La Lettre du Rhumatologue - n° 298 - janvier 2004
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RHUMATOLOGIE PÉDIATRIQUE
VACCINATION ANTI-MÉNINGOCOQUE
DU GROUPE C ET ARTHRITE JUVÉNILE
IDIOPATHIQUE
La question du risque d’induction de poussées de rhuma-
tisme inflammatoire par une vaccination est récurrente,
notamment chez l’enfant. Sans fournir de réponse défini-
tive, l’expérience rapportée par un groupe hollandais est ras-
surante, et mérite d’être mentionnée.
Une dramatique épidémie de méningite à méningocoque du
groupe C, survenue aux Pays-Bas en 1997, a conduit à une
large campagne de vaccination contre cet agent. Ronaghy
et al. (138) ont eu l’idée d’évaluer le retentissement de cette
vaccination chez des enfants présentant une arthrite juvénile
idiopathique. Quatre-vingt-six enfants ont été inclus dans
cette étude, 35 d’entre eux présentant une oligoarthrite,
33 une polyarthrite et 18 une forme systémique d’arthrite
juvénile idiopathique. Certains de ces enfants recevaient des
traitements de fond ou des immunosuppresseurs : sulfasa-
lazine, méthotrexate, léflunomide, veinoglobulines, etaner-
cept, infliximab ou traitements combinés. L’activité de la
maladie articulaire a été évaluée 6 mois avant et 6 mois après
la vaccination, sur les score articulaires, le HAQ et l’appré-
ciation globale du patient. L’efficacité vaccinale a été éva-
luée à 6 mois sur le taux d’IgG anti-méningocoque C .
Aucune poussée d’arthrite n’a été enregistrée à la suite de
la vaccination, et ni la maladie ni son traitement ne semblent
avoir altéré la réponse vaccinale, des taux d’IgG anti-ménin-
gocoque C considérés comme protecteurs étant retrouvés, y
compris chez les patients traités par immunosuppresseurs.
ÉTUDE COMPARATIVE DE L’ACÉTONIDE
ET DE L’HEXACÉTONIDE DE TRIAMCINOLONE
INTRA-ARTICULAIRE AU COURS
DE L’ARTHRITE JUVÉNILE IDIOPATHIQUE
La corticothérapie locale est très utilisée chez l’enfant,
notamment dans les mono- et oligo-arthrites, et fait volon-
tiers appel aux corticoïdes retard pour éviter la multiplica-
tion des gestes.
Zulian et al. (1697) ont étudié l’efficacité respective de
l’acétonide de triamcinolone (Kenacort
®
) et de l’hexacéto-
nide de triamcinolone (Hexatrione
®
) chez des enfants pré-
sentant une arthrite juvénile idiopathique responsable de l’at-
teinte de deux articulations symétriques, dont l’une a fait
l’objet d’une injection intra-articulaire de 1 mg/kg d’hexa-
cétonide de triamcinolone (maximum 40 mg), l’autre de
2 mg/kg d’acétonide de triamcinolone (maximum 80 mg).
L’évaluation articulaire, faite à 1, 3, 6, 9, 12 et 24 mois, por-
tait sur le gonflement, la douleur et la limitation articulaires,
ainsi que sur l’augmentation de la chaleur locale au toucher.
Une bonne réponse était définie par l’absence de synovite
ou une amélioration du score articulaire d’au moins 60 %.
Quatre-vingt-six articulations ont été infiltrées, dont 68 aux
genoux, 16 aux chevilles et 2 aux poignets. Un taux de
bonnes réponses significativement plus élevé a été enregis-
tré avec l’hexacétonide de triamcinolone, le maintien de la
réponse étant également nettement meilleur avec ce produit
(tableau I et figure 1). La tolérance de ces gestes a été satis-
faisante, deux atrophies sous-cutanées ayant néanmoins été
observées avec chacun des deux produits. L’hexacétonide
de triamcinolone intra-articulaire paraît donc donner des
résultats supérieurs à ceux de l’acétonide de triamcinolone
dans le traitement des arthrites persistantes chez l’enfant.
On ne peut que regretter les problèmes de disponibilité
observés avec ces produits depuis quelques années.
COMPARAISON DU LÉFLUNOMIDE ET DU
MÉTHOTREXATE DANS LA POLYARTHRITE
JUVÉNILE
Silvermann et al. ont rapporté les résultats d’un essai mul-
ticentrique, randomisé, comparant l’efficacité et la tolérance
du léflunomide et du méthotrexate dans la forme polyarti-
culaire d’arthrite juvénile idiopathique. Ont été recrutés des
enfants de 3 à 17 ans présentant une polyarthrite et n’ayant
jamais reçu l’un ou l’autre de ces deux traitements de fond.
Les schémas thérapeutiques proposés étaient les suivants :
6 mois 12 mois 24 mois
HT 89,7 % 84 % 77 %
AT 61 % 48 % 38 %
Tableau I. Taux de bonne réponse articulaire après injection articulaire
d’hexacétonide de triamcinolone (HT) et d’acétonide de triamcinolone
(AT).