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La Lettre du Sénologue - n° 23 - janvier/février/mars 2004
1997 et 2002 sur plus de 6000 patientes, le taux de reprise chi-
rurgicale pour berges non saines passait de 92 % en cas de
biopsie chirurgicale à 23% après biopsie percutanée initiale.
LES AVANTAGES DE LA CHIRURGIE DIAGNOSTIQUE
En alternative à la surveillance, elle permet d’enlever l’image
et de rassurer ainsi les patientes, mais aussi leurs médecins en
évitant la multiplication et la répétition à brève échéance des
examens d’imagerie. Il est parfois plus facile de céder à la faci-
lité et à la rapidité d’un geste coté Kc50 que d’expliquer lon-
guement l’attitude d’abstention : “Mais docteur, on ne sait
jamais comment ça peut tourner, mon docteur m’a dit que ce
serait mieux de l’enlever comme ça on n’en parlerait plus.”
Pour justifier l’abstention chirurgicale, il faut donc informer,
expliquer que le cancer ne passe pas par une phase intermé-
diaire de tumeur bénigne, dire aussi que l’image laissée en
place ne relève pas d’une surveillance particulière (nous par-
lons des images ACR2 ou pour les ACR supérieurs, de celles
dont le bilan diagnostique est terminé). Il est certain qu’une
partie de ces patientes particulièrement anxieuses (ou ayant un
entourage médical particulièrement anxieux) reviendra à la
charge ou changera de consultant…
L’exérèse chirurgicale permet en théorie de redresser le risque
de faux négatifs des biopsies percutanées. Ce risque, dans les
équipes très entraînées, est évalué à 2% (5). Rappelons cepen-
dant que, là aussi dans les équipes entraînées, le risque
“d’échec” lors d’une chirurgie pour lésion infraclinique est
également de 2%... (6).
QUELLE PLACE RESTE-T-IL À LA CHIRURGIE
DIAGNOSTIQUE EN 2006 ?
Elle ne doit maintenant plus vivre que des limites des tech-
niques percutanées.
Limites liées à la patiente (surtout pour les macrobiopsies
stéréotaxiques avec aspiration)
•
• Troubles physiques : difficultés à tenir le décubitus ventral
du fait de problèmes rhumatologiques ou respiratoires, troubles
de la coagulation. Mais cela pose aussi le problème de la perti-
nence du dépistage chez certaines de ces patientes à l’état
général précaire (insuffisance respiratoire)…
•
• Troubles psychiques ou de compréhension rendant difficile
l’explication puis la réalisation de l’examen.
Limites techniques
•
•Seins très petits, de peu d’épaisseur (moins de 20 mm com-
primé).
•
•Certaines localisations : lésions très superficielles ou au
contraire très profondes, au ras du pectoral, lésions très péri-
phériques.
•
•Présence d’une prothèse d’augmentation.
Limites liées au type d’images
•
•Microcalcifications diffuses sans foyer-cible.
•
•Images de faible densité.
•
•Images de distorsion sans centre dense (“cicatrice radiaire”).
Limites liées au type histologie
Lésions bénignes mais avec atypies (canalaire ou lobulaire) :
lorsque ce diagnostic est porté sur des biopsies percutanées, le
risque de sous-estimation de lésions malignes (essentiellement
carcinome intracanalaire) varie suivant les équipes et le type
histologique de 15 à 20%, ce qui justifie, pour la majorité, une
reprise chirurgicale systématique (7, 8).
Enfin discordance imagerie-histologique
Une image ACR5 avec un diagnostic de dystrophie fibrokys-
tique doit bien sûr faire remettre en cause la représentativité des
fragments prélevés et indiquer un nouveau geste biopsique dont
les modalités sont à discuter entre radiologue et chirurgien.
CONCLUSION
La chirurgie diagnostique a reculé au bénéfice des biopsies percu-
tanées. La chirurgie ne doit plus répondre qu’aux limites et “insuf-
fisances” de ces techniques, ce qui passe par la discussion radio-
chirurgicale des dossiers d’image infraclinique. Cette
pluridisciplinarité doit permettre de limiter les erreurs (remettre en
cause une discordance radio-histologique par exemple) et de poser
les bonnes indications de biopsies percutanées.
■
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Chirurgie des lésions mammaires: prise en charge de première intention.
ANAES. EPP dans les établissements de santé. Octobre 2002.
2. Liberman L, Salma MP. Cost-effectiveness of stereotactic 11-gauge directio-
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3. Burkhardt JH, Sunshine JH. Core-needle and surgical breast biopsy compari-
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4. Edge SB et al. 28th San Antonio Breast Cancer Conference 2005. Abstract 12
S9.
5. Liberman L, Derschaw DD, Glassman JR. Analysis of cancers not diagnosed
at stereotactic core breast biopsy. Radiology 1997;203(1):151-7.
6. Chadwick DR. Shorthouse AJ. Wire-directed localization biopsy of the breast:
an audit of results and analysis of factors influencing therapeutic value in the
treatment of breast cancer. Eur J Surg Oncol 1997;23(2):128-33.
7. Liberman L, Kaplan JB, Morris EA et al. To excise or to sample the mammo-
graphic target: what is the goal of stereotactic 11-gauge vacuum-assisted breast
biopsy. AJR 2002;179(3):679-83.
8. Jacobs TW. Conndly JL. Schnitt SJ. Non malignant lesions in core needle
biopsies: to excise or not to excise? Am J Surg Pathol 2002; 26(9):1095-110.