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congrès congrès
Retour de congrès
HTA et
épidémiologie
Cette année a été marquée
par le nombre important de
travaux épidémiologiques
sur la prise en charge de
l’hypertension artérielle en
France. R. de Gaudemaris
(Grenoble) a indiqué l’incidence annuelle de
l’hypertension artérielle dans une population
d’actifs français âgés de 16 à 65 ans (étude
IHPAF). À partir du suivi de 16 943 sujets il
est possible d’estimer une incidence
annuelle de 4,34 (taux pour 100 per-
sonnes/an) chez les hommes et 1,81 chez les
femmes. Ainsi, chez les hommes, l’inci-
dence de l’HTA augmente de façon considé-
rable dès 40 ans, alors qu’elle reste en
revanche bien plus basse chez la femme.
J.M. Mallion (Grenoble) a précisé la préva-
lence de l’hypertension artérielle systolique
isolée sur cette population de sujets jeunes
constituée de 27 746 sujets. Les résultats
indiquent que même si l’hypertension
artérielle systolique isolée (> 140 mmHg et
< 90 mmHg) reste la caractéristique de
l’HTA du sujet âgé, elle n’est pas négligeable
chez les hommes âgés de 45-50 ans où sa
prévalence est de l’ordre de 10 %.
B. Chamontin (Toulouse) a révélé la pré-
valence de l’hypertension artérielle
retrouvée dans l’étude PHARE 2 à partir
de données issues d’une enquête effectuée
auprès de médecins généralistes de qua-
torze régions de France. L’analyse de
156 470 patients vus par 2 423 médecins
permet de calculer une prévalence de
45 % pour l’HTA. Parmi ces hypertendus,
33 % n’avaient aucun traitement médica-
menteux, 47 % ont un risque cardiovascu-
laire élevé, et seulement 33 % des hyper-
tendus traités avaient une pression
artérielle contrôlée (PA < 140/90 mmHg).
Une analyse spécifique des patients diabé-
tiques a été réalisée à partir des données de
877 diabétiques. Les résultats indiquent que
près de 8 diabétiques sur 10 vus en méde-
cine générale sont hypertendus. Par ailleurs
ces diabétiques hypertendus présentent un
niveau de risque cardiovasculaire plus éle
que les diabétiques normotendus du fait
d’un contrôle tensionnel insuffisant
(PA < 140/90 mmHg dans seulement 21 %
des cas) et du poids des autres facteurs de
risque associés (âge, sédentarité, surpoids,
dyslipidémie, sexe masculin).
J.M. Mallion (Grenoble) a présenté les
résultats de l’étude OHARA dont l’objectif
était l’évaluation de la prise en charge de
l’hypertension artérielle et des différents
facteurs de risque cardiovasculaire associés
chez des hypertendus récemment diagnosti-
qués, à partir d’une enquête nationale chez
1514 praticiens de médecine générale et
125 cardiologues. Au jour de l’enquête sur
les 5 831 patients inclus, seulement 23 %
avaient atteint les objectifs tensionnels
recommandés (PA < 140/90 mmHg), avec
un contrôle plus difficile à obtenir pour la
PAS que la PAD. Concernant les facteurs de
risque métaboliques (dyslipidémie et dia-
bète), les objectifs recommandés étaient
atteints dans moins de
30 % des cas. Ces résultats
soulignent que des efforts
restent nécessaires pour
optimiser la prise en
charge des hypertendus.
La pression pulsée (PAS-
PAD) est associée pour
une même pression arté-
rielle moyenne à une
augmentation du risque cardiovasculaire.
J.J. Mourad (Paris) a évalué au sein d’une
cohorte de 17 716 hypertendus suivis en
médecine générale (étude PHASTE), l’ef-
fet de l’âge et du traitement antihyperten-
seur sur le niveau de la pression pulsée.
