LES SALTIQUES
Les saltiques ont donné leur nom à la plus grande famille d'araignée, celle des salticidae qui
rassemble plus de 4000 espèces décrites. Cette espèce compte des araignées de petite à moyenne
taille avec un céphalothorax carré muni de quatre gros yeux regardant vers l'avant et de deux
autres paires d'yeux (plus petits ceux-ci) sur le dessus. Ce céphalothorax est souvent garni de
poils brillants lui donnant un aspect métallique. Dans la famille des salticidae, il n'y a cependant
que très peu d'espèces du genre salticus, en Europe du nord il n'y a que neuf espèces dont le très
répandu salticus scenicus. Citons encore S.cingulatus ou S. zebraneus.
La pilosité de la face, dont l'aspect est un critère spécifique au sein de nombreux genres, porte
des noms particuliers : autour des gros yeux antérieurs, les soies,
souvent colorées vivement, sont des cils ; entre ces yeux et les chélicères, sur le clypéus, ce sont
des barbes.
L'aspect général est par ailleurs très variable, allant des espèces trapues et assez massives
chassant au sol, jusqu'aux espèces allongées et aplaties des troncs d'arbres et aux mimétiques de
fourmis au pédicule allongé très visible et à l'abdomen étranglé.
Les autres caractères généraux sont un céphalothorax presque toujours plus long que large, de
forme carrée en avant et arrondie en arrière ; des chélicères normalement verticales, mais les
mâles de certains genres les ont très développées et projetées en avant (dimorphisme sexuel) ; les
pattes sont plutôt courtes et robustes, parfaitement adaptées au saut (les mâles de certains genres
ont des soies colorées disposées en rangs ou en brosse qu'ils utilisent lors des parades,
d'autres ont des pattes I plus fortes, renflées, et souvent plus sombres) ;
l'abdomen a une forme plus ou moins allongée, arrondie en avant et s'amenuisant en arrière ; les
filières sont terminales, généralement courtes ; le pédicule est court, caché par l'abdomen, sauf
pour les genres myrmécomorphes (Myrmarachne, Leptorchestes et Synageles) chez qui il est
visible, participant à l'aspect "taille fine" imité de la fourmi.
Ces araignées sont très actives pendant les jours les plus chauds de l'année. Les saltiques ne
tissent pas de toiles, comme leur nom l'indique ce sont des araignées sauteuses qui utilisent leurs
pattes arrière remarquablement courtes et puissantes pour sauter sur leurs proies et s'en saisir
avec leurs pattes avant. Face à un prédateur, ces araignées savent esquiver en faisant des sauts
effectués à l'arrêt vers l'avant ou l'arrière ou sur les cotés. Cependant les saltiques malgré leur
excellente vue (voir plus bas), prennent toujours la précaution de se fixer à un fil de soie de
secours quand par exemple ils doivent sauter de branches en branches, car il leur arrive tout de
même de mal apprécier les distances.
Cette sympathique araignée est une espèce très curieuse qui ne fuit pas toujours devant un intrus
bien plus grand qu'elle mais qui bien au contraire après s'être un peu éloignée reste de long
moments pour l'observer. En restant calme sans bouger et ce, assez longtemps, cette minuscule
araignée finit même parfois par nous sauter sur la main.
La plus incroyable caractéristique des saltiques réside sans doute dans l'extraordinaire
complexité de son appareil visuel. Contrairement aux autres araignées la vision des saltiques est
très développée. Tout d'abord la position de ses quatre paires d'yeux, quatre à l'avant, quatre au
dessus du céphalothorax, lui donne un champ de vision de 360° ce qui leur confère une vision
binoculaire intégrale de leur environnement sans qu'ils aient besoin de bouger la tête. Ces yeux
sont précieux et quand ils viennent à être salis, l'araignée les nettoie en utilisant ses deux pattes
avant.
La description des yeux, très inégaux de taille, suffit pour caractériser cette famille :
les 4 antérieurs, placés sur le plan vertical du céphalothorax, sont très gros et resserrés ; les 2
médians fournissent une image binoculaire d'excellente résolution (pour une araignée), et
détectent les couleurs ainsi que, probablement, la lumière polarisée, et ils ont en outre une
capsule oculaire capable de se déplacer dans tous les sens, d'avant en arrière pour effectuer la
mise au point (comme un objectif d'appareil photo), de gauche à droite et de haut en bas, et aussi
un curieux mouvement de rotation intervenant dans la reconnaissance des proies et des
partenaires ; les yeux postérieurs sont disposés en rectangle, les médians sont très petits, presque
vestigiaux.
Mais le plus incroyable se sont ses quatre yeux de devant, en effet la partie interne de ces globes
oculaires peut bouger de haut en bas, de gauche à droite, et même effectuer des rotations. De
plus si on regarde à la loupe on se rend compte que la capsule oculaire peut se déplacer
d'avant en arrière dans la cavité céphalique, ce qui permet au Saltique de "zoomer" avec
ses yeux comme nous zoomons avec une caméra !… ( voir photos 503 504 505 506 )
Des études scientifiques ont démontré que ces araignées étaient capable de percevoir les couleurs
et la lumière polarisée. De tous les arthropodes, se sont eux qui ont la meilleure acuité visuelle et
la plus grande gamme de déplacements oculaires.
Concernant la reproduction chez les Saltiques, on peut relever l'existence d'une parade
amoureuse que le mâle effectue quand il rencontre la femelle, en effet celui-ci danse devant elle
de gauche à droite les pattes avant levées et l'abdomen relevé. Cette parade nuptiale varie selon
les espèces sans doute pour éviter toute hybridation.
Ce sont des araignées sauteuses aimant les biotopes ensoleillés,
qui s'exposent aux rayons du soleil sur les pierres et les murs (Salticus mutabilis, S. scenicus...)
ou les troncs d'arbres et les buissons (S. propinquus, S. zebraneus...) par exemple.
Elles sont généralement adultes du milieu du printemps au début de l'été.
Agiles, elles sautent souvent, même pour les déplacements d'exploration.
Le dimorphisme sexuel est important, les mâles développant des chélicères proclives
hypertrophiées. La libido des mâles est si forte que l'on voit de temps à autre des mâles se
courtiser l'un et l'autre et que l'on peut même déclencher cette danse en plaçant un saltique
devant un miroir !………
Après avoir été fécondée la femelle s'enferme dans une loge de soie où elle restera avec ses œufs
jusqu'à leur éclosion. Les jeunes sont aveugles à la naissance et doivent attendre leur première
mue pour y voir clair et partir de leur coté.
Ils quittent alors le nid pour courir chasser. La femelle meurt peu après.
Les Tarses (les pieds)
Sur la photo ci dessous on voit bien les scopulas au bout des tarses, des milliers de petits poils
qui génèrent de l'électricité statique et qui leurs permettent; à celles qui on ont, de grimper sur
n'importe quel support, même le verre !………
(photo de Michel #Deklik#)
Les Scopulas sont les petites masses noir au bout des tarses .
J’espère que tous cela vous auras instruits !………
PAT
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