2
Introduction
Au regard de la croissance démographique galopante au Sahel, les actions de reboisement
classique à elles seules seront incapables de renverser la tendance actuelle de
déboisement/déforestation et de perte généralisée du couvert forestier. Il faut certes des
investissements plus soutenus, mais aussi promouvoir des techniques qui soient, à la portée des
populations en terme de coût.
La régénération naturelle assistée (RNA) est une alternative dans les pays sahéliens qui est
définie comme une pratique qui consiste à protéger les jeunes pousses des espèces ligneuses
dans les champs de culture, afin de contribuer efficacement à la restauration du couvert végétal.
Elle est basée sur la gestion locale des essences d’arbres et d’arbustes déjà existantes. Lorsque
les conditions s’y prêtent, la RNA devrait être vue comme une méthode de reforestation rapide
et économique. Il est facile d’adopter la RNA et de l’adapter aux besoins locaux. La mise en
œuvre de la RNA est peu coûteuse et peut augmenter rapidement le couvert forestier sur de
vastes étendues, elle améliore également les sols, les cultures, contribue à l’alimentation des
bétails et l’environnement et profite aux communautés locales.
A. Aspects Techniques de la RNA
- A1) Description de la pratique :
La régénération naturelle assistée consiste à laisser au cours du défrichement (en saison sèche ou
en saison des pluies) un à trois (3) rejets issus des souches des différents arbres et arbustes (entre
80 à 150 pieds à l'hectare) pour qu'ils poursuivent leur croissance.
Les différentes étapes de la réalisation de la RNA sont:
- Repérage et sélection des rejets à protéger;
- Coupe des rejets non sélectionnés;
- Entretien et élagage des rejets sélectionnés chaque année;
- Exploitation raisonnée des branches issues des arbres régénérés en fonction des espèces et
des besoins (fourrages, bois, matière organique etc.).
- A2) Mise en œuvre de la technologie :
Visualisation
C’est le fait de repérer les jeunes pousses d’arbres dans les champs et jachères et de les rendre
visibles en les marquant par des signes distinctifs. Pour cela, soit on attache des tissus de couleur
vive aux jeunes arbres repérés, soit on plante un piquet de bois mort plus long que le jeune
arbre. Cette activité a pour objet essentiel d’épargner tous les arbres marqués qui sont rendus
visibles aux personnes qui labourent les champs.
Le facteur limitant au niveau de cette étape est l’absence de porte graine, c'est-à-dire l’absence
presque totale de jeunes pousses sur le terroir. Face à de telle situation, il s’agira d’amener les
déjections des animaux qui renferment des graines servant de semences qui auront un pouvoir
germinatif élevé du fait d’être prétraité à travers le tube digestif de l’animal
Démarier les rejets
Les activités de cette étape se font au moment de la préparation des champs et jachères en début
d’hivernage. Elles consistent à nettoyer la parcelle tout en prenant soin de sélectionner et
d’épargner un à deux rejets les plus vigoureux et selon une distance réglementaire. Les
avantages liés à ce niveau sont :