Itinéraire 6 Cento ������� ����� go oG Co rs P.zza del Guercino io Via A .A B Via B. Cam pag Via O ove nza li nol i Via G hett o Via Vit tor io Ve net o cca risi o Via C. Cre mo nin o . Vi cin i ti ona C Via G Bulg arell i .D Viale L. . Pr G Via E P.le della Rocca D Via M Via C. cca ris Co rs o Gu erc ino Via U .A .M atte otti go Bas si .M P.zza Cardinale Lambertini Cre mon ino Via G F A uer Via G Via M atteo tti Via A G alag odi Salv atore i Via S. i o gn nza Bo P.le osti n cin o San t’Ag .B aru ffal d Vic olo Via U Via B. Gen nari Ba ssi ��������� Porta Pieve A B C D Corso Guercino Palazzo del Governatore Porta Pieve Teatro Borgatti Cento, Palazzo del Governatore E Rocca F Pinacoteca Civica G Eglise du Rosario 55 6 Point de départ de la visite: Piazzale Bonzagni, à côté du jardin public, où se trouve le monument dédié à Ugo Bassi, héros du Risorgimento italien, natif de la ville. Prendre le Corso Guercino (A), artère principale de Cento, bordé à droite par une longue série d’arcades. Les plus anciennes maisons possèdent des Monument à Ugo Bassi arcades de bois. A noter, au numéro 74, la Casa Pannini (XVe siècle) dont la belle façade est ornée de fenêtres jumelées en ogive. Presque en face, au 49, la maison natale de l’historien et philosophe Giovan Francesco Erri (1729 - 1783), aujourd’hui siège de la Partecipanza Agraria, très ancienne institution économique locale. Au Moyen Age, à plusieurs reprises, la ville reçut de l’évêque de Bologne et de l’Abbé de Nonantola, des terrains à administrer selon un système communautaire. Certains propriétaires, parmi les plus riches, essayèrent plusieurs fois de s’en emparer. Mais après de longues luttes, les plus pauvres eurent gain de cause et le système communautaire triompha. De nos jours, encore, la Partecipanza possède tous les domaines et tous les vingt ans les redistribue entre ses membres, selon des critères très anciens. Sur une jolie petite place s’élève l’ancienne église de San Lorenzo (XVIIIe siècle), aujourd’hui devenue auditorium. Plus avant, sur la belle Piazza del Guercino, se dresse la masse imposante du Palazzo del Governatore (B) (XVIe siècle) dans lequel résidèrent pendant plusieurs siècles les gouverneurs qui administrèrent la ville, d’abords ceux de la famille d’Este, puis les gouverneurs pontificaux. Sa façade a subi de nombreux aménagements, alors que l’élégante tour centrale conserve ses lignes d’origine. 56 Ex-église de San Lorenzo Longtemps disputée par les états voisins, Cento (ainsi que la ville voisine de Piève) était gouvernée de façon formelle par les évêques de Bologne. Leur contrôle était assez léger et de ce fait, les communautés locales jouissaient d’une certaine autonomie. Cette situation privilégiée cessa brusquement en 1502, lorsque Lucrèce Borgia, fille du Pape Alexandre VI, épousa l’héritier du duc de Ferrare, Alfonso D’Este. Cento e Pieve firent partie intégrale de sa dot (définie par les chroniqueurs de l’époque comme un «puits d’or»). C’est alors que fut édifié le Palazzo del Governatore, symbole du contrôle, cette fois effectif, des nouveaux seigneurs. En 1598, Cento passa, avec l’ensemble duché de Ferrare, sous domination du Pape. Les gouverneurs pontificaux remplacèrent ceux du duché, sans pour autant restaurer l’ancienne autonomie. Aujourd’hui, le Palazzo del Governatore abrite la Galleria d’Arte Moderna Aroldo Bonzagni, dédiée à cet artiste qui compte parmi les plus grands du XXe siècle (Cento 1887 - Milan1918). En plus des œuvres de Bonzagni y sont exposées celles d’artistes tels que Giacomo Balla, Mario Sironi, Michele Cascella, Achille Funi, Aligi Sassu, Salvatore Fiume, Pietro Annigoni, Domenico Cantatore, Lucio Fontana, Arnaldo Pomodoro et bien d’autres. Un des