggèrent une approche des douleurs
chroniques par un modèle dualiste
(corps/esprit), alors que leurs causes
sont incertaines et qu’il semble plus
juste de proposer un abord global.
C’est la raison pour laquelle de plus
en plus d’auteurs utilisent le terme de
“biopsychosocial”, afin de décrire un
modèle d’étude qui prenne en compte
les aspects biologiques, psycholo-
giques et socioculturels, qui sont tous
importants dans le domaine com-
plexe des douleurs chroniques (2,
25). Il est néanmoins bien établi que
des facteurs psychologiques, en par-
ticulier du système émotionnel, sont
en rapport étroit avec l’intensité dou-
loureuse, le retentissement fonction-
nel et la persistance de la douleur
(26). Du point de vue de la psycho-
somatique, la question est de savoir
de quoi l’enfant se plaint à travers son
corps (27). La douleur est un symp-
tôme qui est là pour être dit. Elle peut
cacher des difficultés personnelles,
être un moyen d’attirer l’attention ou
de réunir la famille, ou encore une
manifestation du besoin d’être pris
en considération dans sa souffrance.
Dans certains cas, la douleur est le
signe d’une souffrance et de difficul-
tés familiales qui ne trouvent pas
d’autres voies d’expression. La
plainte peut aussi cacher des non-dits
dans l’histoire personnelle et fami-
liale de l’enfant.
L’examen clinique met le plus souvent
en évidence des zones plus ou moins
étendues de douleurs et de tensions
musculaires, réalisant au maximum un
tableau dit “de fibromyalgie” (3).
Mise au point
Mise au point
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Le Courrier de l’algologie (4), n°4, octobre/novembre/décembre 2005
Mise au point
Mise au point
Tableau. Étiologies des rachialgies organiques.
Tr aumatiques
Spondylolyse et spondylolisthésis Cause très fréquente de lombalgies mécaniques chez l’enfant. Favorisé
et microtraumatiques
par les sports avec hyperextension du rachis lombaire. Le signe clinique
le plus fréquent est une brièveté des ischio-jambiers.
Les signes neurologiques sont rares et tardifs
Hernie discale Rare. Le plus souvent, le tableau est incomplet, avec parfois une irradiation
sciatique tronquée, le signe de Lasègue souvent positif, et la posture
asymétrique. L’IRM doit être interprétée avec prudence, car il y a un taux
élevé d’images anormales chez les adolescents asymptomatiques
Arrachement du listel marginal Pathologie de l’adolescent, lors d’un accident sportif ou du port d’une charge.
Le tableau est aigu et “bruyant” : le traitement est chirurgical
Infectieuses
Spondylodiscite, Le plus souvent staphylococcique, le tableau général est celui d’une infection,
ostéomyélite vertébrale avec un refus de la position assise chez le nourrisson et un refus de la marche
chez l’enfant. Le diagnostic repose sur les examens biologiques
et la scintigraphie (et/ou IRM)
Mal de Pott Rare, le tableau est moins “bruyant”, et les destructions osseuses
peuvent être importantes
De croissance
Dystrophie rachidienne Cause très fréquente de dorsalgies mécaniques et de cyphose
de croissance (maladie de régulière. Le diagnostic est radiographique (dystrophie
Scheuermann) des plateaux, hernies intraspongieuses et marginales antérieures).
Ces signes radiographiques sont présents chez 50 % des enfants
asymptomatiques et chez 30 % des adultes
Scoliose Il est de règle de dire qu’une scoliose est indolore et que, en cas contraire, il faut
évoquer une scoliose secondaire et pratiquer des examens complémentaires
(scintigraphie, IRM). Les douleurs mécaniques ou liées au traitement
par corset sont tout de même fréquentes
Tumorales
Tumeurs bénignes
Ostéome ostéoïde Douleurs à recrudescence nocturne, parfois calmées par l’aspirine. La moitié
et ostéoblastome des douleurs a des irradiations radiculaires. La localisation la plus fréquente est
postéro-latérale, mais la douleur peut envahir le pédicule, l’articulaire ou le corps
vertébral.
Le diagnostic repose sur la scintigraphie et la TDM :
le traitement est chirurgical
Kyste anévrismal Touche habituellement l’adolescent. Les signes peuvent être la douleur,
une scoliose indolore, une limitation des mouvements. Le kyste touche le plus
souvent les éléments postérieurs, parfois sur plusieurs vertèbres adjacentes
et les côtes. Une compression médullaire peut exister. La radiographie
montre un kyste soufflant les corticales traversé de fines trabécules.
La scintigraphie fixe, le meilleur examen étant l’IRM.
