Page 4 sur 30
11 mars 2011
: le séisme de Tōhoku au large de Sendai, d'une magnitude de 9,0 sur
l'échelle de Richter, ne fit en lui-même que très peu de victimes et dégâts grâce à la qualité
des constructions japonaises et à leurs savoir-faire antisismiques sans égal dans le monde,
mais il s'en suivit d'un tsunami qui vint tout anéantir sur plusieurs centaines de kilomètres de
côtes, et qui fit environ 20 000 morts et disparus. Il est à l'origine de l'accident nucléaire de
Fukushima.
Le Japon est le pays du monde le mieux préparé aux séismes et aux tsunamis. Il a consacré
des milliards d'euros à la rénovation de bâtiments anciens et à l'équipement des nouveaux en
amortisseurs de chocs. De hautes digues protègent nombre de villes côtières, et les routes
d'évacuation en cas de tsunami sont bien signalées. Habitués à ce genre de catastrophes, les
habitants ont pris des précautions systématiques. Ils ont mis en place un système doté
d'ordinateurs très performants, système qui peut détecter la formation d'un tsunami, en déduire
la hauteur des vagues ainsi que la vitesse de leur propagation et le moment où les vagues
atteindront les côtes grâce à l'épicentre et à la magnitude du séisme. Ils transmettent aussi ces
données aux pays du Pacifique, même à leurs concurrents, contrairement à la surveillance de
l'océan Indien.
En de nombreux points du pays, mais surtout dans le Hokuriku, sur la mer du Japon, la
terre glisse avec lenteur le long de pentes argileuses. Ces fleuves de terre qui ont de 2 à 4 km
de long sur 50 à 500 m de large et 10 à 20 m d'épaisseur entraînent avec eux, à une vitesse de
2 à 7 m par an, les rizières qu'ils portent et qu'on doit redistribuer périodiquement. En outre le
sol des grandes villes s'affaisse, de plusieurs centimètres par an, en raison des pompages
excessifs d'eau potable ou opérés à l'occasion des grands chantiers de construction qui
détruisent l'équilibre physique du sol. Tokyo, Nagoya, Osaka en souffrent particulièrement.
B- Des climats pas très favorables
Le 11 mars 2011, un séisme d'une magnitude de 9 sur l'échelle de Richter a touché violemment le nord-est du
pays. Ce séisme, le plus fort jamais enregistré au Japon et l'un des dix plus forts jamais survenus dans le monde,
a déplacé l'île principale de l'archipel, Honshu, de 2,4 m. Son épicentre est situé au large des côtes nord-est de
l'île à 130 km de la ville de Sendai, chef-lieu de la préfecture de Miyagi, à 300 km de Tokyo. Une vague de 10 m
de haut a déferlé, à peine 10 minutes plus tard, sur les côtes proches. Malgré les préparations à ce type
d'événement au Japon, Sendai et sa région sont dévastés par le tsunami, causant plus de 20 000 victimes. Le
torrent de boue qui s'est abattu sur 10 km à l'intérieur des terres a emporté trains, véhicules et bateaux de toutes
tailles ainsi que de nombreuses infrastructures, pulvérisé les maisons en bois, provoqué des incendies,
notamment dans une raffinerie, inondé l'aéroport local. L'arrêt du système de refroidissement de plusieurs
réacteurs situés sur les côtes touchées, provoquant des explosions dans la centrale nucléaire de Fukushima-
Daiichi, entraîne un grave risque nucléaire. Outre le risque lié aux radiations, l'approvisionnement en énergie du
Japon est menacé. Les conséquences économiques de la catastrophe s'avèrent considérables. Le tremblement de
terre et le tsunami ont causé des dégâts très importants ; de nombreux bâtiments ont été détruits, des routes, des
voies de chemin de fer et des ponts ont été rendus inutilisables, des usines ont été dévastées ou ne peuvent plus
produire faute d'électricité. Les secteurs industriels les plus touchés sont ceux de l'automobile et des composants
électroniques, particulièrement présents dans le Tohoku ; certaines usines, proches de Fukushima devront être
définitivement abandonnées.
Les conséquences de cet ensemble de catastrophes sont multiples et affectent bien plus que le seul Japon. Seul
fournisseur mondial pour certains composants et pièces détachées, sa défection va entraîner, plus ou moins
durablement, des retards de fabrication pour les industries clientes. Par ailleurs, le Japon, grand exportateur de
capitaux, va en rediriger une part notable vers son territoire dans le cadre de la reconstruction.
Après la fermeture de la plupart des centrales nucléaires, l'électricité nucléaire disparaît du Japon. Le recours,
inévitable, aux énergies fossiles (charbon, gaz et dérivés du pétrole) va être coûteux.