Dans cette population âgée de 62 ± 12 ans,
l’augmentation de la pression pulsée et
l’augmentation de l’hypertension systo-
lique isolée avec l’âge sont indépendantes
du sexe, et ne sont pas modifiées par
l’existence d’un traitement antihyperten-
seur. Bien que les valeurs moyennes de
PAS et de PAD soient plus basses chez les
sujets traités que chez les non-traités, la
prévalence de l’hypertension artérielle
systolique est significativement plus forte
chez les sujets traités, et ce à toutes les
tranches d’âge. Ces données suggèrent
qu’une adaptation des thérapeutiques anti-
hypertensives chez ces sujets à haut risque
cardiovasculaire est nécessaire.
J. Amar (Toulouse) a présenté les résultats
de l’étude PREVENIR, évaluant le profil
tensionnel des patients hospitalisés après
un accident coronarien, dans 77 centres
hospitaliers répartis dans toute la France.
Parmi les 1 327 sujets inclus, 58 % des
patients étaient hypertendus dont 26 %
bien contrôlés (PA < 140/90 mmHg).
C’est essentiellement l’élévation de la
PAS et de la PP qui est à l’origine de ce
mauvais contrôle tensionnel.
F. Gueyffier (Lyon) nous a livré des résul-
tats provenant d’une base de données indi-
XXes journées de l’hypertension artérielle
Olivier Hanon*
Les dernières journées de l’hypertension artérielle
du millénaire se sont déroulées à Paris, les 14 et
15 décembre 2000. C’est avec une grande émotion
que le président de la Société française d’hyperten-
sion artérielle a rendu hommage au Pr Alain
Froment, récemment disparu.
* Hôpital Broca, Paris.
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Act. Méd. Int. - Hypertension (12), n° 2, février 2000
congrès congrès
Retour de congrès
viduelles constituée à partir des princi-
paux essais cliniques randomisés réalisés
contre placebo. L’étude de la mortalité
chez 39 320 hypertendus suivis en moyenne
pendant 3,9 années permet de retrouver
une courbe en J sur la mortalité totale, car-
diovasculaire et non cardiovasculaire,
aussi bien chez les patients traités que
chez les patients non traités. Ces résultats
indiquent que l’augmentation du risque de
mortalité observée chez les patients ayant
un niveau tensionnel bas est indépendante
du traitement et s’observe également sur
la mortalité non cardiovasculaire, suggé-
rant qu’une dégradation de l’état de santé
de certains patients à pression artérielle
basse pourrait en partie expliquer ces
résultats. Dans une seconde analyse, il a
identifié les principaux facteurs capables
de modifier l’intensité de la réponse aux
traitements antihypertenseurs. L’étude de
44 711 participants de 8 essais cliniques
indique que le bénéfice sur les accidents
cardiovasculaires majeurs et les accidents
vasculaires cérébraux (AVC) apparaît
réduit chez les fumeurs. De même, le
risque de décès cardiovasculaire est plus
intense en présence d’une hypertrophie
ventriculaire gauche électrique, le risque
d’AVC est plus intense lorsque la PAD est
plus élevée, et une fréquence cardiaque
basse est associée à un risque moindre
d’AVC. Toutefois ces variations d’effet thé-
rapeutique ont une significativité statistique
modeste et seul leur confirmation par des
essais spécifiques permettrait de les extra-
poler à la pratique clinique quotidienne.
HTA et vaisseaux
De nombreuses études ont démontré que
la pression pulsée, marqueur de la rigidité
artérielle, était un puissant déterminant de
survenue de cardiopathie ischémique.
S. Laurent (Paris) a évalué les valeurs pré-
dictives de la rigidité artérielle mesurée
par la vitesse de l’onde du pouls (VOP)
pour la survenue de cardiopathie isché-
mique en comparaison aux équations de
prédiction de Framingham, à partir du
suivi d’une cohorte de 1 212 hypertendus.
Les résultats démontrent pour la première
fois de façon prospective que la mesure de
la VOP permet une prédiction indépen-
dante du risque de survenue de cardiopa-
thie ischémique non seulement dans la
population générale [RR : IC 95 % : 1,10
(1,03-1,17)] pour 1 m/s de VOP (p < 0,01),
mais aussi chez les patients sans antécé-
dents de maladies cardiovasculaires à l’in-
clusion [RR : IC 95 % : 1,11 (1,02-1,20)]
pour 1 m/s de VOP (p = 0,01). Par ailleurs,
ils indiquent que la rigidité aortique a une
valeur prédictive identique au score de
Framingham dans la population générale et
une meilleure valeur prédictive pour les évé-
nements de prévention primaire.
