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modèle originate to distribute, l’insuffisante gestion des risques au sein des établissements
financiers, les lacunes de la régulation de certains segments importants du système financier.
Ces faiblesses ont été amplifiées par la dynamique procyclique des dispositifs
réglementaires, comptables et de gestion des risques.
L’excès de liquidité mondiale est souvent mis en avant comme facteur d’accélération
et d’amplification des crises financières depuis le milieu des années quatre-vingt-dix, sans
avoir jusqu’à présent été réellement appréhendée et empiriquement testée.
La liquidité mondiale pourrait se définir comme la somme agrégée des liquidités
nationales exportables. Comme l’indiquent P. Artus et M-P Virard (2010), elle renvoie à
l’ensemble des bases monétaires mondiales. A cette définition doit cependant s’ajouter un
critère : celui de la capacité de la monnaie à s’exporter. En effet, la liquidité nationale ne peut
influencer la liquidité d’un autre pays que si elle peut être utilisée au delà de son territoire
d’origine. Certains pays dont la Chine établissent des contrôles empêchant l’exportation de
leur monnaie. La monnaie dans de telles conditions ne peut influencer significativement la
liquidité mondiale. Par conséquent, il semble judicieux de retenir le caractère « exportable »
dans la définition de la liquidité mondiale.
A l’instar de la liquidité nationale, la liquidité mondiale peut prendre plusieurs
formes dérivant des bases monétaires nationales ou de leurs contreparties. Il peut s’agir
d’agrégats monétaires, du crédit via la fixation du taux d’intérêt par la banque centrale ou
encore de réserves de change à travers l’achat de titres étrangers contre devises accumulées.
Mais quelle que soit la forme retenue, la liquidité mondiale a connu et connaît encore une
véritable expansion. Le crédit aux Etats-Unis a augmenté chaque année de 12 à 13% entre
1995 et 2000 puis entre 2003 et 2005. Le taux d’intérêt quasi-nul au Japon depuis 1995 a
conduit à une explosion de l’agrégat monétaire M1 et est une condition d’emprunt favorable
à l’échelle mondiale. Par ailleurs, les pays émergents et exportateurs de pétrole accumulent
de plus en plus de réserves de change qu’ils recyclent sur les marchés d’actifs étrangers en
vue de limiter le coût d’opportunité de détention des réserves de change ainsi que le coût de
stérilisation. Ainsi, tant les pays développés que les pays émergents sont impliqués dans
l’accroissement de la liquidité mondiale. Selon la théorie quantitative de Fisher, cette hausse
devrait entraîner une hausse du niveau général des prix. Or l’inflation reste globalement
stable dans la plupart des pays développés et un grand nombre de pays émergents. Le