est une
maladie du jeune enfant ou de l’adoles-
cent qui correspond à des infections
bactériennes récurrentes d’une ou des
deux glandes parotides, et qui évolue
vers une destruction inexorable du pa-
renchyme glandulaire au fur et à mesu-
re des récurrences. Seul un lourd traite-
ment prolongé par bi-antibiothérapie et
corticothérapie permet de résoudre les
troubles, avec parfois la nécessité de
désinfection in situ de la glande lors
d’une procédure de sialographie bien
particulière utilisant un produit iodé li-
posoluble (Lipiodol®) [11]. La précocité
de la prise en charge adaptée est le seul
facteur qui améliore le pronostic de cet-
te maladie (figures 10 et 11).
PATHOLOGIES
NON INFECTIEUSES
OU SIALOSES
Il est commode de rassembler sous le
terme de sialoses les affections chro-
niques salivaires qui ne sont ni des af-
fections infectieuses ni des tumeurs [12].
Elles entraînent une augmentation de
volume des glandes salivaires, surtout
parotides (parotidomégalie), associée à
une dysfonction (douleurs, gonfle-
ments). Le traitement consiste en la pri-
se en charge de la maladie générale,
mais l’injection intraglandulaire de toxi-
ne botulique peut s’avérer très efficace
dans certains cas.
첸
La maladie de Gougerot-Sjögren, la
sarcoïdose, le lupus sont rares, voire ex-
ceptionnels, chez l’enfant. En revanche,
le diabète et son association à une paro-
tidomégalie modérée sont plus fré-
quents.
첸
Les sialadénoses alimentaires sont les
plus fréquentes des sialoses et sont es-
sentiellement parotidiennes. L’excès
d’aliments riches en amidon (pain,
pomme de terre) entraîne une hyper-
plasie modérée parotidienne.
첸
Les syndromes anorexigènes (ano-
rexiques-boulimiques vomisseuses) dé-
terminent (dans 20 % des cas environ)
des parotidomégalies volumineuses, in-
dolores, très inesthétiques et traumati-
santes chez ces adolescentes au visage
généralement très fin (figure 12). L’injec-
tion intraglandulaire de toxine botu-
lique sous contrôle échographique don-
ne de bons résultats esthétiques, à
condition que le trouble du comporte-
ment alimentaire soit pris en charge en
parallèle.
첸
Les atteintes salivaires du VIH com-
portent aussi des hypertrophies bilaté-
rales des parotides, très inesthétiques,
parfois douloureuses. Les antirétrovi-
raux mais aussi le virus en lui-même
semblent responsables de ces sur-
charges glandulaires. Il peut s’y associer
des kystes lymphoépithéliaux, bénins,
sans sanction chirurgicale, inaugurale-
ment décrits dans la littérature chez
l’enfant, mais actuellement heureuse-
ment anecdotiques. Là encore, l’injec-
tion intraglandulaire de toxine botu-
lique améliore nettement les symp-
tômes mais aussi l’aspect esthétique.
CONCLUSION
Les pathologies salivaires non tumorales
sont extrêmement variées, parfois graves
chez l’enfant. Elles sont souvent proches
de celles de l’adulte, mais des tableaux
spécifiques sont à connaître, comme la
parotidite récurrente juvénile.
Une prise en charge spécialisée et pré-
coce est indispensable. Elle commence
par un examen clinique et une échogra-
phie spécialisée auprès d’un spécialiste
de la pathologie salivaire.
Les traitements mini-invasifs, comme la
sialendoscopie, la lithotripsie extra -
corporelle et l’utilisation bien conduite
de la toxine botulique, permettent une
prise en charge efficace et conservatri-
ce, rendant ainsi anecdotique l’indica-
tion d’ablation d’une glande salivaire
pour une pathologie non tumorale et
évitant à l’enfant une chirurgie parfois
lourde et ses séquelles.
첸
Médecine
& enfance
novembre 2012
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