Il a été récemment démontré que l’insuline
améliore la rigidité des gros troncs artériels,
chez des sujets normaux. S. Aoun (Paris) a
évalué l’effet aigu de l’administration
d’insuline administrée en sous-cutanée
chez 30 diabétiques traités par insuline,
sur la rigidité aortique évaluée par la mesure
de la VOP. Les résultats retrouvent une dimi-
nution significative de la rigidité aortique en
aigu après administration d’insuline (VOP
de base = 12,4 ± 4,6 m/s vs VOP post-insu-
line = 11,6 ± 4,2 m/s, p < 0,0001).
O. Hanon (Paris) a révélé les résultats de
l’étude DHEAge qui a évalué l’effet de
l’administration de la DHEA sur des pro-
priétés artérielles de structure et de fonc-
tion, chez des hommes âgés de plus de
70 ans en bonne santé, par une étude pros-
pective, randomisée, en double aveugle,
contrôlée contre placebo. Après un an de
suivi, les résultats indiquent que même
après 70 ans, le vieillissement modifie
encore la géométrie des artères et altère
leur distensibilité puisqu’une augmenta-
tion significative de la rigidité aortique
mesurée par la VOP est observée (de 14,9 ±
2,6 à 16,3 ± 2,9 m/sec) ainsi que des
modifications significatives de la distensi-
bilité (de 5,1 ± 2,1 à 4,2 ± 2,3 kPa-1,10-3)
et de l’épaisseur intima-média (de 251 ±
40 à 266 ± 41 mm) évaluée au niveau de
l’artère radiale. En revanche, aucune
interaction entre l’administration de
DHEA et les modifications vasculaires
n’a été observée.
P. Boutouyrie (Paris) a étudié les propriétés
vasculaires des patients ayant un syndrome
d’Elher-Danlos, maladie autosomique
dominante du tissus conjonctif impliquant
des anomalies du collagène de type III.
Chez les patients porteurs de la maladie,
l’épaisseur intima-média de l’artère caro-
tide était plus basse que chez les sujets
contrôles (416 ± 66 mm vs 500 ± 88 mm)
et le stress circonférentiel plus élevé, sug-
gérant que la paroi artérielle des patients
porteurs du syndrome d’Elher-Danlos
subit un niveau de stress circonférentiel
élevé du fait d’une diminution de l’épais-
seur intima-média.
L’endothélium a un rôle dans la physiopa-
thologie de l’HTA. K. Perlemutter (Paris)
a retrouvé une association entre un taux
élevé de facteur Willebrand plasmatique,
marqueur de dysfonction endothéliale et
la diminution de la distensibilité de l’artère
carotide, indépendamment du niveau de la
pression artérielle et de l’âge. Ces résul-
tats suggèrent qu’une perturbation de la
fonction endothéliale est associée à une
altération des propriétés fonctionnelles
des artères élastiques.
Enfin, Y. Aggoun (Paris) a étudié les pro-
priétés vasculaires de 70 patients opérés
d’une coarctation de l’aorte (âge = 14 ±
5 ans, PA = 116 ± 13/56 ± 9 mmHg). Une
augmentation significative de l’épaisseur
intima-média (0,55 ± 0,03 mm vs 0,51 ±
0,04 mm, p < 0,01) et une diminution de
la distensibilité (0,6 ± 0,3 vs 0,8 ±
0,2 mmHg -1,10 - 3, p < 0,01) est obser-
vée en comparaison à des sujets contrôles
appariés pour l’âge et la pression artérielle,
suggérant qu’une réduction de la distensi-
bilité artérielle est un des mécanismes
explicatifs de la survenue à long terme de
l’hypertension artérielle parfois observée
après une réparation chirurgicale satisfai-
sante d’une coarctation de l’aorte.
