C O N G R È S 21es Journées de la Société Française de Sénologie et de Pathologie Mammaire Paris, 20-22 octobre 1999 ● A. Lesur*, A. Travade**, E. Netter*, C. Bouteille*** C e n’est pas au lecteur assidu de La Lettre du Sénologue que nous apprendrons que le cancer du sein est un problème de première importance, intéressant tant la médecine générale que de nombreuses spécialités, et qu’il est l’objet d’autant de controverses que de convergences. C’est sur ce thème pluridisciplinaire que les organisateurs des 21es Journées de la Société Française de Sénologie et de Pathologie mammaire ont centré les différents temps de ces journées. Le domaine du cancer du sein s’est largement étendu puisque, actuellement, c’est en amont et en aval que beaucoup de discussions se font : les prédispositions génétiques, la prévention et le dépistage soulèvent de nombreuses questions, les surveillances ultérieures et la qualité de vie des patientes ainsi que leur réinsertion sont sources de nombreux colloques. La leçon Charles-Marie Gros a été confiée à Pierre Haehnel, secrétaire général du Conseil de l’Ordre et portait sur l’information et la formation du patient en inaugurant de nouvelles relations entre le corps médical et les malades. Il est impossible de résumer en quelques pages un congrès aussi dense et aux aspects aussi divers et nous vous incitons à vous reporter au livre publié chez Arnette (avec le soutien de Bristol-Meyers Squibb), contenant tous les articles et les exposés : “Cancer du sein : controverses et convergences, 21es Journées Nationales de la Société Française de Sénologie et de Pathologie Mammaire. Paris, 20-22 octobre 1999, Arnette 1999” Nous retiendrons ici quelques points essentiels qui nous ont paru refléter fidèlement l’esprit du congrès. Quoi qu’il en soit, nous félicitons grandement les organisateurs qui sont les Docteurs J.P. Lefranc, J. Rouëssé, J. Tristant, R. Villet, et nous rendons honneur au professionnalisme et à la disponibilité de Dominique Connan dont l’investissement de longue date pour la sénologie est connu et apprécié. * Centre Alexis-Vautrin, Nancy. ** Clermont-Ferrand. *** Clinique Michelet, Saint-Etienne. La Lettre du Sénologue - n° 7 - février 2000 Programme des sessions plénières 1. Le praticien en amont du cancer du sein. Prédispositions génétiques, prévention, dépistage 2. Existe-t-il encore une place pour l’extemporanée ? Lésions infra-cliniques et lésions cliniques 3. Reconstruction et cancer du sein controlatéral 4. Apport des nouveaux traitements non chirurgicaux 5. L’information éclairée en pathologie mammaire LE PRATICIEN EN AMONT DU CANCER DU SEIN PRÉDISPOSITIONS GÉNÉTIQUES - PRÉVENTION LE DÉPISTAGE EN FRANCE Pour mémoire, Catherine Nogues (Saint-Cloud), orateur en ce qui concerne les prédispositions génétiques), était responsable du dossier thématique consacré à la génétique du numéro 5 de La Lettre du Sénologue (septembre 1999) et nous ne reprendrons pas tout ce qui a été dit à ce sujet, explicité dans ce dossier. On en retiendra les recommandations en matière de prise en charge publiées en 1998 par un groupe d’experts réunis par l’INSERM à la demande de la FNCLCC, qui servent de référence et de guide pour tous les problèmes soulevés par la génétique en matière de cancer du sein et de l’ovaire. Prédispositions génétiques (C. Nogues) Même s’il n’y a que 5 % des cas de cancer du sein qui sont liés à une prédisposition génétique majeure, il faut se souvenir que le fait d’être porteuse d’une prédisposition génétique confère à une femme un risque de cancer du sein cumulé au cours de la vie de plus de 80 % contre 8 % en population générale, avec un risque tumoral déjà majeur avant la ménopause, supérieur à 50 %. On comprend donc bien que les mesures de dépistage habituellement préconisées ne soient pas adaptées, compte tenu du niveau de risque. Nous ne reviendrons pas sur les techniques de recherche des gènes BRCA1 ou 2, insistant sur deux notions : il s’agit de gènes de grande taille, dont la diversité et la dispersions des altérations rendent difficiles et lourdes l’identification d’une mutation dans une famille donnée. Les mutations décrites sont très variables, réparties sur l’ensemble du gène. Il est impératif de cribler la totalité du gène, ce qui 39 C O N G R È veut dire que s’engager dans de telles analyses représente