U
n plan de développement
de l’HAD prévoyait la créa-
tion de 8 0 0 0 places avant
la fin 2005. Reste la Tarification à
lactivité, la T2a pour les initiés.
Qu’en est-il des intentions du nou-
veau ministre, Douste Blazy, fort
occupé il est vrai par la réforme de
l’Assurance Maladie ? Le Dr Pierre-
Jean Cousteix, Président de la
ration Nationale de l’Hos-
pitalisation à Domicile (FNE H A D )
est à ce titre linterlocuteur ial
pour un état des lieux de l’HAD en
France.
Pouvez-vous nous présenter succinc-
tement la FNEHAD : ses missions et
ses objectifs ?
Dr Pierre-Jean Cousteix : La FNE-
HAD est une association loi de
1901 créée en 1974 dans le but de
construire un concept d’HAD “à la
française” et d’implanter des struc-
tures d’HAD sur l’ensemble du terri-
toire. La FNEHAD anime et fédère
les structures dHAD, mais ne les
gère pas. Elle est construite sur le
modèle de la FHF (Fédération Hos-
pitalière de France) et non pas sur
celui de la FEHAP (Fédération des
Établissements Privés à but non
lucratif), qui est une dération
“employeur” car les personnels des
établissements adhérant à la FE-
HAP ont une convention collective.
Les personnels employés par les
structures d’HAD sont de tous sta-
tuts : libéraux, salariés de la fonction
publique, salariés du secteur privé.
La FNEHAD ne les gère pas. La
fédération regroupe environ 90 %
des places installées mais seule-
ment 70 % des structures exis-
tantes. Globalement, l’objectif prin-
cipal est de mettre à disposition sur
l’ensemble du territoire et pour
tous les malades dont l’état le justi-
fie, le moyen dêtre soigné, sans
p e r te de chance, à leur domicile
dans le cadre de l’HAD. De façon
plus pcise, les pouvoirs publics
ont fixé comme objectif la mise à
disposition de 8 000 lits d’HAD
avant la fin 2005.
Quelle est la situation actuelle de
l’HAD en France ?
Dr P.-J. Cousteix : La situation
actuelle en France est de 5 000 lits
installés fin décembre 2003 pour
114 structures d’HAD sur l’ensem-
ble du territoire. En 1998, on était
à
moins de 4 000 places pour
52 structures. Lors de l’A s s e m b l é e
générale de la FNEHAD, le 17 juin,
un bilan des projets de création et
également un recensement des
structures créées depuis le début
2004 ont é effectués. Nous
avons enregist la création de
8structures depuis le mois de jan-
vier 2004 ainsi que plusieurs auto-
risations d’extension du nombre de
places autorisées dans des struc-
tures d’HAD déjà existantes.
Quelles sont vos recommandations
pour lutter contre les disparités
régionales constatées en nombre
de structures HAD et en places dis-
ponibles ?
Dr P.-J. Cousteix : Tout le système
de santé français est en cours de
réorganisation. On va dans le sens
d’une responsabilisation des autori-
tés locales et des élus locaux dans
l’établissement des SROS (Schémas
Lordonnance du 4 septembre 2003 supprimait le taux de change et
l’imputation à la carte sanitaire en attendant la fameuse tarification
à l’activité. Le ministre de la Santé de l’époque, M. Mattéi, avait pris
fait et cause pour le développement de l’HAD, précisément en levant
ces obstacles. Questions à M. P.J. Cousteix, président de la FNEHAD
Hospitalisation à Domicile (HAD) :
« Lobjectif des 8 000 places avant
la fin 2005 nest pas utopique »
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 56 • juin-juillet 2004
Régionaux d’Organisation Sanitaire).
Des instructions doivent être trans-
mises aux directeurs des ARH afin
qu’ils n’oublient pas de prendre en
compte l’HAD dans l’établissement
des SROS. Ceci a d’ailleurs été fait
récemment par la DHOS. Autre re-
commandation : accélérer les tra-
vaux en cours sur une nouvelle tari-
fication de l’hospitalisation à domicile,
plus homogène et plus moderne.
Pourquoi, selon vous, existe t-il si peu
de structures privées lucratives ?
Dr P.-J. Cousteix : Tout simplement
parce que le secteur libéral ne s’y
est pas ellement intéressé. Tr è s
orienté sur les disciplines MCO, il n’a
commencé à s’intéresser aux alter-
natives à l’hospitalisation qu’à partir
du concept de chirurgie ambula-
toire. Or, en HAD, on ne pratique
pas la chirurgie, ni la médecine au
sens strict, ni l’obstétrique. On ne
fait pas non plus de diagnostic ! On
pratique des soins de “réhabilitation”
pour les affections grissables et
des soins “d’accompagnement” pour
les autres ; et les prévisionnistes, en
matière sanitaire, annoncent un
manque de places considérable
dans ce type d’activités, qui pourrait
atteindre 200 000 dans 20 ans.
C’est pour accompagner ce ve-
loppement nécessaire de l’HAD, et
faire participer le secteur privé à but
lucratif que la FNEHAD a changé ses
Infos
...
La FNEHAD a
trente ans
On peut certes
remonter l’historique
aux comités
de mendicité
La Rochefoucault-
Liancourt ! Sans aller
si loin, on peut citer
la première expérience
sous la direction
américaine, en 1945,
du Pr Bluestone
à l’hôpital Tenon
de Paris, puis
l’expérience
française
du Pr Siguier, en 1951,
toujours à Tenon,
enfin la création
du service HAD à
l’AP-HP. Au 1
er
janvier
1973, on comptait
en France une dizaine
de structures d’HAD.
