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REVUE
La Lettre du Psychiatre - Vol. III - n° 5-6 - mai-juin 2007
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82
Troubles psycho-somatiques
dans les pays en voie
de développement.
État des lieux et enjeux
pour le futur
O
Bangalore (Inde)
L’
esprit et le corps s’influencent
l’un l’autre. Ce concept est pris en
compte depuis longtemps par la méde-
cine ayurvédique indienne. La notion
de l’existence de liens entre le corps et
l’esprit est également présente dans
la littérature occidentale et se reflète
dans le développement de la méde-
cine psycho-somatique. Mais le terme
“psycho-somatique” est souvent utilisé
dans la grande presse pour décrire des
maladies d’une manière péjorative.
L’emploi de ce terme implique souvent
que l’affection n’est pas importante ou
qu’elle est imaginaire, simulée, signe
de faiblesse de caractère ou de folie. Il
est clair, par ailleurs, que les maladies
transmissibles constituent un enjeu
majeur dans les pays en voie de déve-
loppement pour les 10 à 15 prochaines
années. Toutefois, il semble bien que
la fréquence des maladies non trans-
missibles augmente dans les pays émer-
gents. Par exemple, l’obésité ne peut
plus être uniquement considérée dans
ces pays comme le signe de la richesse
économique des individus. On peut
citer aussi l’exemple des médecins
débordés qui, après un entretien avec
leurs patientes – souvent moins long
et moins poussé que celui avec leurs
patients –, prescrivent allègrement aux
femmes des médicaments pour qu’elles
“ne se fassent pas trop de soucis”. On
ne peut que constater la faible prise de
conscience des maladies psycho-soma-
tiques par les médecins généralistes
dans ces pays. L’évolution en cours
des scénarios de santé dans les pays en
voie de développement semble devoir
conduire à une “épidémie” de maladies
non transmissibles, alors même que
les programmes visant à contrôler
les maladies transmissibles n’ont pas
encore rempli leurs objectifs. La méde-
cine psycho-somatique a clairement
un rôle à jouer pour circonscrire cette
épidémie à venir. Les études consacrées
aux troubles psycho-somatiques dans
les pays en voie de développement
sont encore rares. La plupart sont
publiées dans des journaux médicaux
non psychiatriques et sont surtout des
études exploratoires. Les médecines
traditionnelles et complémentaires
comme la médecine ayurvédique
jouent déjà leur rôle dans le domaine du
traitement des maladies psycho-soma-
tiques dans les pays en voie de déve-
loppement. Dans ces pays, le rôle et les
responsabilités des psychiatres sont en
train de changer, et évoluent du trai-
tement des maladies mentales graves
vers la prévention et le traitement des
pathologies psycho-somatiques. Sur
ce point, l’auteur indien de cette revue
estime que les pays développés ont des
responsabilités à assumer, et qu’ils
doivent s’efforcer de répondre aux défis
posés par la formation des personnels
médicaux et paramédicaux, la coordi-
nation avec les médecines alternatives,
et la mise en place de réseaux avec les
responsables des organismes gouverne-
mentaux, pour combattre les dangers
de l’épidémie imminente de maladies
non transmissibles. E.B.
>
Chandrashekar C, Math S. Psychosomatic disor-
ders in developing countries: current issues and
future challenges. Current Opinions in Psychiatry
2006;19:201-6.
Deux facettes de la gêne
causée par des sensations
corporelles : sensibilité
anxieuse et alexithymie
chez les patients
psycho-somatiques
O
Würzburg (Allemagne)
L
a sensibilité anxieuse (anxiety
sensitivity) dénote des différences
individuelles dans la peur ou l’anxiété,
et dans les croyances des individus à
propos des conséquences personnelles
que peut avoir le fait de ressentir de
l’anxiété. Une personne présentant une
sensibilité anxieuse élevée craint les
sensations corporelles reliées à l’an-
xiété et croit que l’expérience anxieuse
a des implications négatives, voire
catastrophiques comme les attaques
de panique, la maladie, la gêne, ou
la perte de contrôle. L’alexithymie
constitue une autre construction, et
décrit un ensemble de caractéristiques
affectives et cognitives, qui inclut la
difficulté à identifier les sensations et
à distinguer les sensations physiques
de l’agitation émotionnelle, la difficulté
à décrire les sensations, la pauvreté
de l’imagination, et un style cognitif
lié au stimulus et orienté vers l’exté-
rieur. Ces deux troubles présentent des
caractéristiques communes si l’on se
réfère aux sensations corporelles qui
les accompagnent. En outre, ces deux
entités sont empiriquement reliées à
l’anxiété de trait et à l’affectivité néga-
tive. Ce qui suggère que ce sont des
constructions très proches. Deux
chercheurs allemands ont cherché à
préciser si ces deux pathologies se
superposent ou si elles constituent
des entités distinctes. Pour ce faire,