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Silurien, le Dévonien et les bandes de roches plutoniques orientées NE—SW ; toutes
ces formations disparaissent sous le Permo-Trias de Saales—Champenay.
(2) Au-delà de la faille de Saales vers l'Ouest on entre dans le massif de
Moyenmoutier—Senones—la Grande-Fosse qui se prolonge finalement, dans le quart
nord-ouest de la feuille, dans le petit triangle de socle de Raon-l'Étape. Si l'on fait
abstraction de la couverture permo-triasique, on a un grand massif dévonien,
essentiellement volcanique (à vrai dire l'âge du trapp de Raon-l'Étape n'est pas connu),
pénétré par des filons et masses doléritiques et microgranitiques. La portion
méridionale est caractérisée par la présence de diorites et de granodiorites qui
pourraient représenter le prolongement des roches plutoniques du massif du
Champ-du-Feu. Le cœur de ce horst est occupé par le granité intrusif de Senones. Les
intercalations volcaniques basiques dans le Permien sont présentes en deux endroits :
dans le secteur de la Grande-Fosse et au Nord-Ouest de Senones.
(3) La zone du Climont et de Colroy-Ia-Grande détient son originalité d'une part de
la tectonique d'écaillés qui l'affecte, d'autre part des roches apparemment si étrangères
au reste du socle vosgien : schistes verts, micaschistes, gneiss dioritiques, blasto-
mylonites. Le biseautage, vers l'Ouest, de ces éléments donne à penser que l'on a
affaire à leur disparition, au niveau de la Grande-Fosse, sous forme d'un seul linéament
tectonique caché sous la couverture permo-triasique, accusant fictivement la limite
entre Vosges moyennes et Vosges cristallines du Nord.
(4) Le quatrième secteur est occupé par les gneiss et les migmatites des Vosges
moyennes au sein desquels apparaît une portion du granité des Crêtes ou granité de
Sainte-Marie-aux-Mines.
(5) Dans ce domaine c'est la couverture permo-triasique du Bassin de Saint-Dié qui
annonce les grands ensembles sédimentaires du Bassin de Paris. De grands sommets
tabulaires sont couronnés par le Conglomérat principal.
(6) Enfin, dernier bastion du socle des Vosges du Nord, à l'Ouest, le massif d'Étival,
avec ses diorites et ses granodiorites, est bordé au Sud par d'importantes venues
volcaniques attribuées au Permien et masquant en bonne partie les schistes ordoviciens
de Saint-Michel-sur-Meurthe.
HISTOIRE GÉOLOGIQUE
L'histoire géologique des terrains rencontrés appartiennent à quatre périodes : anté-
hercynienne (Précambrien, Silurien), hercynienne (Dévono-Dinantien), post-
hercynienne, Quaternaire. Au Précambrien sont attribués les terrains cristallophylliens
de Fraize—Urbeis et de Sainte-Marie-aux-Mines d'une part, les écailles du Climont et la
série de Ville d'autre part. Un métamorphisme et une tectonique au moins cadomienne
les a affectés une première fois. Les schistes siluriens de Steige et de Saint-Michel-sur-
Meurthe marquent un intéressant jalon stratigraphique entre le socle ancien et les
dépôts dévoniens. Ceux-ci sont essentiellement volcano-détritiques et ont été pénétrés
par des venues magmatiques annonçant le plutonisme hercynien proprement dit qui fut
un peu partout la cause d'un intense métamorphisme thermique. Le Permien,
caractérisé surtout par des dépôts détritiques, a été aussi l'époque d'importantes
venues volcaniques acides (rhyolites, rhyolites ignimbritiques) et basiques (andésites et
basaltes) dont la répartition semble assez capricieuse ; ce volcanisme est cependant
cantonné dans la portion de socle appartenant aux Vosges cristallines du Nord et plus
spécialement au voisinage (ou dans le prolongement) des grands décrochements. La
dislocation de Lubine marque aussi la limite nord des dépôts houillers (Stéphanien) et a
rejoué, semble-t-il, jusqu'au Saxonien. La pénéplaine post-hercynienne a été très tôt
découpée en grands blocs affaissés ou remontés les uns par rapport aux autres de sorte
que c'est une pénéplaine polygénique qui a été creusée et modelée par les fleuves des
grandes glaciations quaternaires.