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1.  La démarche, la problématique et les hypothèses  
 
Le  Lycée  Français  et  International  de  Hong-kong  est  un  établissement  scolaire 
français à l’étranger qui depuis 2002 a mis en place un projet de développement des 
TICE.  Il s’est engagé dans de lourds investissements matériels et logiciels qu’il a 
souhaité accompagner d’une formation interne aux TICE destinée à ses enseignants. 
Les  actions  de  formations  avaient  vocation,  implicitement,  à  faire  évoluer  les 
compétences  des  enseignants  pour  une  intégration  des  TICE  dans  les  pratiques 
pédagogiques. 
 
Au  terme  de  3  années  de  fonctionnement  de  ce  cadre,  le  LFI  veut  faire  une 
évaluation des formations et des changements qu’elles ont apportés dans les usages 
et  dans  les  compétences  mises  en  œuvre  dans  les  pratiques  pédagogiques  des 
maîtres. Au départ de notre recherche-action assez naïvement, sous l’impulsion de 
l’institution, nous nous sommes interrogé sur la contribution de la formation continue 
interne  des  enseignants  aux  TICE  à  l’intégration  de  ces  dernières  dans  les 
enseignements disciplinaires. 
 
Notre  interrogation  de  départ  se  voulait  montrer  les  conditions  et  limites  de  ce 
dispositif de formation interne pour un développement de l’usage des TICE au sein 
même  des  pratiques  enseignantes.  Notre  réflexion  se  limitait  à  la  qualité  de  la 
prestation et de ses effets sur les comportements et usages sur le poste de travail. 
Très  rapidement,  la  complexité  du  contexte  d’action  et  de  l’environnement 
institutionnel,  politique  et  pédagogique  s’est  imposée  comme  variable  de 
compréhension des imbrications entre politique sociale, politique de formation, plan 
de formation, actions de formations et usages sur le poste de travail. 
 
En réalité, c’était réinvestir complètement le processus de professionnalisation que 
nous vivions.  Il ne s’agissait plus de réfléchir seulement sur les conditions d’un type 
de  formation  qui  amèneraient  le  plus  grand  nombre  des  enseignants  vers  des 
usages professionnels des TICE. Dit autrement, il fallait dépasser notre vision de 
formateur et prendre la mesure que la formation est un moyen, parmi d’autres, qui 
permet à l’institution de consolider et de développer le niveau de compétence de ses 
salariés  et  ce,  à  la  condition  d’en  voir  la  portée  comme  « outil  de  management 
devant contribuer à la performance de l’entreprise. »
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Outil de management : la formation devient une variable managériale à la condition 
qu’elle  s’inscrive  dans  une  politique  sociale  formalisée,  qui  cadre  la  politique  de 
formation dont la traduction opérationnelle se fait dans un plan de formation. 
Ainsi conscient que la demande du commanditaire à vouloir mesurer la pertinence 
c’est-à-dire la performance d’actions de formation continue spécifiques aux TICE sur 
le changement des pratiques en classe sans vouloir s’interroger sur ses pratiques de 
management menait à une impasse.  
Impasse  théorique :  une  organisation  est  vue  comme  une  juxtaposition  de  lieux, 
matériels,  acteurs,  fonctions  et  actions  sans  interaction  malgré  la  présence  de 
valeurs  et  d’objectifs  à  atteindre.  Ces  derniers étant  posés  sans  liens  clairement 
explicites à ce qui doit concourir à leur réalisation. L’organisation n’est pas perçue 
comme un système. Il s’en trouve une extrême fragilité à rendre compte de la réalité 
et à la transformer. 
                                                 
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 MEIGNANT Alain, cours du master2 professionnel, Management et politique de formation, p 2