Avant le repérage, une mammographie de face et de profil est systématiquement réalisée afin de s'assurer que la lésion est
visible sur deux incidences orthogonales (figures 8 et 9). Par ailleurs, ces clichés permettent de choisir le lieu de ponction, tou-
jours parallèle à la paroi thoracique, et le trajet le plus court selon le siège de la lésion.
Un premier cliché avec le compresseur fenêtré ou troué est effectué, et le sein reste comprimé afin de ne pas perdre les repères.
Sur le cliché, les coordonnées horizontales et verticales de la lésion sont notées. Après désinfection cutanée, l'aiguille est mise
en place et son positionnement vérifié par un deuxième cliché (figures 10 et 11). Le sein est alors décomprimé pour réaliser
l'incidence orthogonale (figures 12 et 13). Sur ce troisième cliché, la distance entre le bout de l'aiguille et la lésion est mesu-
rée. L'extrémité de l'aiguille est alors positionnée en regard de la lésion et le repère disposé. Un contrôle radiologique avec deux
incidences orthogonales est joint au dossier clinique pour le chirurgien.
La technique de repérage par stéréotaxie.
Le principe de la stéréotaxie permet, en réalisant deux clichés avec une
incidence différente, habituellement ± 15°, de déterminer la profon-
deur de la lésion.
Dans un premier temps, il faut déterminer le lieu et l’incidence de la
ponction (face versus profil), puis deux clichés à ± 15° centrés sur la
lésion sont effectués (figures 14 et 15). La compression reste en place
afin de ne pas perdre les repères. Sur le cliché, après une calibration,
un repère est mis en place sur la lésion vue sur les deux clichés à ± 15°.
La différence de la position sur ces deux incidences permet le calcul
exact de la profondeur de la lésion (figure 16). Ces mesures sont
transférées directement au mammographe, qui calculera, en fonction
de la longueur de l’aiguille utilisée, les coordonnées de la ponction. Il
ne reste plus alors qu’à positionner l’aiguille et à mettre en place le
repère. Toutes les équipes utilisant un fil métallique ajoutent une dis-
tance supplémentaire en profondeur en raison d’une mobilisation de
celui-ci lors de la levée de la compression (5-10 mm).
Après le repérage
Au cours de la biopsie chirurgicale, une radiographie de pièce opératoire vérifie que la lésion infraclinique a bien été enlevée
en totalité (figures 17 et 18). Cette vérification n’est pas si simple car : (a) les chirurgiens orientent rarement la pièce, (b) le
cliché de contrôle est effectué selon une incidence qui ne
peut correspondre aux clichés réalisés en préopératoire,
(c) les opacités et surtout les désorganisations sont difficiles
à discerner en l’absence de tissu mammaire environnant et,
enfin, (d) il est habituel de voir plus de microcalcifications
que sur le cliché original (sont-elles vraiment toutes sur la
pièce opératoire ?).
Incidents
Le malaise vagal est l'incident le plus fréquent. Il survient assez brutalement au cours du repérage, soit au moment de la com-
pression, soit une fois l'aiguille en place. Il ne faut donc jamais laisser la patiente seule dans la salle d'examen.
Le saignement du point de ponction peut impressionner, mais il est toujours facilement tari par compression.
La mobilisation secondaire de l'hameçon est le principal problème rencontré. Les différents moyens d'y remédier sont un délai
bref entre le repérage et l'acte chirurgical, le positionnement de l'hameçon au-delà de la lésion pour l'ancrer sur la lésion, une
bonne fixation à la peau de l'hameçon et l'utilisation d'un hameçon en croix dans les seins graisseux.
Fiche à détacher pour archivage
La Lettre du Sénologue - n° 2 - octobre 1998
II
Repérage préopératoire
des lésions mammaires infracliniques
Figure 8.
Figure 9.
Figure 14.
Figure 15.
Figure 10. Figure 11. Figure 12.
Figure 13.
Figure 18.