encore à l’heure actuelle plusieurs mois de travail. L’interprétation est difficile et seul un résultat positif de prédisposition est informatif et peut être pris en compte pour la prise en charge de la famille. L’autre notion qui en découle, est le fait que, lorqu’une mutation délétère a été mise en évidence, on dispose d’un test biologique facile à mettre en œuvre chez les autres membres de la famille, avec une beaucoup plus grande rapidité (quelques semaines au plus). Le fait de ne pas retrouver cette mutation chez la personne testée signifie qu’elle n’a pas hérité de l’anomalie familiale, un résultat négatif à ce stade prend donc toute sa valeur : la patiente retrouve un risque tumoral correspondant à celui de la population générale. Si la prise en charge, grâce aux consultations d’oncogénétique, commence à bien se structurer, elle a encore à faire face à de nombreux problèmes concernant les risques tumoraux, les facteurs qui pourraient les modifier, le pronostic des cancers associés aux mutations, l’impact psychologique et social d’une information sur une prédisposition génétique au cancer du sein et/ou au cancer de l’ovaire. Ceci a été fort bien illustré par un cas clinique raconté par Nicole Alby (Paris) dans le cadre du devenir de l’information délivrée dans les consultations de génétique, insistant sur les progrès à réaliser dans nos connaissances psychologiques, sociales et anthropologiques, face à ces progrès scientifiques. Prévention Il paraissait impossible dans un congrès en 1999 de ne pas parler de la prévention par les anti-estrogènes après la publication des trois essais de prévention par le tamoxifène chez des patientes à haut risque de cancer du sein (Fisher, Powles, Veronesi). Le grand mérite d’Henri Roché (Toulouse) a été de ne pas se limiter au tamoxifène dans son exposé et d’ouvrir les portes de l’avenir. Vouloir supprimer les estrogènes à une époque où l’évolution physiologique spontanée des femmes va en sens inverse paraît illusoire. Cependant, la phase de latence pendant laquelle les estrogènes jouent de toute évidence un rôle promoteur et facilitateur dans le processus néoplasique est très longue et implique donc une prévention prolongée. On se pose souvent la question de l’action du tamoxifène dans l’essai de prévention de Fisher : a-t-il retardé l’apparition de cancers ou effectivement diminué l’incidence de ceux-ci ? La réponse finalement importe peu dès l’instant où les cancers qui apparaîtraient plus tard ne seraient pas de plus mauvais pronostic, ce qui semble peu probable, eu égard aux résultats des métaanalyses publiées en situation adjuvante. À gravité égale, il est bien évident qu’il est préférable d’avoir la maladie cinq ou dix ans plus tard au cours de son existence. Restent beaucoup de questions : Quand débuter la chimiothérapie prophylaxique ? Combien de temps prolonger cette prophylaxie ? Aboutira-telle vraiment à une réduction de la mortalité ? Même si le tamoxifène fera encore l’objet de nombreux débats, il se positionne à l’heure actuelle comme le premier traitement préventif primaire médicamenteux d’une tumeur solide, reste à savoir si les doses ne pourraient pas être diminuées, et si ses effets secondaires ne pourraient pas être améliorés en affinant les progrès biochimiques, en identifiant de nouvelles molécules 40 S telles que les SERM (analogues du tamoxifène). Nous pouvons citer le raloxifène, le torémifène, l’idoxifène, le plus intéressant étant indéniablement le raloxifène actuellement testé dans l’essai STAR américain. Les anti-estrogènes purs semblent possiblement délétères du fait de la déplétion en estrogènes. Enfin les phyto-estrogènes naturels, de type isoflavone, apparaissent prometteurs, mais encore à l’état de recherche. La place des progestatifs a été redéfinie, avec de nombreuses études in vitro et in vivo, ainsi que certaines études épidémiologiques. Si le rôle protecteur des progestatifs n’est pas démontré, loin s’en faut, un éventuel effet péjoratif semble pouvoir être écarté (A. Gompel, Paris). L’alimentation est une voie intéressante et séduisante, le cancer du sein étant une maladie pluri-factorielle et manifestement en rapport avec l’environnement. Parmi les causes du cancer potentiellement accessibles à la prévention, la part de l’alimentation est évaluée à 35 % environ. Les études sont