Pour sortir de la crise

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Pour sortir de la crise
L'Union Européenne a inscrit le principe de subsidiarité dans ses traités. L'idée est de favoriser le niveau de pouvoir le plus local, le plus bas possible dans les prises de décision où les niveaux se font concurrence pour coller aux intérêts de la population.
Selon ce principe (voir ici),
l’Union ne pourra agir dans un domaine politique que si:
• cette action fait partie des compétences conférées à l’UE par les traités (principe d’attribution); • dans le cadre des compétences partagées avec les États membres, l’échelon européen est le plus pertinent pour atteindre les objectifs fixés par les traités (principe de subsidiarité); • le contenu et la forme de l’action n’excède pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par les traités (principe de proportionnalité). Pour ce qui est des drames du chômage et de l'emploi, ces problèmes doivent donc être posés à un niveau européen puisque la monnaie et le cadre économique sont fixés à ce niveau­là: l'échelon européen est le plus pertinent.
Pour autant, les institutions européennes sont aussi compliquées que bureaucratiques. Nous avons donc opté pour une solution européenne qui contourne et les institutions européennes et les législations nationales. On ne change rien, on rajoute, sans voter de loi nationale, sans devoir obtenir l'unanimité des États membres, on crée un nouveau machin.
Explications.
• Quelques données: Il y 17 T€ (17.000.000.000.000) de valeur ajoutée annuelle en Europe ­ 17 millions de millions d'€. Sur ces 17 trilliards, la France représente 2 trilliards d'€ de valeur ajoutée annuelle et la Belgique 400 milliards d'€ (0,4 trilliards).
Avec selon éconosphère (ici) 65% pour les salaires
soit 11T€
et 35% pour le capital (dividendes)
soit 6T€
Population active de l'Union européenne = 250 millions de producteurs
Chômeurs en Union européenne = 26 millions de producteurs
Retraités en Union européenne = 100 millions de producteurs • Avant toute chose éviter la fuite des capitaux Avant de mettre sur pied ce plan, pour éviter que les spéculateurs ne vide les circuits économiques de leur substance monétaire, il faut opérer des changements de monnaie de référence.
Lénine lui­même eut à faire face au pouvoir de nuisance des boursicoteurs.
Pour leur enlever tout pouvoir de nuisance, il faut changer de monnaie et de mode de création monétaire. Le crédit n'a pas de sens. Il faut et il suffit d'avoir recours à la cotisation­investissement et à la création monétaire directe par les pouvoirs publics pour financer les divers investissements urgents à faire à la veille de la transition énergétique.
Il faut avoir recours à quatre monnaies différentes au niveau de la zone considérée en transition salariale ­ l'Europe, par exemple.
La première monnaie sera la monnaie convertible, inutilisable sur le marché interne. Son cours sera contrôlé par les autorités publiques, en concertation avec les partenaires commerciaux. Cette monnaie servira exclusivement au commerce extérieur de la zone monétaire en transition salariale. Appelons­la le Thaler.
La deuxième monnaie sera une monnaie exclusivement interne. C'est avec cette monnaie que seront
versés les salaires dans la zone, c'est elle qui servira de moyen de paiement pour les salaires ou pour
les marchandises à prix standard. Appelons cette monnaie l'écu.
La troisième monnaie aura la même valeur que l'écu mais ne sera d'usage que local. Elle permettra aux commerçants de concentrer leur activité sur les produits locaux; elle permettra d'amorcer la relocalisation de l'économie.
La quatrième monnaie sera l'Itaca. Un itaca vaut une heure de travail (quelle que soit la qualification, les prestations effectives et les réalisations du travailleurs). Les itacas sont délivrés par des associations agréées qui utilisent le travail bénévole. Les itacas peuvent ensuite être échangés. Leur cours est celui de l'heure de travail. L'itaca vaut sur l'ensemble de la zone.
Ces quatre monnaies différentes permettront d'abandonner l'euro en une dizaine de jours. Les détenteurs d'euros devront les convertir à des guichets en lien avec le fisc (ce sera l'occasion de refaire les finances publiques). Passée cette période, la banque centrale et les banques privées ne reconnaîtront plus l'euro. Faute de reconnaissance bancaire, les comptes en euros des paradis fiscaux, les titres dérivés, les valeurs boursières en euros seront livrés aux marchés et disparaîtront en tant que valeurs économiques, leur valeur tendra rapidement vers zéro.
Comme la masse monétaire européenne aura été amputée de sa composante dormant dans les paradis fiscaux, les autorités pourront (et devront) créer énormément de monnaie pour remplacer celle qui aura disparu. La monnaie créée servira à socialiser les outils de production et à payer les salaires, fondements de l'économie.
• Plan de résolution des drames de l'emploi et du chômage en Europe Voici nos pistes dans l'ordre. Ce sont des pistes de compromis, des mesures pragmatiques, réalistes, pavées de bon sens. Nous proposons de socialiser la valeur ajoutée pour nous libérer de l'emploi.
