Depuis les années soixante-dix, l'idéologie qui sous-tend le système est celle du nouveau
management. C'est cette idéologie qui produit un discours, "des associations d'idées [significados
ideacionales], des relations d'identité qui induisent des pratiques sociales" (p.92).
Le troisième chapitre analyse un ensemble de textes sélectionnés. Il décrit comment les arêtes de
ces discours, les images utilisées mettent en évidence la façon d'opérer de ces dispositifs. De cette
façon, elle examine les associations d'idées du monde du travail et du sujet éthique. Ces associations
se comprennent en les analysant selon quatre axes:
- la substance éthique, partie de l'individu qui est le matériaux principal de la conduite
morale
- le travail éthique proposé, les actions que doit mener le sujet sur sa substance éthique
- les modes de sujétion, les façons de se lier aux règles et aux obligations qui
s'appliquent à la conduite
- la téléologie, l'ensemble des finalités articulées à atteindre.
Un point remarquable qui apparaît dans cette analyse, c'est le recours dans les discours à
l'émotionalité et à la conception qui lui est liée d'individu intégral. Les nouvelles formes de gestion
prennent l'émotionalité de l'individu comme matière première de la conduite. Cet émotionalité est
définie comme l'ensemble des états affectifs du sujet, conçus comme états d'humeur.
En apparence, ces modèles dépassent la dualité corps-esprit du modèle fordiste au profit d'une
compréhension de l'individu comme un tout. Cependant, cette dualité devient un trio: corps-esprit-
émotionalité. Cette division pallie les défauts du capitalisme puisque l'émotionalité ne se gère pas
comme le corporel. Le plus important est de domestiquer, de contrôler les émotions. Il est clair que
le but ultime des actions de l'individu est l'augmentation de la productivité. À partir de
l'augmentation de la productivité individuelle, on atteint le but suprême, l'augmentation de la
productivité de l'entreprise.
Note: Ici, vous savez que les gains de productivité concrète ne font pas gagner de
productivité abstraite, économique, puisque les gains financiers sont absorbés par le jeu
de la concurrence: toutes les entreprises obtiennent les mêmes gains par les mêmes