PATHOLOGIES INFECTIEUSES
1- Pathologies lithiasiques :
Approximativement 1,3% de la population présente un ou plusieurs calculs (ou lithiases)
salivaires. La localisation est submandibulaire dans 76% des cas, et ne touche qu’une seule
glande dans 98% des cas. Leur composition est phospho-calcique, et il apparaît que leur
formation est génétiquement programmée. [1]
La clinique recouvre la hernie salivaire qui correspond au blocage incomplet et transitoire du
flux salivaire par une lithiase, avec gonflement prandial indolore de la glande durant une
dizaine de minutes ; la colique salivaire qui correspond à un arrêt complet du flux salivaire
par enclavement de la lithiase, le gonflement dure alors quelques heures et devient
douloureux. Le calcul peut alors se désenclaver spontanément avec disparition des
symptômes, ou rester bloqué avec transformation en sialite (submandibulite ou parotidite)
par infection de la salive par les germes de la cavité buccale. Il s’agit d’un tableau infectieux
franc avec une glande augmentée de volume, chaude, douloureuse, avec issue de pus à
l’ostium et souvent signes généraux tels que fièvre ou dysphagie.
La prise en charge commence toujours par le bilan échographique spécialisé [2] (taille et
position du calcul, degré d’infection, retentissement fonctionnel sur le parenchyme et les
canaux, degré d’inflammation au doppler couleur … ).
Un CBCT (Cone Beam Computerized Tomography) peut compléter le bilan surtout dans le
cas des lithiases submandibulaires antérieures dans le canal ou peu visibles en échographie.
Puis intervient le traitement médical de l’infection aigue basé sur une biantibiothérapie
(spiramycine et métronidazole à dose bactéricide), une corticothérapie et des anti-
spasmodiques. Les sialogogues n’offrent que peu d’intérêt.
À noter qu’une antibiothérapie inadaptée ou insuffisante et la prise d’AINS (anti-
inflammatoires non stéroïdiens) ont tendance à abâtardir l’infection et à la chroniciser.
Les bains de bouche (par leur composante alcoolique ou mentholée) sont contre-indiqués car
ils sont responsables de spasmes de l’ostium du canal excréteur ayant pour effet une
majoration des symptômes.
Une fois l’infection guérie (ceci étant contrôlé par échographie), une sialographie doit être
réalisée. C’est un examen radiologique d’opacification canalaire consistant en l’injection d’un
produit radio-opaque (Hexabrix 320) par l’ostium. Elle se doit d’être indolore et atraumatique,
et est bien sûr totalement contre-indiquée en cas d’infection. Cette dernière permet de mieux
comprendre l’état du système canalaire et le retentissement de la lithiase sur ce dernier
(diamètre, existence de spasmes ou de sténoses associées et fonctionnalité de la glande lors
des clichés en évacuation) [3].
Après ce bilan complet, il faut envisager le traitement de la lithiase à proprement parler.
Historiquement, seuls les traitements chirurgicaux étaient utilisés. Ils consistaient
majoritairement en l’ablation complète de la glande par voie transcutanée. Cette chirurgie
n’était pas sans risque pour les structures avoisinantes telles que le nerf facial pour la glande
parotide ou le nerf lingual et le XII pour la glande submandibulaire. Par ailleurs, dans
l’immense majorité des cas la glande salivaire reste fonctionnelle malgré la présence d’une
lithiase, son ablation est donc un non-sens.
Le développement de la sialendoscopie et de la lithotripsie extra-corporelle (LEC) a permis