1. créer une sécurité sociale européenne supplémentaire qui s'additionnerait aux sécus nationales
avec un taux de cotisation de 25% supplémentaire.
Cette sécurité sociale complémentaire garantirait ou compléterait les prestations chômage, retraite et
santé intégralement dans les pays où les sécurités nationales ne le font pas encore.
Les délégués de la sécurité sociale européenne seront élus directement au suffrage universel lors des
élections sociales. Leurs mandats seront révocables.
soit 2,75 T€ de cotisations en plus (et une augmentation des prix de l'ordre de 15 à 20% à long terme, sur quelques années et de 4% immédiatement) par cette mesure toute simple, 25% de cotisation sur tous les salaires en Europe (et une taxe équivalente sur les
produits importés). ­ Le problème de la déflation est résolu: la déflation est une baisse générale des prix à la
consommation qui accompagne des crises économiques majeures. La déflation signe une catastrophe économique, une crise de surproduction or, en Europe, aujourd'hui, nous sommes à l'aube d'une déflation. L'augmentation des prix et du PIB par les salaires
socialisés empêche ce type de crise et relance la machine économique.
Nous aurions alors une clé de 15,25T€ pour les salaires et 6T€ pour les dividendes avec une augmentation importante du PIB ­ de 4% immédiatement et de 15 à 25% sur le long
terme ­ et une relance de la consommation, comme nous l'avons dit.
Divers pays d'Europe ont déjà des prestations sociales. Les 4,25T€ (11.300€ par producteur) vont compléter et harmoniser les prestations chômage inconditionnelles et les prestations de retraite en Europe.
­ En suivant l'idée de Friot, on pourrait imaginer une harmonisation, en complément des
prestations traditionnelles, sur une échelle de 1.500€ à 6.000€. En calculant une moyenne d'un peu moins de 3.000€ mensuels à financer pour les 126 millions de producteurs au chômage ou à la retraite, nous obtenons les 4,25T€ de supplément de PIB. Des millions de travailleurs sont libérés des employeurs et de la misère.
Pour ne pas modifier les équilibres des échanges face à la concurrence extra­européenne, il faut prélever une taxe limitée sur les produits d'importation ­ taxe de l'ordre de 25% de la part salariale de la valeur ajoutée, soit environ 4% du prix. Pour ne pas réveiller la guerre économique, pour montrer notre bonne volonté, son montant en sera intégralement reversé sous forme de salaire socialisé aux producteurs des pays exportateurs. Les partenaires économiques de l'Europe verront de ce fait leurs salaires légèrement revalorisés, ce qui les rendra plus stables et plus prospères.
2. socialiser la partie salariale de la valeur ajoutée
Les 11 T€ salariaux restant peuvent aller directement à une caisse européenne des salaires à créer en plus de tout ce qui existe. Progressivement, par classes d'âge, par exemple, les producteurs seront salariés par cette caisse indépendamment de leur activité professionnelles. Les salaires se calculeront dans une échelle semblable à celle du chômage ou des retraites. Les montants seront inchangés (sauf les montants inférieurs à 1.500€ ramenés à cette somme et les montants supérieurs à 6.000€ également ramenés à cette somme). Soit, si l'on évalue à 415 millions de travailleurs majeurs la population de l'Union ­ retraités compris ­, l'ensemble des salaires et de la nouvelle cotisation européenne représente un budget de 36.000€ par travailleur par an, ce qui permet une salarisation dans l'échelle envisagée immédiate sans supplément, sans aucune augmentation de prix. L'ensemble des travailleurs du continent est libéré des employeurs et peut enfin travailler comme bon lui semble.
Comme l'ensemble des petits salaires est augmenté, la demande relance la machine économique. Comme l'activité est libérée de la tutelle des employeurs, la créativité se déploie et de nombreuses initiatives se développent pour répondre au défit de la transition énergétique et de la crise écologique. Pour la première fois depuis des décennies si ce n'est des siècles, on peut soigner les malades, accompagner les personnes âgées, passer du temps avec les enfants. L'économie devient quelque chose de fort utile.
3. On socialise aussi les investissements et la part du capital, les 6T€.
On peut, au choix et de manière non exclusive, infliger une amende aux propriétaires lucratifs; taxer
la propriété lucrative à des taux extrêmes; taxer intégralement les gains issus de la propriété lucrative ou abolir légalement la pratique de la propriété lucrative. Parallèlement, on organise la propriété d'usage des entreprises. Des conflits peuvent enfin éclater, des décisions se prennent enfin,
les choses bougent.
La socialisation des investissements et l'abolition de la propriété lucrative rendent le libre­échange possible avec les partenaires commerciaux puisque les prix à la production sont maîtrisés. La question du libre­échange et du protectionnisme est de toute façon débattue de façon démocratique.
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