Pascal BURESI
Directeur de recherche au CNRS
Anne DESCAMPS
Professeur en CPGE, lycée Jean Jaurès à Reims (51)
Ivan DUFRESNOY
Professeur au lycée Jean Monet à Franconville (95)
Marie-Reine HAILLANT
Professeur au lycée Auguste Blanqui à Saint-Ouen (93)
Jean HUBAC
Académie de Rouen
Sandrine LEMAIRE
Professeur en CPGE au lycée Jean Jaurès à Reims (51)
François-Xavier NÉRARD
Maître de conférences en histoire contemporaine
à l’université de Bourgogne
Xavier PAULÈS
Maître de conférences à l’EHESS
Sandrine SAULE
Professeur au collège Jean-Jacques Rousseau
au Pré-Saint-Gervais (93)
Marie-Bénédicte VINCENT
Maître de conférences en histoire contemporaine
à l’université d’Angers
HISTOIRE
Tle L-ES
Regards historiques
sur le monde actuel
Sous la direction de
Guillaume BOUREL
Professeur en classes
préparatoires au lycée
Auguste Blanqui
àSaint-Ouen (93)
Marielle CHEVALLIER
Centre national
de documentation
pédagogique (75)
© Hatier, 2012 ISBN : 978-2-218-96115-1
Toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par tous procédés, en tous pays, faite sans autorisation
préalable est illicite et exposerait le contrevenant à des poursuites judiciaires. Réf. : loi du 11 mars 1957, alinéas 2 et 3 de larticle 41.
Une représentation ou reproduction sans l’autorisation de léditeur ou du Centre Français d’Exploitation du droit de copie (20rue
des Grands-Augustins, 75 006 Paris) constituerait une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code pénal.
Édition : Martine Schmitt et Aurélie Joubert-Mérandat
Mise en pages : Sabine Beauvallet
3
Sommaire
THÈME 1
Le rapport des sociétés à leur passé
.................................................. 5
CHAPITRE 1 Le patrimoine: lecture historique ............................................................ 9
CHAPITRE 2 Les mémoires en France: une lecture historique ................................... 31
THÈME 2
Idéologies, opinions et croyances en Europe et aux États-Unis
de la fi n du XIX
e
siècle à nos jours
.................................................... 45
CHAPITRE 3 Socialisme et mouvement ouvrier en Allemagne depuis 1875 ............... 47
CHAPITRE 4 Médias et opinion publique dans les grandes crises politiques
en France .................................................................................................. 71
CHAPITRE 5 Religion et société aux États-Unis depuis les années 1890 ................... 91
THÈME 3
Puissances et tensions dans le monde
de la fi n de la Première Guerre mondiale à nos jours
.................. 113
CHAPITRE 6 Les États-Unis et le monde depuis 1918............................................... 117
CHAPITRE 7 La Chine et le monde depuis le mouvement du 4 mai 1919 ................ 145
CHAPITRE 8 Le Proche et le Moyen-Orient: un foyer de confl its ............................ 167
THÈME 4
Les échelles de gouvernement dans le monde
de la fi n de la Seconde Guerre mondiale à nos jours
................... 193
CHAPITRE 9 Gouverner la France depuis 1946 .......................................................... 195
CHAPITRE 10
Le projet d’une Europe politique depuis le congrès de La Haye (1948)
.. 215
CHAPITRE 11 Le gouvernance économique mondiale depuis 1944 ............................ 235
5
THÈME 1
Le rapport des sociétés
à leur passé (9-10 heures)
point du programme
La fascination des sociétés contemporaines pour leur passé, lisible dans lextension de la patrimonialisa-
tion de ses vestiges, est sans doute liée à l’accélération des mutations quelles connaissent. Elle sexprime
dans la place que le patrimoine et les mémoires prennent dans lespace public. Cette place témoigne
du «présentisme» que François Hartog pense lire dans labandon de la conception que le passé éclaire
lavenir au pro t dune instrumentalisation souvent au service des émotions du présent. Pour des élèves
de terminale qui sont destinés à l’enseignement supérieur et qui suivent parallèlement un enseignement
de philosophie, létude du regard de l’historien sur le patrimoine et les mémoires est loccasion dune
fructueuse ré exion sur l’apport de la démarche historique à la construction de lesprit critique.
Les processus de patrimonialisation et de mémorialisation sont parents. Ils consistent en lattribution
dune valeur à une sélection de traces matérielles ou immatérielles du passé : monuments, objets,
pratiques culturelles, souvenirs… Cette valeur est attribuée dans le cadre d’un jeu déchelles qui part
de l’individu (la mémoire personnelle et familiale, les objets et rites du passé de chacun) pour atteindre
lhumanité entière (patrimoine mondial; mémoire des grands faits, notamment criminels), en passant
par toutes les échelles des groupes constitués autour dune identité ou dun projet (groupes des héritiers
dun passé, groupes ethniques, groupes politiques, groupes nationaux…). Cette attribution a ceci de
commun avec lhistoire qu’elle construit des récits. Lorsque lun de ces récits est porté par un groupe
su samment puissant et légitime aux yeux de l’opinion publique, il devient interpellateur sous la
forme du «devoir de conservation» et du «devoir de mémoire». Il peut alors devenir institutionnel
(inscription au patrimoine, entrée dune mémoire à l’école, inscription au grand livre des célébrations
nationales…). Cette double nature de témoin et de récit du passé entretient la confusion avec l’histoire,
elle-même récit du passé, mais récit élaboré sur dautres fondements que les mémoires et avec dautres
nalités que la conservation patrimoniale. Pour reprendre et étendre une distinction de Pierre Nora,
mémoires et patrimoine relèvent fondamentalement de la subjectivité, cest-à-dire de leur détermination
par les sujets qui les conçoivent. La démarche de l’historien, quant à elle, est déterminée par une volonté
dobjectivité et elle relève dun processus de vérité, même si celle-ci est contingente et provisoire, relative
aux sources, aux temps et à la position de l’historien. Comme telle, elle contient la possibilité de son
évolution, voire de sa réfutation. C’est à cette condition quelle est scienti que.
Une mémoire sert les intérêts (matériels ou symboliques) du groupe qui lélabore et elle les porte, étant
entendu que ces intérêts peuvent être tout à fait légitimes (comme le sont ceux des victimes des grands
crimes du passé). L’historien ne doit viser que la production du savoir scienti que qui est compréhension
du passé.
Le patrimoine, sujet moins polémique que celui des mémoires, na pas eu l’honneur de la même ré exion
épistémologique. Comme pour les mémoires, un patrimoine est toujours celui de quelqu’un, individu
ou groupe social qui le pourvoit dune valeur. Paris, Rome et Jérusalem ont certes «un» patrimoine si
lon prend ces trois villes pour des êtres historiques. Cependant ce sont plutôt des patrimoines que ces
trois villes majeures présentent à lanalyse de l’historien. Une société démocratique ne peut pas en rester
à un rapport simplement patrimonial et mémoriel à son passé. Elle se doit de le regarder en face. Et pour
cela, le travail de l’historien lui est indispensable.
Question 1: Le patrimoine: lecture historique
Mise en œuvre
Une étude au choix parmi les trois suivantes :
– le centre historique de Rome,
– la Vieille Ville de Jérusalem,
– le centre historique de Paris.
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