Il y en avait 92 en
2003. À l’heure
où la FNEHAD
fête ses trente ans,
il en existe 114.
Actua l i Profess i o n
6
Actualités 23/07/04 14:39 Page 6
statuts il y a 5 ans, afin de fédérer
tous les établissements qui adhé-
rent à la charte de l’HAD, quels que
soient leurs statuts. Il existe aujour-
d’hui seulement 3 structures privées
(Angers, Bastia et les Yvelines Sud)
mais de nombreux projets sont en
cours d’élaboration. La FNEHAD a
passé des conventions pour le déve-
loppement de l’HAD avec de nom-
breux organismes représentant la
quasi-totalité du domaine sanitaire
français. Parmi ceux-ci, vous remar-
q u e r ez la FIE H P et l’UHP (avant
me leur regroupement au sein
de la FHP), la Compagnie Générale
de Santé, MEDIDEP, la FNMF, la FHF,
la FEHAP...
Le précédent gouvernement, Raf-
farin II, avait annoncé un plan de
développement de l’HAD qui tablait
sur 8 000 places avant la fin 2005.
Quelles sont les dernières données
chiffrées dans ce domaine ?
Dr P.-J. Cousteix :Nous sommes en
train d’établir un bilan dans trois
domaines :
laugmentation du nombre de
places autorisées dans des struc-
tures déjà existantes ;
le nombre de places autorisées
lors de la création de nouvelles
structures d’HAD ;
le nombre de places déjà autori-
sées, mais instales seulement
depuis le 1
er
janvier 2004.
Ce bilan est présenet officialisé
lors de notre assemblée générale.
Les premiers éléments dont nous
disposons – compte tenu du nom-
bre important de projets qui sont
déjà déposés auprès des ARH ou
qui le seront prochainement
laissent penser que l’objectif de
8 000 places installées avant la fin
2005 n’est pas utopique.
L’ordonnance du 4 s e p t e m b r e
2003 avait introduit des change-
ments favorables au développe-
ment de l’HAD, notamment la sup-
pression du taux de change.
Quelle autre réforme urgente
appelez-vous de vos vœux ?
Dr P.-J. Cousteix : Après l’excellent
travail du gouvernement précé-
dent pour aider la dération à
développer l’HAD, il ne nous reste
plus qu’à rendre effective la nou-
velle tarification qui nous a é
promise. Les travaux sont en cours
entre l’administration et la FNE-
HAD et nous souhaitons les voir
aboutir le plus rapidement pos-
sible. Il s’agira d’une véritable tarifi-
cation à l’activité et même à l’acti-
vi pertinente et médicalement
utile. Il s’agira aussi d’une tarifica-
tion qui prendra en compte – pour
les malades les plus graves, traités
en HAD le financement de per-
sonnel aidant pour accompagner
les patients, bien sûr, mais aussi
pour soulager les familles. Po u r
moire, environ 25 % des
malades traités en HAD reçoivent
ce que l’on appelle aujourd’hui
des soins palliatifs.
Le précédent ministre de la Santé
M. Mattéi, avait prêté une oreille
attentive à vos revendications.
Qu’attendez-vous concrètement de
son successeur M. Douste Blazy ?
Dr P.-J. Cousteix : Tout simplement
qu’il continue dans le domaine de
l’HAD tout au moins le chemin
o u v e r t par son pdécesseur, et
qu’il termine les travaux en cours
concernant la tarification. Je nai
pas la moindre inqutude à ce
sujet.
Propos recueillis
par François Cohen
Professions Santé Infirmier Infirmière N° 56 • juin-juillet 2004
Actua l i Profession
7
Les principaux engagements du service dHAD
L’HAD s’engage à dispenser les
soins curatifs et palliatifs ainsi que les
actions préventives et éducatives que
r e q u i e rt l’état du malade, comme il
veille à la continuité des soins.
L’HAD s’engage à apporter au
domicile du malade des soins dis-
pensés avec tact et mesure autant
quil est nécessaire et dans la
mesure de ce qu’il est raisonnable
d’entreprendre dans un domicile
privé. Il répond aux impératifs du
bon usage des soins médicaux,
conformément aux données actua-
lisées des connaissances médicales
et au souci de la modération des
dépenses.
L’HAD est particulièrement attentif
à toute évolution technologi q u e
permettant d’améliorer la qualité de
la prise en charge et s’engage à
favoriser la formation continue de
son personnel.
L’HAD s’engage à fournir toutes
les informations nécessaires lors de
la prise en charge du patient et à lui
remettre, à son admission, un livret
d’accueil.
L’HAD s’engage à favoriser l’écou-
te du malade.
L’HAD s’engage à organiser dans
les meilleurs conditions, la sortie du
patient de I’HAD, veillant à ce que
des relais nécessaires soient mis en
place.
L’HAD s’engage à fournir à l’en-
tourage du patient des informations
attentives afin de faciliter sa tâche
dans les aides qu’il apporte quoti-
diennement au malade.
L’HAD apporte une attention toute
p a r ticulière au strict respect des
règles déontologiques en vigueur
concernant en particulier le secret
médical et le secret professionnel.
L’HAD, réseau de soins par défini-
tion, s’engage à favoriser, dans l’intérêt
du patient, toutes les formes de
coopération utiles avec tous les inter-
venants du système sanitaire et social.
LHAD s’engage à gérer les
moyens budgétaires qui lui sont
alloués dans le respect des règles
juridiques, financières et comp-
tables en vigueur et à fournir aux
autorités de tutelle les données
économiques et médicales re-
quises afin d’obtenir la valorisation
de son activité.
Source FNEHAD
Actualités 23/07/04 14:39 Page 7
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