Le Courrier de l’Observance thérapeutique Témoignages «... Pour moi, les médicaments n’évoquent rien ; c’est comme un trou blanc dans la tête quand j’y pense. Dès que je commence à les prendre, j’ai l’impression d’être incarcéré, en prison ; je ne peux pas les prendre... il m’est arrivé de resté 3 jours sans manger ; je me disais : “Tant que tu n’auras pas pris tes médicaments, tu ne mangeras pas”. Non, je ne peux pas... j’évite de me faire du mal. «Quand j’ouvre les flacons, je sens l’odeur, le goût des médicaments qui me donnent envie de gerber. J’ai demandé à mes amis ; ils m’ont dit : “Mais non, J..., ça ne sent rien”. Commentaire Patient de 36 ans, en arrêt maladie depuis un an. A toujours été en difficulté avec ses traitements et son suivi médical. «Quand je pense à la maladie, je me vois attaché à un gros poteau et on me dit : “C’est là qu’il faut aller (fait un geste en direction du fond de la salle) et démerde-toi”.» “…Trois prises par jour, 14 comprimés en tout, donc oui, il faut penser à les prendre quoi ! Mais bon, ça va, j’ai une technique infaillible : je les prends tout d’un coup, ça passe plus vite et ça m’empêche de trop y penser. Ça prend deux secondes, et puis après on n’y pense plus… Je prépare mes comprimés, et puis à la fin du repas je les attrape et pouf… non, non, il n’y a aucune difficulté dans la prise…”. “… Je les prends toujours régulièrement, même si je fais la fête. Je suis en voyage, ils viennent avec moi, je vais au restaurant, ils viennent avec moi, je vais pas me cacher quoi, je suis comme tout le monde…, je les emmène toujours avec moi. Je sais que c’est quand même important de se soigner…”. “… Je me suis organisé autour de ça, enfin, j’ai organisé ça autour de ma vie, c’est pas eux qui m’ont imposé, c’est moi qui me suis imposé le truc… Le matin après mon thé, je prends mes cinq machins, cinq bleus, vous voyez, pour moi, c’est les couleurs que je retiens : cinq bleus, un orange et puis deux blancs, bon après je suis tranquille pour la journée, mon Bactrim® dans l’après-midi, et puis le soir ben, je reprends mes cinq, moins un, puis mon Videx® à jeun, à jeun parce qu’il faut le prendre à jeun… Vous voyez, c’est très organisé quoi… mais c’est pas une contrainte…”. Propos recueillis par S. Lanier Commentaire Patient âgé de 29 ans, plutôt “combatif”, traité depuis 4 ans, 3e ligne de traitement, ne trouve pas de difficultés dans la prise de son traitement. Propos recueillis par B. Bonnet Commentaire Patient âgé de 62 ans, restaurateur, traité depuis 9 ans, 5e ligne de traitement, 15 comprimés par jour. Pour certains patients, la prise quotidienne de médicaments n’est pas complexe dans la mesure où elle s’intègre bien dans leurs habitudes de vie. Propos recueillis par B. Bonnet Commentaire “… Je les prends, on va dire, à 98 % ; ces 2 %, ça correspond soit quand on est au restaurant, ou quand on est invité par quelqu’un, surtout le week-end…”. Patient âgé de 36 ans, ancien toxicomane, traité depuis 8 ans, 5e ligne de traitement, ayant actuellement 9 comprimés par jour. Propos recueillis par B. Bonnet 17 Vol.1 - n° 2 - oct.-nov.-déc. 2000