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Université de Rouen, UFR de Psychologie, Sociologie et Sciences de l’Education
Département de Sciences de l’Education
Master 2 professionnel INGENIERIE ET CONSEIL EN FORMATION
La formation continue interne pour l’intégration des TICE
dans un établissement scolaire
Conditions politiques, organisationnelles et pédagogiques
GUARNERI Jean-Yves
Sous la direction de Pierre HEBRARD
Septembre 2005
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SOMMAIRE
INTRODUCTION------------------------------------------------------------------------------------------ 3
1. LA DEMARCHE, LA PROBLEMATIQUE ET LES HYPOTHESES---------------- 5
2. ELEMENTS THEORIQUES DE L’EVALUATION ET CONTEXTUALISATION- 10
3. ELEMENTS DE COMPREHENSION DE LA PROBLEMATIQUE : SITUER LA
FORMATION CONTINUE INTERNE AUX TICE---------------------------------------- 12
4. L’ANALYSE DU DISPOSITIF TECHNICO-PEDAGOGIQUE ET DES USAGES
PEDAGOGIQUES DES TICE---------------------------------------------------------------- 30
5. L’ANALYSE DE LA FORMATION CONTINUE INTERNE DES ENSEIGNANTS
AUX TICE------------------------------------------------------------------------------------------ 54
6. RETOUR SUR NOS HYPOTHESES------------------------------------------------------- 77
7. LES PRECONISATIONS POLITIQUES, ORGANISATIONNELLES ET
PEDAGOGIQUES------------------------------------------------------------------------------- 81
CONCLUSION---------------------------------------------------------------------------------------------- 96
ANNEXES--------------------------------------------------------------------------------------------------- 98
BIBLIOGRAPHIE------------------------------------------------------------------------------------------ 115
TABLE DES MATIERES--------------------------------------------------------------------------------- 117
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Introduction
Le développement des TIC dans la société modifie nos manières de travailler, de
produire, de créer, de communiquer, d’échanger : c’est une réalité sociale et
culturelle. L’Ecole ne peut pas ignorer les évolutions qui l’entourent. Elle doit
s’adapter à son public et aux exigences de la société dans laquelle elle s’inscrit et
elle peut profiter des nouveaux instruments à sa disposition pour se rénover.
L’introduction des TIC à l’Ecole répond à une nécessité sociale et culturelle.
Retour sur ses missions. L’Ecole doit instruire et préparer le futur travailleur en
faisant acquérir aux élèves des habilités à l’usage des outils et techniques et une
culture technique. La technologie est une composante de la culture et la place d’une
culture scientifique et technique à l’Ecole est fondamentale.
L’Ecole doit former le futur citoyen. Tout citoyen doit acquérir une certaine maîtrise
des TIC et fléchir sur leurs usages par une éducation aux médias. Il faut
développer chez les élèves une pensée critique vis-à-vis des médias.
L’Ecole doit favoriser une égalité des chances. Il faut faire s’approprier les TIC par
tous et rendre accessibles leurs potentiels à tous.
L’Ecole doit développer l’ouverture des élèves sur le monde et les TIC peuvent être
de puissants outils pour le faire.
Les TIC instruments au service des enseignements et des apprentissages. Les
TIC sont des artefacts dagogiques. Dans une situation pédagogique, les TIC
visent à accroître l’efficacité du geste (quantité, qualité et rapidité). Elles ont un rôle
amplificateur de l’action. Les TIC peuvent être des outils intellectuels pour
représenter une situation à étudier et contrôler l’action à réaliser. Elles ont un rôle de
médiateur entre le sujet et l’objet de savoir. C’est leur fonction de « miroir cognitif ».
Les TIC peuvent être des « tiers médiateur » dans les interactions élèves-élèves et
élèves-enseignant.
Les TIC au service du professionnel. Le métier d’enseignant évolue avec les
TIC. Pour l’enseignant, ses instruments au service de sa préparation, de ses projets
et de sa pédagogique changent, ses pratiques existantes s’améliorent ou de
nouvelles apparaissent, sa manière de communiquer et de s’inscrire dans une
démarche de production collective évolue. Une culture réseau se met en place :
l’enseignant devient un élément d’un réseau de compétences qui coopère et qui
échange.
Nous le voyons, les arguments en faveur d’un usage des TIC au sein des
établissements scolaires ne manquent pas. Par contre, l’introduction généralisée des
TIC pose le problème de l’accompagnement et de la formation des enseignants et le
LFI l’a bien compris. Il a mis en place une formation interne à ces technologies.
Mais il ne suffit pas de financer un poste de formateur pour que la formation
réussisse à soutenir cette introduction. Il faut préciser les objectifs que la formation
poursuit, la situer dans la stratégie de l’organisation, la doter d’un cadre
organisationnel, d’un référentiel de compétences et de contenus de formation
articulés. Ce sont ces éléments rendus visibles et construits avec l’appui des acteurs,
sans confusion des niveaux de responsabilités qui leur incombent, qui pourront
réussir à faire entrer les TIC dans les pratiques au service des enseignements et des
apprentissages.
