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A la fin du développement embryonnaire, le vitellus est épuisé, la vésicule ombilicale a
disparu, le jeune Reptile il est devenu apte à capturer sa nourriture dans le milieu extérieur, il
fracture la coquille, c’est l’éclosion.
Et nous, qui sommes des Mammifères, avons-nous eu une vésicule ombilicale ? Mais bien
sûr ! Jamais évidemment elle n’a contenu de vitellus, puisque nos besoins alimentaires, et donc
énergétiques, étaient gracieusement couverts par les molécules que notre mère nous offrait par
l’intermédiaire du placenta. De ce fait, notre vésicule ombilicale « vide », a été reléguée dans le
cordon ombilical. Nous ne l’avons toutefois pas perpétuée en vain, puisque nous avons
récupéré ses vaisseaux sanguins pour en faire une part de nos vaisseaux placentaires.
Ainsi, bien que nous soyons des Mammifères, avons-nous respecté le souvenir de nos
lointains ancêtres les Poissons …
4. LA CAVITE AMNIOTIQUE
Lors de leur émergence de la souche des Amphibiens, les Reptiles ouvrent un flot
d’innovations, dont celle de la cavité amniotique. Et cette innovation sera pieusement
conservée par leurs descendants, les Oiseaux et les Mammifères.
Elle est construite par l’embryon et l’enveloppe de toutes parts. Emplie d’un liquide, le liquide
amniotique, elle lui offre un environnement qui, en reconstituant le paradis des eaux
ancestrales, l’autorise à se développer impunément dans le milieu aérien où il est pondu.
Et nous, avons-nous eu une cavité amniotique ? Mais bien sûr ! Chez nous, c'est la poche
des eaux des obstétriciens. A terme, elle contient environ un litre de liquide amniotique, lequel
est d'abord sécrété par les cellules de la paroi amniotique, puis provient surtout de l'urine du
fœtus. En fin de grossesse, il est renouvelé toutes les 3 heures. Le liquide amniotique amortit
les secousses et les chocs atteignant la mère, évite au fœtus d'adhérer à la paroi amniotique et
lui accorde la possibilité de se mouvoir, facilitant ainsi le développement des muscles et du
squelette.
5. L’ALLANTOÏDE
Les Reptiles héritent du cordon ombilical des Poissons, mais lui ajoutent une nouvelle
annexe embryonnaire, l’allantoïde.
L’allantoïde se détache de l’intestin de l’embryon, se glisse dans le cordon ombilical et
s’épanouit largement dans la vésicule ombilicale, sous la coquille. Il se pourvoit d’un réseau
serré de capillaires sanguins, qui saisissent l’oxygène de l’air et lui restitue l’anhydride
carbonique. Sa fonction respiratoire est fort bienvenue, puisque l’embryon est cloîtré dans la
cavité amniotique et ne peut se servir de ses poumons qui n’ont aucun accès à l’air.
Et nous, qui sommes des Mammifères, avons-nous eu un allantoïde ? Mais bien sûr !
En fait, nous ne le faisons revivre que pour disposer des vaisseaux allantoïdiens. C’est par
eux que, pendant quelques 8 mois, nous avons expédié notre sang au placenta, … sans oublier
de le récupérer, c’est grâce à eux que notre jeune sang a réalisé avec le sang de notre mère
les échanges respiratoires, alimentaires, excréteurs, hormonaux, immunitaires … que sais-je
encore ?
6. L’UTERUS
Les Mammifères ont reçu de leurs ascendants les Reptiles un pactole d’idées de la meilleure
venue. En héritiers fidèles, ce pactole, ils ne l’ont pas dilapidé. Mieux, ils l’ont encore enrichi, et
ce surtout en déposant leur idée propre, celle de l’utérus, qui sera le moteur de leur triomphe
depuis 60 millions d’années.