
APPIEN, Epitomé, Celtica, I, 3 
 
Jules César en Gaule 
 
3. Quant à César, lorsqu'il leur fit la guerre, commença par une victoire sur les Helvètes et 
les Tigyrii au nombre d'environ vingt myriades. Or, les Tigyrii antérieurement ayant fait 
prisonnière une armée, sous les ordres de Pison et de Cassius, l'avaient fait passer sous le 
joug. C'est du moins l'opinion de Paulus Claudius [Quadrigarius?] dans ses Annales. Les 
Tigyrii furent donc vaincus par Labienus, lieutenant de César, les autres le furent par César 
lui-même avec les Tricures, leurs alliés. Puis, ce fut le tour d'Arioviste et de ses Germains qui 
surpassaient par la grandeur de leur taille les hommes les plus grands, étaient d'un naturel 
farouche, d'une audace sans bornes, pleins de mépris pour la mort parce qu'ils espéraient 
revivre, supportaient avec une égale facilité le froid et la chaleur, et, en cas de disette, se 
nourrissaient d'herbe et leurs chevaux de branchages. Du reste, ils n'étaient pas, paraît-il, 
durs à la peine des combats, et ils n'y portaient ni calcul ni art, mais seulement de la fougue 
comme les bêtes sauvages : ce qui explique qu'en présence de l'art des Romains et de leur 
dureté à la peine, ils ont eu le dessous. Si, en effet, les assaillant d'un élan furieux, ils 
refoulèrent dans son ensemble tout leur corps de bataille, les Romains, fermes à leur poste, 
et déployant contre eux toute leur stratégie, finirent par leur tuer quatre-vingt- mille 
hommes. 
4. Après eux, César tomba sur les Belges, comme on les appelle. C'était au passage d'une 
rivière. Il en tua tant que leurs cadavres lui firent comme un pont pour la passer lui-même. 
Mais les Nerviens le mirent en déroute en tombant sur lui à l'improviste, tandis qu'après 
une longue marche, il dressait son camp : ils lui tuèrent beaucoup de monde, tous ses 
taxiarques, tous ses lochages ; lui-même s'étant réfugié sur une hauteur, avec son escorte, 
s'y trouva cerné. Heureusement la Xe légion, tombant sur les derrières des ennemis, les 
extermina, quoiqu'ils fussent bien soixante mille. - Ils étaient de la race des Cimbres et des 
Teutons. - Puis, César soumit les Allobroges. Les Usipétes et les Tancharei - quarante 
myriades d'hommes, combattants et autres, - furent taillés en pièces . Les Sucambres, avec 
cinq cents cavaliers, avaient mis en déroute cinq mille cavaliers de César en tombant sur 
eux à l'improviste : ils en furent bientôt punis par une sanglante défaite. 
 
 
Traduction Combes-Dounous 
Sur le site de Ph. Remacle : http://remacle.org/bloodwolf/historiens/appien/celtique.htm