cependant difficiles à analyser, nous pouvons en retenir l’importance bénéfique de la réduction des graisses dans l’alimentation et l’augmentation de produits tels que les fruits et légumes, aliments riches en caroténoïdes et vitamines, ainsi qu’une consommation élevée de poisson riche en acides gras poly insaturés de la série n-3. Si l’acide gras essentiel qu’est l’acide alpha-linoléïque semble protecteur contre le cancer du sein, il reste cependant à définir les quantités qui seraient nécessaires pour obtenir cette protection. On reconnaît comme propriété à certains acides gras poly-insaturés ou à leurs dérivés, comme les dérivés de l’acide linoléïque, une influence favorable avant la première grossesse, en provoquant une maturation du tissu épithélial mammaire. Le rôle des agents anti-oxydants est difficile à déterminer et pourrait être dans certaines situations plutôt néfastes. En conclusion, les enjeux sont importants, mais les travaux expérimentaux sont encore nécessaires pour y voir plus clair et pour pouvoir donner des directives utiles aux populations (P. Bougnoux, Tours). Le dépistage en France La justification et les grands principes du dépistage organisé du cancer du sein ne sont plus à démontrer. Rose-Mary Ancelle-Park a rappelé les critères des maladies pouvant faire l’objet d’un dépistage, ainsi que les définitions des tests de dépistage qui ne sont pas des tests diagnostiques. Elle a dressé un historique de la mise en place progressive du dépistage pour évoquer la situation actuelle, les indicateurs d’impact tels que les taux de participation, les indicateurs de qualité (taux de rappels, taux de biopsies et indicateurs d’efficacité). L’efficacité d’un programme se mesure sur la proportion de cancers de bon pronostic (< 10 mm, N-) (toutes ces notions ont été explicitées dans les dossiers “Dépistage” de La Lettre du Sénologue n° 6 et 7). Brigitte Seradour (Marseille) a évoqué un aspect nouveau : l’impact du traitement hormonal substitutif sur le dépistage organisé, avec les résultats du programme des Bouches-du-Rhône. La Lettre du Sénologue - n° 7 - février 2000 On connaît de longue date l’augmentation fréquente de la densité des seins des patientes traitées. Il existe une diminution minime de la spécificité chez ces patientes, en revanche, il existe une diminution significative de la sensibilité chez les utilisatrices, liée à la difficulté d’interprétation des mammographies dans des seins plus denses. Les données de la littérature montrent que les cancers survenus chez les utilisatrices ont un meilleur pronostic. Pour l’instant, les résultats ne permettent pas de conclure que l’impact du dépistage en termes de mortalité sera moindre chez les femmes utilisant un traitement hormonal substitutif, mais la question de l’adéquation du dépistage organisé pour ces patientes est une question importante à prendre en compte. Ces notions reposent sur l’étude des participantes au programme de dépistage des Bouches-duRhône entre 1993 et 1996. L’étude porte sur 74 507 femmes non utilisatrices de THS et 14 830 utilisatrices. Une question importante réside dans les bornes que l’on choisit pour le dépistage des âges extrêmes : “Faut-il dépister avant 50 ans, faut-il dépister après 70 ans ?” En ce qui concerne le dépistage du cancer du sein de 40 à 49 ans, les études d’essais randomisés ou de méta-analyses ont été évoquées, les limites explicitées. Alain Brémond (Lyon) a insisté sur la nécessité encore plus forte avant 50 ans d’une organisation exemplaire, avec des équipes extrêmement entraînées, expérimentées, avec des contrôles de qualité irréprochables. Puisque le congrès s’intitulait “controverses”, sur cette idée se sont opposés deux brillants orateurs, Henri Tristant (Paris) et Marie-Hélène Dilhuydy (Bordeaux). Chacun a développé avec beaucoup de brio les arguments “contre” en ce qui concerne Marie-Hélène Dilhuydy, et les arguments “pour” en ce qui concerne Henri Tristant. Marie-Hélène Dilhuydy a insisté sur l’effet négatif du dépistage que l’on connaît déjà après 50 ans, mais qui se majore dans cette tranche d’âge, les faux négatifs, les faux positifs, les situations de sur diagnostic et les autres effets délétères d’ordre psychologique. Elle a commenté le système français qui est un modèle décentralisé, n’utilisant pas les structures médicales hyper spécialisées, ce