c'est-à-dire vécue après le recrutement et plus
l’intention de quitter l’entreprise sera élevée.
Les promesses non tenues en termes de climat
de travail, de rémunération, de perspectives
d’évolution se traduisent ipso facto par une
baisse de la loyauté, de l’engagement, et de la
confiance du salarié pour, in fine, le conduire à
partir.
Dans ces conditions, intégrer, fidéliser sont des
éléments centraux de la gestion des talents.
Cette intégration (encore appelée socialisation
organisationnelle) renvoie à un processus
d’acquisition de rôles, de comportements,
d’attitudes et de valeurs nécessaires pour
devenir membre à part entière de l’organisation,
ce qui correspond à un véritable enjeu
identitaire. Il s’inscrit dans une double interaction
d’acquisition et de transmission de rôles. Il faut
que le nouvel entrant ait la volonté de s’adapter
et également que le groupe de membres
expérimentés sache et accepte de transmettre.
L’intégration doit donc être formalisée pour
exprimer un véritable accueil et éviter toute
désillusion… mais pas trop, car il faut éviter
l’uniformisation qui nuit à la créativité. Un
équilibre subtil est à trouver pour réussir ce
processus qui se décompose en trois étapes :
La socialisation anticipée, qui
commence lors des toutes premières
rencontres avec l’entreprise : l’image de
l’entreprise, la procédure de
recrutement, à ce stade, jouent un rôle
déterminant.
L’entrée effective, qui correspond à la
phase d’intégration et s’étale sur les six
premiers mois environ : il s’agit durant
cette phase de comprendre les codes,
les rites, les modes de fonctionnement de
l’entreprise, qu’ils soient tacites ou
explicites. C’est à ce stade que
l’intention de partir est la plus susceptible
de se réaliser. Il s’agit donc d’une phase
très sensible.
La dernière phase correspond au
moment où le nouvel entrant a le
sentiment d’être « membre à part
entière » ; il se sent en phase avec les
valeurs de l’entreprise qu’il a assimilées.
Le processus de socialisation
organisationnelle est achevé et la
nouvelle identité professionnelle est
acquise.
La socialisation organisationnelle ne concerne
pas seulement les nouveaux entrants dans
l’organisation. Sont également concernés les
salariés qui appartiennent à l’entreprise mais
changent de filiales, de services, de
départements… Dans ces cas, le processus est
également à prendre en considération et ne doit
pas être négligé. Il permet également de
comprendre pourquoi la culture
organisationnelle est un déterminant
fondamental de l’attractivité et de la fidélisation,
car elle exprime les valeurs, les normes, les rituels
et idéaux partagés par l’ensemble des salariés.
Enfin, il semble important de comprendre que la
fidélisation dépasse le simple fait de rester dans
une entreprise. Elle exprime une volonté : la
volonté de faire partie de l’organisation. Elle
exprime également le sentiment d’être en
adéquation avec l’entreprise et ses valeurs. Elle
se traduit par une faible propension à rechercher
du travail ; un attachement de forme affective
et également une efficacité plus grande dans
l’exécution des tâches prescrites. On voit ainsi
clairement son importance stratégique pour une
entreprise et l’intérêt de mettre en place des
pratiques de GRH pour la développer et la
renforcer.
La fidélisation ne se décrète pas. Elle est la
résultante de différents éléments :
l’engagement, découlant lui-même de la
satisfaction au travail. Celle-ci existe si l’équilibre
vie professionnelle-vie privée est réel ; si la phase
d’accueil et d’intégration est de qualité, si la
rémunération et les avantages sociaux sont
estimés satisfaisants, etc. La performance naît
directement de ces éléments, qui, tous, mettent
en évidence le rôle du management.
Il faut un management qui sache « prendre soin »
des collaborateurs, pour qui les notions de
compassion, d’humilité, voire de pardon font
sens ainsi qu’en témoignent les travaux
académiques récemment publiés sur le
leadership. Ces travaux évoquent un leadership
« éthique », un leadership « qui soit au service des
collaborateurs », un leadership « humble », un
leadership « durable et responsable », etc.
Autant de façons d’appréhender le