
  
LEXIQUE DE LA LITTÉRATURE DIDACTIQUE 
(1330-1500) 
 
(SIMON DE PHARES, GERSON, OLIVIER DE LA HAYE, PHILIPPE DE 
MÉZIÈRES, ÉVRART DE CONTY, HECTOR DE CHARTRES, CORBECHON, 
FUSORIS, Régime de santé, Somme abrégée de théologie, Songe du Vergier,...) 
 
Hiltrud GERNER 
 
 I.  LA LITTÉRATURE DIDACTIQUE 
 
Le présent Lexique du vocabulaire de la littérature didactique a été élaboré dans le cadre des travaux 
préparatoires à la rédaction du Dictionnaire du Moyen Français. Il se compose de 37 textes d’importance 
variable (de 5 à 800 pages), dont sept ont été saisis intégralement et trente ont fait l’objet d’un relevé sélectif de 
vocables. 
Ces textes appartiennent à un genre littéraire rarement étudié, d’autant moins étudié que la plupart de 
ces écrits, jusqu’à une période récente, étaient d’un accès difficile. Il a donc paru intéressant de les examiner non 
seulement du point de vue de la terminologie spécifique du ou des domaines traités mais aussi pour le 
vocabulaire commun qui dans certains traités se révèle plus spontané que dans des oeuvres à ambition littéraire. 
Par la variété de ses domaines, ce corpus textuel peut paraître hétérogène. Cependant, malgré son 
apparence à première vue disparate, on peut dégager des aspects du savoir, de l’expérience, de la vie sociale (tels 
que la religion, l'astronomie, la médecine, les plantes, la politique, le droit, etc.) qui apparaissent de manière 
dominante dans bon nombre d'écrits. Ces disciplines, aujourd'hui cloisonnées, ne sont pour l'homme médiéval 
que des manifestations multiformes de l'harmonie de l'univers en tant que création divine. Chaque auteur, tout en 
traitant essentiellement d'un domaine, maîtrise souvent aussi tous les autres et les associe à ses propos. 
On peut ainsi, à partir du corpus examiné ici, déterminer plusieurs grands domaines connexes : en 
premier lieu, l'astronomie (Evrart de Conty, Fusoris, Le Pèlerin de Prusse, Simon de Phares et une partie de 
l'œuvre de Corbechon) qui, prise dans le sens de mécanique céleste, est en accord avec la vision du monde de la 
théologie ; les quatre éléments du cercle sublunaire d'où résultent les complexions humaines (Evrart de Conty, 
Ciboule, Olivier de La Haye) touchent aussi, outre les deux domaines cités, la médecine ; de même, l'aspect 
interprétatif de l'astronomie qu'est l'astrologie sert cette discipline, par exemple pour déterminer les jours 
critiques qui conditionnent l'issue d'une maladie (Régime de santé, Simon de Phares). 
Un deuxième domaine important est le droit (droit romain, droit canon, droit coutumier) ; les thèmes 
abordés sont essentiellement les fonctions civiles et ecclésiastiques, les impôts, l'administration des eaux et des 
forêts, l'exploitation forestière, les redevances et les amendes (Le Songe du Vergier, Philippe de Mézières, 
Hector de Chartres). 
D'autres vocabulaires relevés sont plus spécifiques ; ils concernent les échecs (Evrart de Conty, 
Philippe de Mézières), l'héraldique (Bestiaire héraldique,  Le Songe du Vergier), la parenté (Sacrement du 
mariage) ; le vocabulaire courant (le corps humain, les vêtements, les aliments, le mobilier, etc.) est énuméré 
dans un but pédagogique dans La Manière du langage. 
Le vocabulaire le mieux représenté ici, et peut-être le plus technique, est celui de 
l'astronomie/astrologie (domaine abrégé ASTR. en raison de l'emploi indifférencié des deux). En particulier, les 
cinq auteurs cités plus haut ont permis une moisson abondante de mots, de syntagmes et de sens propres à ce 
domaine. 
Mais en définitive, peu importait au fond la cohérence interne du corpus ; la visée de ce travail était 
l'analyse lexicologique de son vocabulaire et le résultat était destiné à rejoindre l'œuvre collective, le 
Dictionnaire du Moyen Français, dont l'intention était la représentation la plus large de tous les parlers de 
l'époque. Cet objectif n'étant pas réalisable à court terme, l'équipe du Moyen Français a choisi de publier ces 
travaux individuellement sur support papier et de les rendre électroniquement accessibles, cumulés dans une 
base lexicale. 
 II.  ÉTABLISSEMENT DE LA NOMENCLATURE 
 
  Le Lexique de la littérature didactique reflète, à échelle réduite, les mêmes composantes textuelles que 
le DMF : il se compose de textes "intégraux" et de textes "partiels".