Le traitement chirurgical doit être précédé d’une embolisation
Granulome éosinophile Touche surtout l’adolescent. De localisation surtout dorsale,
évoluant depuis quelques semaines. L’atteinte neurologique est
rare. Les radiographies montrent une zone d’ostéolyse bien
circonscrite, avec souvent un effondrement vertébral (vertebra
plana). En cas d’atteintes multiples, cela évoque une histiocytose X
Tumeurs malignes
Sarcome d’Ewing Tumeur maligne la plus fréquente du rachis. Elle peut mimer une infection
avec douleur, fièvre et hyperleucocytose. Les radiographies montrent un aspect
d’os
mité
Lymphome Les lymphomes primaires peuvent envahir la colonne, et les lymphomes
hodgkiniens peuvent y métastaser
Neuroblastome Tumeur maligne la plus fréquente chez le petit enfant, elle métastase souvent
au rachis. Une hémoglobine inférieure à 10 g est un signe biologique important
Tumeurs
Neurofibrome, astrocytome, lipome, Moins fréquentes, 70 % sont bénignes et de croissance lente, avec apparition
intrarachidiennes
kystes dermoïde progressive des douleurs et des signes neurologiques ; 40 % se présentent
avec des rachialgies irradiant aux dermatomes correspondants. Les autres
se caractérisent par des difficultés à la marche, des déformations des membres
ou des pieds
.../...
132
Le Courrier de l’algologie (4), n°4, octobre/novembre/décembre 2005
La prise en charge
thérapeutique des rachialgies
non spécifiques
Très souvent, l’enfant et sa famille
ont derrière eux un long parcours de
consultations et d’examens complé-
mentaires, et ils sont fréquemment
anxieux,frustrés, voire agressifs, car
il n’y a ni diagnostic clair, ni traite-
ment spécifique pour la douleur.
Dans ce contexte, la multiplication
des examens complémentaires a un
effet délétère, car elle conforte le
patient dans l’idée que l’on “n’arrive
pas à savoir ce qu’il a”, et cela retarde
d’autant l’amorce du processus de
guérison.
L’approche thérapeutique de ces
patients est vouée à l’échec si elle se
cantonne à une approche discipli-
naire donnée (physique ou psycho-
logique). Il s’agit moins de “guérir”
l’enfant de ses douleurs que de l’ai-
der à développer des voies de
contrôle et d’autogestion, de favori-
ser un travail sur le symptôme, pris
comme une partie de soi qui cherche
à se faire entendre.
Très souvent, l’enfant et sa famille ne
voient ou n’acceptent pas la dimen-
sion psychique d’une symptomato-
logie qui fait souffrir “dans le corps”.
Celui-ci ne doit donc pas être abordé
sous l’angle du “corps-objet à répa-
rer”, mais comme étant l’expression
de la personne tout entière.
Rôle de l’écoute
Prendre le temps d’écouter l’enfant
parler non seulement de son symp-
tôme, mais aussi de sa vie est d’une
importance centrale pour lui per-
mettre de cheminer vis-à-vis de sa
souffrance. La douleur est un symp-
tôme qui n’est pas là sans raison,
mais pour être dit. Cette plainte doit
être entendue et replacée dans le
contexte et dans le processus de
développement de l’enfant (structu-
ration, maturation, identification) et
de ses relations avec l’entourage.
Comme aux autres âges de la vie, la
plainte peut aussi être entendue
comme appel à être (“j’ai mal donc
je suis”) ou comme appel à l’autre
contre l’angoisse d’abandon (27).
Les traitements médicamenteux
antalgiques
De palier I ou II, ils sont adaptés à la
symptomatologie et aux besoins
propres à chaque cas particulier. On
Mise au point
Mise au point
Mécaniques
Syndrome de la charnière thoraco-
Typiquement, douleur lombo-fessière ou thoraco-lombaire unilatérale (parfois
(dérangement
lombaire de l’aine ou à la fosse iliaque), cellulalgie T11 T12, face latérale de la cuisse
intervertébral mineur
et abdomen (ilio-hypogastrique), point de crête postérieur homolatéral
et trigger points)
Syndrome de l’angulaire Douleurs de l’angle supéro-interne de l’omoplate ou cervicalgie, en rapport
de l’omoplate avec une contracture du levator scapulae. L’étiologie est souvent
une dysfonction C3-C4
Algie interscapulaire Douleur interscapulaire avec, à l’examen, un point précis sur la face latérale
d’origine cervicale de l’épineuse de T4 (insertion du splénius), cellulalgie de la fosse sous-épineuse,
en rapport avec une dysfonction C5-C6 ou C6-C7
Dorsalgie d’origine costo-vertébrale Concerne les 11
es
et 12
es
côtes, à la suite d’un faux mouvement en rotation
(“entorse costale”)
Dysfonction sacro-iliaque Blocage ou pseudo-blocage de l’articulation responsable de lombalgie
ou de fessalgie
Dorsalgie et lombalgie musculaires Travell et Simons ont élaboré un système d’interprétation des douleurs
mécaniques de l’appareil locomoteur fondé sur l’origine myofasciale
des douleurs, avec présence d’un trigger point qui déclenche la douleur
à distance dont se plaint le patient
Inflammatoires
Spondylarthropathies Les rachialgies d’horaire inflammatoire sont rarement le premier signe, mais il
faut y penser en cas d’oligoarthrite des membres inférieurs, d’enthésopathies,
de psoriasis, de colite inflammatoire, d’uvéite, d’histoire familiale. La plupart
sont HLA-B27 positifs
Malformations
Mégatransverse de L5
vertébrales
Absence congénitale d’un pédicule
Canal étroit congénital
Autres
Rétropéritonéale Hydronéphrose, pyélonéphrite, abcès du psoas
Ostéomyélite chronique multifocale
Thoracique Pneumonie, tumeurs
Ostéoporose juvénile idiopathique
Fibrodysplasie ossifiante
Cushing
.../...
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