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congrès congrès
Retour de congrès
Mesure de la pression artérielle
La mesure de la pression artérielle par la
méthode auscultatoire reste l’élément fon-
damental du diagnostic de l’hypertension
artérielle. Toutefois, l’entretien et la véri-
fication des appareils ne sont pas souvent
effectués. R. Asmar (Paris) a comparé
chez 1 694 médecins généralistes, les
mesures de pressions artérielles réalisées
avec le manomètre habituel du praticien et
avec un manomètre de type “Sécurus”
dont l’étalonnage avait été vérifié aupara-
vant. Trente pour-cent des sujets considérés
comme hypertendus avec le manomètre
habituel étaient en fait normotendus avec
le manomètre calibré. Ces résultats souli-
gnent l’importance de la qualité de la
mesure de la pression artérielle et pose la
question de l’obligation d’un contrôle de
qualité des appareils tensionnels utilisés
pour la prise en charge de l’HTA.
Le développement des méthodes de
mesures ambulatoires de la pression arté-
rielle permet une aide au diagnostic et à la
prise en charge des hypertendus. O. Hanon
(Paris) a présenté les résultats d’une étude
réalisée par le Club des jeunes hyperten-
siologues, chez 484 hypertendus traités et
suivis par des spécialistes de l’hyperten-
sion (hospitaliers ou libéraux) auxquels
un autoquestionnaire évaluant les connais-
sances sur l’hypertension, son suivi et son
traitement était remis avant la consultation.
Les résultats indiquent que les hypertendus
qui possèdent un appareil d’automesure
tensionnelle ont une meilleure connais-
sance de leur hypertension artérielle
(chiffres tensionnels habituels, objectif
tensionnel, traitement antihypertenseur)
que ceux sans appareil d’automesure, sug-
gérant que la possession d’un appareil
d’automesure contribue à l’éducation des
patients hypertendus.
I. Antony (Colombes) a révélé les pre-
miers résultats préliminaires de l’étude
REVEIL qui évalue la faisabilité d’une
organisation en réseau du prêt gratuit
d’appareils d’automesure tensionnelle
(pendant 7 jours). Dans cette population
Rémoise de 428 patients, âgés en moyenne
de 55 ans, la faisabilité de l’automesure a
été bonne (dans 85 % des cas), soulignant
qu’une telle organisation est applicable en
pratique clinique quotidienne et devrait
faciliter la prise en charge des hypertendus.
La fiabilité du report des mesures de pres-
sion artérielle par le patient n’est pas tou-
jours optimale. Dans ce cadre, J.M. Bureau
(Paris) a évalué l’impact du nombre de
jours préconisés par le médecin pour un
protocole d’automesure sur la qualité du
recueil des chiffres tensionnels par le
patient. Cinquante patients on été rando-
misés de façon prospective pour avoir soit
3 jours soit 7 jours d’automesure tension-
nelle. Une comparaison des mesures
reportées par le patient à celles mémori-
sées automatiquement par l’appareil a été
réalisée. Les résultats soulignent que la
qualité du report des mesures diminue
lorsque le nombre de jours de surveillance
augmente, et indiquent que pour amélio-
rer la qualité du recueil des données au
cours d’un protocole d’automesure des
périodes de courte durée (3 jours) sont à
recommander.
La validation de l’appareil d’automesure
Calor‚ Tensio Sense Bras (Rowenta BP
410) d’après les critères du nouveau pro-
tocole européen, définis par la réunion de
consensus 1999 sur l’automesure, a été
apportée par J.M. Mallion (Grenoble),
soulignant que cet appareil peut être
recommandé pour la pratique clinique
quotidienne.
Enfin, T. Denolle (Saint-Malo) a présenté
les résultats d’une étude comparative de la
faisabilité des mesures de la pression arté-
rielle : en consultation, par mesure ambu-
latoire de pression artérielle (MAPA) et
par automesure tensionnelle dans une
population de 100 hypertendus non
contrôlés par le traitement, ayant tous
bénéficié des trois techniques de mesures.
Dans cette étude, la faisabilité de la
MAPA a été supérieure à celle de l’auto-
mesure (90 % vs 60 %). Ces résultats
peuvent s’expliquer par un contrôle de qua-
lité des enregistrements MAPA réalisé dès
la dépose de l’appareil alors qu’il n’était
pas effectué avec l’automesure, et par
l’absence de réelle formation préalable
pour l’automesure.