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Précisions sur les acronymes.
TICE. Sans vouloir entrer dans les débats qui s’animent autour des définitions de cet
acronyme et pour clarifier ce à quoi nous faisons référence lorsque nous
l’employons, nous avons retenu que :
- le T ferait référence à technologies. La technologie s’entend comme l’ensemble
des discours, pratiques, valeurs et effets sociaux liés à une technique particulière
dans un champ particulier,
- le E correspondrait à enseignement, valorisant la dimension « outil au service de
la transmission des savoirs ». Mais d’autres acceptations sont possibles comme
Ecole, Education, Educatives,…
Concernant le C de communication et le I d’information, rappelons que trois pôles
constituent les Technologies de l’Information et de la Communication : le pôle
audiovisuel, le pôle informatique, le pôle des télécommunications. Grâce à la
numérisation de l’information et l’évolution de l’ordinateur ces trois pôles tendent à
converger. L’ordinateur capable de gérer l’information numérisée sous divers
modes (textes, sons, images fixes ou animées, données), offrant la possibilité de
navigation entre ces informations et connecté à des réseaux de communication
interne et externe à son implantation physique, participe de ce rapprochement. Ainsi
la multimodalité, l’interactivité et la mise en réseau intègrent fortement ces trois
pôles.
Aussi, dans notre étude lorsque nous évoquons les TICE, nous faisons référence de
manière un peu schématique à l’ordinateur outil d’enseignement-apprentissage, mais
gardons à l’esprit l’ensemble des instruments qu’il intègre et des usages qu’il offre.
TICE
. : Technologies de l’Information et de la Communication dans l’Enseignement.
TIC :
Technologies de l’Information et de la Communication
LFI : Lycée Français et International « Victor Segalen » de Hong-kong
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1. La démarche, la problématique et les hypothèses
Le Lycée Français et International de Hong-kong est un établissement scolaire
français à l’étranger qui depuis 2002 a mis en place un projet de développement des
TICE. Il s’est engagé dans de lourds investissements matériels et logiciels qu’il a
souhaité accompagner d’une formation interne aux TICE destinée à ses enseignants.
Les actions de formations avaient vocation, implicitement, à faire évoluer les
compétences des enseignants pour une intégration des TICE dans les pratiques
pédagogiques.
Au terme de 3 années de fonctionnement de ce cadre, le LFI veut faire une
évaluation des formations et des changements qu’elles ont apportés dans les usages
et dans les compétences mises en œuvre dans les pratiques pédagogiques des
maîtres. Au départ de notre recherche-action assez naïvement, sous l’impulsion de
l’institution, nous nous sommes interrogé sur la contribution de la formation continue
interne des enseignants aux TICE à l’intégration de ces dernières dans les
enseignements disciplinaires.
Notre interrogation de départ se voulait montrer les conditions et limites de ce
dispositif de formation interne pour un développement de l’usage des TICE au sein
même des pratiques enseignantes. Notre réflexion se limitait à la qualité de la
prestation et de ses effets sur les comportements et usages sur le poste de travail.
Très rapidement, la complexité du contexte d’action et de l’environnement
institutionnel, politique et dagogique s’est imposée comme variable de
compréhension des imbrications entre politique sociale, politique de formation, plan
de formation, actions de formations et usages sur le poste de travail.
En réalité, c’était réinvestir complètement le processus de professionnalisation que
nous vivions. Il ne s’agissait plus de réfléchir seulement sur les conditions d’un type
de formation qui amèneraient le plus grand nombre des enseignants vers des
usages professionnels des TICE. Dit autrement, il fallait dépasser notre vision de
formateur et prendre la mesure que la formation est un moyen, parmi d’autres, qui
permet à l’institution de consolider et de développer le niveau de compétence de ses
salariés et ce, à la condition d’en voir la portée comme « outil de management
devant contribuer à la performance de l’entreprise. »
1
Outil de management : la formation devient une variable managériale à la condition
qu’elle s’inscrive dans une politique sociale formalisée, qui cadre la politique de
formation dont la traduction opérationnelle se fait dans un plan de formation.
Ainsi conscient que la demande du commanditaire à vouloir mesurer la pertinence
c’est-à-dire la performance d’actions de formation continue spécifiques aux TICE sur
le changement des pratiques en classe sans vouloir s’interroger sur ses pratiques de
management menait à une impasse.
Impasse théorique : une organisation est vue comme une juxtaposition de lieux,
matériels, acteurs, fonctions et actions sans interaction malgré la présence de
valeurs et d’objectifs à atteindre. Ces derniers étant posés sans liens clairement
explicites à ce qui doit concourir à leur réalisation. L’organisation n’est pas perçue
comme un système. Il s’en trouve une extrême fragilité à rendre compte de la réalité
et à la transformer.
1
MEIGNANT Alain, cours du master2 professionnel, Management et politique de formation, p 2
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