qui rend le dépistage plus difficile à organiser, à gérer et à évaluer. Le contrôle de qualité est long à mettre en place et n’est pas optimum encore dans bien des endroits. En bref, l’équilibre entre bénéfices et inconvénients dans cette tranche d’âge reste pour l’orateur incertain, surtout si les modalités restent encore, comme dans un certain nombre de départements, un cliché tous les trois ans au lieu de deux clichés tous les deux ans. Plus optimiste était le discours de Henri Tristant insistant sur la fréquence du cancer avant 50 ans, justifiant par elle-même son dépistage dès 40 ans. La notion de seuil à 50 ans est une notion artificielle, l’augmentation de l’incidence étant tout à fait linéaire. La densité mammaire ne change pas brutalement à l’âge de 50 ans, mais progressivement au cours du temps et de façon inégale en fonction des femmes. Pour peu que le dépistage soit annuel, la sensibilité de la mammographie dans cette tranche d’âge est satisfaisante. La Lettre du Sénologue - n° 7 - février 2000 En conclusion : le dépistage est vraisemblablement efficace chez les femmes âgées de 40 à 49 ans, mais il faut savoir si les moyens de l’entreprendre dans de bonnes conditions sont en notre possession... L’évaluation économique et les problèmes éthiques dans le dépistage du cancer du sein ont été abordés par François Eisinger (Marseille). Il a développé les trois types d’approche d’évaluation économique du dépistage, qui nécessitent d’être individualisées et comprises afin d’éviter la confusion habituelle qui existe quand on aborde la question de l’évaluation économique : évaluations à visée normative, évaluations de gestion et approches de nature prescriptive. La première vise à déterminer les critères d’utilisation d’une méthode, tel le dépistage, dans les conditions économiquement les plus efficientes. On utilisera les outils coût-efficacité, coût-utilité, coûtbénéfice. La deuxième vise à éclairer la façon dont les programmes réalisent ou non les objectifs fixés et à repérer afin d’y remédier, d’éventuels écarts. Seront alors étudiées l’acceptabilité des examens utilisés et plus largement la participation au programme, une connaissance anthropologique du terrain est alors intéressante pour repérer les comportements individuels dans les différentes populations. La troisième essaye de promouvoir une utilisation plus rationnelle des ressources consacrées à un système de soin. EXISTE-T-IL ENCORE UNE PLACE POUR L’EXTEMPORANÉ ? LÉSIONS INFRA CLINIQUES-LÉSIONS CLINIQUES Avant d’aborder le sujet de l’analyse extemporanée, C. Hagay (Saint-Cloud) traite de l’intérêt des biopsies stéréotaxiques pour obtenir un diagnostic pré-opératoire avec une meilleure efficacité des systèmes assistés par ordinateur avec technique d’aspiration (Mammotome) (les prélèvements pouvant entraîner la disparition de l’image radiologique), jusqu’à la technique extrême qui permet l’exérèse totale de la lésion en conditions stéréotaxiques (Lorad). Le domaine d’application prioritaire est représenté par les images suspectes sur lesquelles les examens extemporanés sont difficiles. La question de fond est donc de choisir les indications opératoires. Cette technique n’est licite ni pour les lésions très certainement bénignes et non évolutives, ni pour celles à très forte valeur prédictive positive pour lesquelles un diagnostic peut être obtenu de façon plus simple. M.H. Dilhuydy (Bordeaux) rappelle que les lésions “très probablement bénignes” doivent toujours être surveillées. Ce thème de l’extemporané a fait là encore l’objet de discussions vives et de controverses. Cependant, les convergences devraient apparaître dans ce domaine grâce aux recommandations de l’ANAES qui restent la règle reconnue par la majorité des équipes. L’examen extemporané n’est pas indiqué jusqu’à présent pour les anomalies infra-cliniques, sans traduction macroscopique (micro-calcifications) et pour les tumeurs bien individualisées de moins de 10 mm, même si certaines équipes font état d’expériences très personnelles. 