côtés de la place est occupé par la Mairie datant du XVIIe siècle. A remarquer, à l’angle de la Via Matteotti, un édifice de style «Liberty éclectique». En empruntant la Via Provenzali, on trouve sur la gauche, entre le numéro 3b et 3c, un passage qui conduit à la zone, peu étendue, du ghetto. La petite rue du quartier juif, débouche sur la Via Malagodi. De là, tourner à droite. Le ghetto Rapidement, sur la gauche, on aperçoit l’église de San Pietro (XIVe siècle), mais entièrement remaniée au XIXe. A l’intérieur, des fresques du XIXe siècle et des toiles de Benedetto Zallone et Matteo Loves. Un peu plus loin, au numéro 13, on croise une petite église abandonnée du XVIIIe et une maison très simple avec arcades, où vécurent longuement le peintre Guercino et son frère Paolo Antonio. 57 6 Continuer le long de la Via Malagodi, puis le long de la Via Donati. On atteint la Porta Pieve (C) (en forme de tour) qui délimite la sortie de la ville en direction de Pieve di Cento, centre urbain situé sur le territoire de Bologne, mais très proche de Cento (il est accessible à pied). Son histoire est liée à celle de Cento et la ressemblance entre les deux villes prononcée. Giovan Francesco Barbieri naquit à Cento en 1591. Son surnom «il Guercino» («le petit qui louche»), sous lequel il devint célèbre, lui fut donné quand enfant, suite à une frayeur, il fut atteint d’une forme de strabisme. Lors de sa formation, sa rencontre à Bologne avec les Carraci fut décisive. Ludovico Carraci en particulier lui permit d’élargir son horizon et d’accéder à une plus vaste Guercino, Autportrait connaissance de la peinture de son époque. Dès sa jeunesse, il jouit d’une certaine notoriété et on lui confia de nombreux travaux, surtout à Bologne, Ferrare et Cento. On lui doit, entre autres, les célèbres fresques de la Casa Pannini. Lorsqu’en 1621, Ludovisi devint le pape Grégoire XV, il appela tout de suite à Rome son peintre préféré. Ainsi, pendant les trois ans de pontificat de son protecteur, Guercino se fit connaître d’un public toujours plus large et obtint des commandes de nombreux ecclésiastiques et de l’aristocratie romaine. Après la mort du Pape Grégoire XV, Guercino rentra à Cento. Il y vécut pendant de longues années dans une maison modeste où il hébergea d’illustres personnages et reçut de nombreuses commandes. Arrivé au sommet de sa gloire, le Guercino reçut de multiples offres alléchantes. On lui proposa en particulier de devenir le peintre de la cour du duc de Modène, de Charles I d’Angleterre et de Louis XIII. Mais il préféra mener une vie tranquille dans sa ville natale, qu’il aimait tant au point de l’appeler «ma ville chérie». En 1642, après la mort du peintre Guido Reni, il se transféra à Bologne, où il ne tarda pas à être considéré comme le nouveau chef de file de la peinture locale. Il mourut à Bologne en 1666. 58 Notre itinéraire, en revanche, se poursuit en tournant dans la Via Campagnoli, une rue courte qui conduit à la deuxième partie du Corso Guercino, là où s’élève le théâtre Borgatti (D), inauguré en 1861. Dessiné par Antonio Giordani, il est reconnaissable à ses bandes polychromes et à sa façade ornée de jolies frises en terre cuite. Il abrite également deux petits musées dédiés à des musiciens locaux qui connurent une renommée Teatro Giuseppe Borgatti internationale. Presque en face, au numéro 52, se trouve l’imposant Palazzo Rusconi, maintenant siège d’une banque. A remarquer, au fond de la cour de celle-ci, un très beau trompe-l’œil en perspective. En descendant le cours, on croise, sur la gauche, l’ex-église de San Filippo Neri (XVIIe), avec un grand autel de Ferdinando Bibbiena (XVIIIe) et le sanctuaire de la Beata Vergine della Rocca, construit en 1884 