HTA et rein
J.M. Halimi (Tours) a étudié l’effet chez
99 transplantés rénaux hypertendus, l’ef-
fet des IEC et/ou des antagonistes cal-
ciques sur l’albuminurie. Les sujets
étaient randomisés pour recevoir soit de
l’amlodipine, soit de l’énalapril, soit les
deux. Après six mois de suivi, la réduction
de l’albuminurie était plus importante
dans les groupes énalapril, et amlodipine
+ énalapril que dans le groupe amlodipine,
mais il n’y avait pas de différence entre les
groupes énalapril et amlodipine + énala-
pril. Ces résultats suggèrent que l’adjonc-
tion d’amlodipine n’amplifie pas la réduc-
tion de l’albuminurie obtenue par
l’énalapril.
C. Mounier-Vehier (Lille) a évoqué l’inté-
rêt des nouvelles méthodes d’imagerie
scannographique pour l’étude de la mor-
phologie rénale et du dépistage précoce de
l’ischémie. À partir de l’étude d’une
population constituée de 23 témoins sans
sténose et de 26 patients avec une sténose
unilatérale de l’artère rénale confirmée à
l’artériographie, ayant tous bénéficié d’un
angioscanner rénal, il a été possible de
mesurer plusieurs paramètres de morpho-
logie rénale. Un amincissement cortical,
une diminution de la hauteur médullaire,
de la surface corticale et de la hauteur
rénale ont été retrouvés chez les patients
ayant une sténose de l’artère rénale. Les
reins controlatéraux à la sténose avaient
un amincissement cortical et une diminu-
tion de la surface corticale, sans atteinte
de la hauteur rénale. Parmi les paramètres
étudiés, les marqueurs corticaux apparais-
sent donc intéressant pour le dépistage de
46
Act. Méd. Int. - Hypertension (12), n° 2, février 2000
congrès congrès
Retour de congrès
l’ischémie rénale (notamment pour les
reins controlatéraux). Toutefois, l’évolu-
tion de ces paramètres après revasculari-
sation reste à déterminer.
Le diagnostic de sténose des artères rénales
reste difficile à établir. O. Jaboureck (Lille)
a comparé les caractéristiques démogra-
phiques des hypertendus en présence (n =
26) ou non (n = 23) d’une sténose des
artères rénales. Les patients ayant une sté-
nose des artères rénales étaient plus âgés,
plus souvent tabagiques, avaient une clai-
rance de la créatinine plus basse, une PAD
plus basse et une pression pulsée plus éle-
vée que ceux sans sténose. Après ajuste-
ment des différents paramètres entre eux,
aucun de ces traits démographiques
n’était prédictif à lui seul de la présence
de sténose de l’artère rénale.
L’utilisation de règle de prédiction cli-
nique (RCP) comme l’a proposée Krijnen
est un outil au dépistage de la sténose
artérielle rénale (SAR). O. Hanon (Paris)
a évalué de façon prospective sur une
population de 110 hypertendus, résistants
à une bithérapie, l’intérêt de la RCP de
Krijnen. Dans cette cohorte à faible pré-
valence de SAR (13 %), la RCP de
Krijnen n’a pas une bonne sensibilité pour
le dépistage d’une SAR. En effet, pour
une probabilité de sténose calculée faible
(< 10 %) selon Krijnen, la sensibilité de la
formule n’est seulement que de 71 % et la
spécificité de 53 %. Pour une probabilité
de sténose calculée modérée (< 25 %), la
sensibilité reste médiocre à 57 % et la spé-
cificité à 76 %.
Enfin, P. Rossignol (Paris) a retrouvé que
chez 96 sujets ayant une occlusion arté-
rielle rénale à l’artériographie, la protéi-
nurie est positivement et indépendamment
corrélée aux taux de rénine active plasma-
tique qui reflète la concentration d’angio-
tensine II. Par ailleurs, une corrélation
positive est aussi retrouvée entre la protéi-
nurie et la longueur du rein controlatéral
qui pourrait témoigner de l’hypertrophie
compensatrice en réponse à la réduction
néphronique.
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