41 C O N G R È Jacques Dauplat (Clermont-Ferrand) rappelle que le problème essentiel reste celui de l’analyse extemporanée des limites d’exérèse avec le nombre important des prélèvements à effectuer, délicat dans un délai raisonnable, tout en n’altérant pas la pièce opératoire pour l’analyse secondaire. Quoi qu’il en soit, tous s’accordent à dire que l’examen extemporané ne doit pas être réalisé s’il doit altérer le résultat final. En ce qui concerne les ganglions en général et le ganglion sentinelle en particulier, la biopsie extemporanée ne saurait également être systématique : il s’agit d’une technique difficile qui n’a pas fait la preuve de son efficacité en routine [Jocelyne Jacquemier (Marseille)]. Elle pourrait toutefois permettre, en cas de positivité, de favoriser le curage en un temps ou de l’éviter si le ganglion sentinelle est normal. Ce thème sera repris dans le numéro 8 de La Lettre du Sénologue sous forme d’une rubrique anatomo-pathologique (Catherine Barlier). RECONSTRUCTION ET CANCER DU SEIN CONTROLATÉRAL Reconstruction Les différentes prothèses disponibles et les différentes techniques de reconstruction sont largement évoquées par S. Pétoin et M.C. Perrot-Bassoul. Pour Pascale Romestaing (Lyon), la radiothérapie peut être délivrée sur un sein avec prothèse. Même si on observe les principes suivants (réaliser une dosimétrie en 3 plans avec dose le plus homogène possible, ne pas utiliser de bolus, et attendre une bonne cicatrisation), les résultats esthétiques sont moins bons et le taux de coque péri-prothétique est plus élevé. Cancer du sein controlatéral Bruno Cutuli (Reims) a évoqué les cancers controlatéraux synchrones (2 à 3 %) ou métachrones (10 % à 10 ans). Le risque est augmenté dans certains sous-groupes (< 50 ans, antécédents familiaux et prédispositions génétiques et exposition aux rayonnements ionisants). Parmi les traitements du cancer primitif, seul le tamoxifène a un effet sur le cancer controlatéral dont il diminue l’incidence d’environ 40 %. L’intérêt de la surveillance du sein controlatéral est largement rappelé. Michèle Escoute (Avignon) rappelle ses modalités (une mammographie annuelle). La pratique d’une mammographie à 6 mois est conseillée, surtout s’il y a une prothèse. Dans des cas difficiles, il faut savoir s’aider de l’échographie, de clichés agrandis ou même de l’IRM. APPORT DES NOUVEAUX TRAITEMENTS NON CHIRURGICAUX DANS LA PRISE EN CHARGE DU CANCER DU SEIN Michel Marty nous a parlé des premiers résultats du trastuzumab chez les patientes exprimant le gène Her2-neu. Ce traitement peut être associé à la chimiothérapie mais la toxicité reste à évaluer (cardiotoxicité et survenue de leucémies). Jacques Bonneterre (Lille) rappelle l’apparition d’une part, de nouvelles anti-aromotases appartenant à deux classes avec résistance croisée partielle, permettant de les utiliser successi42 S vement, d’autre part, des anti-estrogènes purs, également utilisables après le tamoxifène pour les mêmes raisons. Pierre Pouillart (Paris) précise la place actuelle des intensifications chimiothérapiques. La plupart des études rapportées lors du Congrès de l’ASCO 99 ne montre aucune différence de survie entre les groupes traités. Ces protocoles ne gardent leur place que dans des études visant à déterminer des sous-groupes de patientes pouvant bénéficier d’un traitement aussi lourd. Pierre Fumoleau a évalué les critères cliniques et biologiques de prédiction de la réponse au traitement en situation métastatique, adjuvante ou néo-adjuvante. L’INFORMATION ÉCLAIRÉE EN PATHOLOGIE MAMMAIRE Le vendredi après-midi a eu lieu une très intéressante table ronde sur les problèmes de l’information éclairée du patient et la position actuelle des juristes dans ce domaine, le point de vue du magistrat étant exposé par J.F. Burgelin, procureur général près la cour de cassation, bien connu du public depuis le procès du sang contaminé. Les différents intervenants ont insisté sur le reproche général fait aux médecins : le manque d’informations délivrées au patient, cette information qui pour reprendre les termes du code de déontologie doit être claire, loyale et appropriée. L’arrêt du 20.05.1936 établit que la base relationnelle entre le médecin et son patient est un contrat, le médecin doit délivrer des soins conformes aux données de la science, il y a donc une obligation de moyens mais non de résultats. Ceci est toujours actuel. S’il y a contrat, il y a nécessairement information et consentement du patient, qui est libre de refuser. L’information doit être appropriée à l’état culturel et moral du patient. (Les risques normalement prévisible, mais pas tous