sur l’emplacement d’une église plus ancienne. Là où la rue s’élargit, il fait face à la très belle Rocca (E), érigée en 1378 et transformée à la fin du XVe siècle par les évêques de Bologne (Filippo Calandrini et le cardinal Giuliano della Rovere). Devant la forteresse se trouve la statue blanche du monument au Guercino. La Rocca et le monument au Guercino 59 6 En retournant vers le centre, et en prenant à gauche dans la Via Accarisio, on arrive dans la Via Ugo Bassi. De là, prendre à droite pour rejoindre la Basilica Collegiata di San Biagio, dont la façade est inachevée. L’intérieur possède les caractéristiques architecturales en vigueur à Bologne au XVIIIe siècle. Il a été réalisé entre 1732 et 1745 par Alfonso Torreggiani. Entre les retables se trouvent des œuvres du XVIIe siècle de Domenico Mona, Ercole e Benedetto Gennari et surtout celle du Guercino, le San Carlo Borromeo en prière (1614). Le chœur du XVIIIe siècle, dessiné par Torreggiani, fut donné à l’église par le pape Benoît XIV. Une fois passée l’église, à l’angle de la Via Matteotti, s’élève l’ancien Mont de Piété, aujourd’hui siège de la Pinacoteca Civica (F) (pinacothèque Municipale). Elle renferme une riche collection de peintures du XVIe au XIXe siècle dont de nombreuses œuvres du Guercino, parmi lesquelles la Cattedra di San Pietro (1618), Cristo Risorto appare alla vergine 1628-1629, Madonna col Bambino 1629, Il Battista nel deserto 1650, et de multiples dessins. A souligner: le retable de Ludovico Carracci, Madonna col bambino e i santi Giuseppe e Francesco. Y sont aussi conservées des œuvres de Gennari, Benedetto Zallone, Ubaldo Gandolfi, Denis Calvaert, Domenico Panetti. Face à la pinacothèque, s’élève le Monumento ai Caduti (Monument aux morts), arc imposant d’inspiration classique. A côté du musée se dresse le Campanile della Collegiata di San Biagio, édifice mince et élégant de brique et de terre cuite, nettement détaché de l’église dont il fait pourtant partie. En continuant la Via Matteotti, on trouve, au numéro 58, l’élégant Palazzo Scarselli (XVIIIe siècle) qui abrite la Biblioteca Civica (bibliothèque municipale). 60 Guercino, Madonna con Bambino Un peu plus loin à droite, sur un petit parvis, se trouve l’église du Rosario (G) à la belle façade multicolore. Guercino l’avait dessinée pour la confrérie del Rosario, dont il était prieur. Y sont conservées beaucoup de ses œuvres, dont la Crocifissione et l’Assunta. Parmi le riche mobilier intérieur, à noter le remarquable autel de Bibbiena (1727). La petite Via San Salvatore, à côté de l’église, mène à la Via Baruffaldi. En tournant à droite, au numéro 7: la maison natale d’Ugo Bassi. Eglise du Rosario Né à Cento en 1801, Ugo Bassi embrassa la carrière ecclésiastique en rentrant dans l’ordre des Barnabites. Il devint un célèbre prêcheur. Toutefois, ses discours enflammés en faveur des pauvres et ses idéaux pour une patrie italienne, lui valurent l’hostilité de ses supérieurs. Quand il ne fut pas purement et simplement censuré. En 1848, lorsque les mouvements insurrectionnels éclatèrent, il fut envoyé à Rome auprès des troupes pontificales en qualité d’aumônier. Mais il ne tarda pas à passer du côté des insurgés. A Rome, il prit une part active à la naissance de la République et à sa défense contre les ennemis extérieurs. A la chute du gouvernement républicain, il suivit Garibaldi dans sa retraite vers le nord pour défendre Venise, dernière ville en lutte contre les troupes autrichiennes. Mais il n’y parvint jamais. Capturé par les Autrichiens à Comacchio, il fut conduit à Bologne et fusillé. Si on choisit, en revanche, de tourner à droite, on rejoint les jardins à côté du Piazzale Bonzagni. Point de départ de l’itinéraire. 61