les risques, devaient être annoncés.) En décembre 1988, la loi Huriet précise les obligations en matière de recherche clinique, dont les deux piliers sont représentés par l’information et le consentement. Ceci reste applicable en pratique en dehors de la recherche clinique et les évolutions de la jurisprudence dans ce domaine ont été à la fois récentes et remarquables : – 25.02.1997 (arrêt Hedreul) : c’est au médecin d’apporter la preuve qu’il a délivré l’information au patient ; – 14.10.1997 : cette preuve peut être apportée par tous les moyens et pas seulement par les écrits ; – 07.10.1998 : le médecin doit informer des risques graves même s’ils sont exceptionnels. Qu’en est-il en pratique, sachant que plus de la moitié des contentieux tiennent à un défaut d’information ? Les juges ont conscience qu’il y a une incompatibilité entre tout dire et ménager la susceptibilité et l’état moral du patient. (conseiller Sargos : si une information est plus nuisible qu’utile, ne pas la donner). Mais le devoir d’information reste prépondérant d’autant plus que les patients ont accès à des sources non médicales, la presse, l’internet etc., et le médecin ne doit pas sous-estimer la capacité d’écoute et de compréhension de son interlocuteur. Le plus important est le climat de La Lettre du Sénologue - n° 7 - février 2000 Ces considérations juridiques sont bien entendu d’ordre général mais il a semblé intéressant de les rappeler ici car il y a une application directe lors de la réalisation d’actes sénologiques interventionnels comme les biopsies stéréotaxiques. En revanche, le problème de l’information n’est toujours pas résolu et a été débattu dans la salle en ce qui concerne les dépistages de masse organisé ou la relation médecin-patient n’existe pas. confiance qui doit s’établir et c’est en ce sens qu’un document signé n’a pas de valeur pour prouver un consentement éclairé (en clair, le juge ne considère pas qu’un patient ayant signé une feuille comportant tous les risques et aléas a forcément été bien informé et inversement, l’absence de document écrit ne signifie pas l’absence d’information). En revanche, il est rappelé que le médecin doit garder comme écrits le dossier médical, sans oublier de noter ce qui est dit au patient et les doubles du courrier (la prescription médicale est trentenaire). NB : Une partie de ce compte-rendu est extraite de “Congres Highlight”, Breast Care. XIVes Journées franco-suisses de gynécologie-obstétrique Chamonix, 31 mars-2 avril 2000 Renseignements et inscriptions : Secrétariat du service de gynécologie-obstétrique, hôpitaux du Léman, 74203 Thonon Tél. : 04 50 83 20 62 - Fax : 04 50 23 20 68 A B O N N E Z - V ✁ O U S ! À découper ou à photocopier Tarif 1999-2000 Merci d’écrire nom et adresse en lettres majuscules ❏ Collectivité ................................................................................. à l’attention de .............................................................................. FRANCE / DOM-TOM / Europe ❏ Particulier ou étudiant ❐ 380 F collectivités (57,93 €) ❐ 300 F particuliers (45,73 €) ❐ 190 F étudiants (28,96 €) Dr, M., Mme, Mlle ........................................................................... Prénom .......................................................................................... Pratique : ❏ hospitalière ❏ libérale joindre la photocopie de la carte ❐ 500 F collectivités ❐ 420 F particuliers ❐ 310 F étudiants (91 $) (76 $) (56 $) POUR RECEVOIR LA RELIURE ❏ autre........................... Adresse.......................................................................................... ÉTRANGER (autre qu’Europe) ❐ 70 F avec un abonnement ou un réabonnement (10,67 €, 13 $) ❐ 140 F par reliure supplémentaire (franco de port et d’emballage) (21,34 €, 26 $) ...................................................................................................... MODE DE PAIEMENT Code postal ................................................................................... ❐ par carte Visa Ville ................................................................................................ ou Eurocard Mastercard Signature : N° Date d’expiration Pays................................................................................................ 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