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- Par conséquent l’esprit est différent du corps (dualisme). Il survit à la mort du corps, il est plus facile à
connaître que le corps. Pourquoi ? Parce que nous avons un accès immédiat à nos pensées, par notre
conscience.
L’évidence claire et distincte, critère de la vérité : La découverte de ce premier principe implique une certaine
conception de la vérité : Descartes s’interroge sur « ce qui est requis à une proposition pour être vraie et certaine »,
autrement dit, sur le critère de la vérité : c’est l’évidence qui caractérise ce qui est vrai. C’est la raison pour laquelle
la vérité est accompagnée de certitude, c’est-à-dire une conviction, un sentiment d’assurance : « je jugeai que je
pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous concevons fort clairement et fort distinctement sont
toutes vraies », même si ce n’est pas toujours facile de savoir lesquelles nous concevons distinctement. Il ne faut
donc pas confondre l’évidence avec la fausse évidence des préjugés : ses critères sont la clarté et la distinction
(alors que les préjugés sont confus).
La preuve de l’existence divine : Puisque je doute, je suis un être imparfait. Or, comment expliquer que je puisse
penser la perfection ? D’où me vient cette idée ? D’une nature plus parfaite que la mienne (le parfait ne pouvant,
logiquement provenir de quelque chose de moins parfait).
- S’agit-il des éléments (ciel, terre, lumière, chaleur, etc…) ? Non, car elles n’ont rien de supérieur à moi. Je
peux même penser en être le créateur.
- Je ne peux tenir l’idée de parfait du néant : car le néant ne peut être source du parfait.
- Cette idée ne peut venir que de Dieu, être absolument parfait.
- En tant qu’être existant imparfait, je dois dépendre de quelque chose de plus parfait. Car « si j’eusse été seul
et indépendant de tout autre », j’aurais été moi-même un être parfait, « infini, éternel, immuable, tout
connaissant, tout puissant », etc… Or, ce n’est pas le cas, donc mon existence dépend de Dieu.
- Quelle est la nature de Dieu ? Dieu n’a aucune imperfection : le doute, l’inconstance, la tristesse », etc…Il n’a
rien de corporel : il est un être purement spirituel.
- Les choses moins parfaites, spirituelles ou corporelles, dépendent de Dieu à chaque instant : c’est la thèse de
la création continuée.
Seconde preuve de l’existence divine :
- Quelles sont les autres vérités dont nous pouvons être certain ? L’espace des géomètres est une étendue (tout
ce qui a une largeur, longueur, profondeur) indéfinie. Il est divisible à l’infini. Contrairement à l’espace des
scolastiques, qui est un lieu possédant des forces occultes (le « pouvoir », l’ « énergie »), l’espace cartésien
est purement géométrique et mathématique, une « grandeur », une « figure ».
- L’évidence des démonstrations mathématiques ne prouve pas l’existence de leurs objets. Par exemple, rien ne
prouve que le triangle existe, même si je peux donner sa définition (la somme de ses angles est égale à 180°).
- En revanche, l’existence est comprise dans la définition d’un Être parfait : donc Dieu existe nécessairement.
Pourquoi nous pensons qu’il est plus difficile d’étudier l’esprit que la matière :
- La plupart pensent qu’il est très difficile de connaître la nature de Dieu ou de notre âme, et qu’il est plus facile
de connaître les choses sensibles. C’est parce qu’ils utilisent leur imagination (qui convient pour penser les
choses matérielles) plus que leur entendement (qui convient pour ce qui est spirituel). Or, utiliser son
imagination pour tenter de comprendre les vérités métaphysiques, c’est comme vouloir entendre ou sentir
avec ses yeux. Nous ne pouvons comprendre, accéder à la vérité, qu’avec notre entendement.
- Les vérités qui viennent d’être établies : l’existence de ma pensée, je suis de la pensée, l’existence de Dieu,
sont bien plus certaines que le fait qu’on ait un corps, qu’il y ait une Terre, des astres... Nous avons une
certitude morale de l’existence des corps matériels, et non une certitude métaphysique. En effet, on ne peut
prouver leur existence, mais puisqu’on peut prouver celle de Dieu, alors on peut être assuré moralement qu’il
ne nous trompe pas lorsque nous percevons ces corps matériels (mon corps, le monde autour de moi…) : Dieu
est le garant de la véracité de toutes mes pensées.
La fin du doute méthodique : Descartes sort alors du doute : « les rêveries que nous imaginons étant endormis ne
doivent aucunement nous faire douter de la vérité des pensées que nous avons étant éveillés », autrement dit, le
fait de rêver, d’avoir des illusions, ne nous empêchent pas d’avoir des pensées vraies. Il est donc possible
d’atteindre la vérité. Pour cela, « nous ne nous devons jamais laisser persuader qu’à l’évidence de notre raison »,
c’est-à-dire à qu’il ne faut se fier qu’à l’évidence (la clarté et la distinction) de nos pensées rationnelles, et non à
l’imagination (nous imaginons bien des chimères, chèvres à tête de lion, qui n’existent pourtant pas), aux
sensations, à ce que disent les autres, même plus savants… Nous voyons alors la modernité de Descartes : chacun
est capable de trouver la vérité en lui-même, sans avoir besoin de l’obtenir d’un plus savant que lui, de la tradition.
« Toutes nos idées ou notions doivent avoir quelque fondement de vérité », car sinon, Dieu ne les auraient pas
mises en nous.
Textes très important à connaître : au début de la 4ème partie,
- de « j’avais dès longtemps remarqué que… à le premier principe de la philosophie que je cherchais ».
- puis de « puis, examinant avec attention … à elle ne laisserait pas d’être tout ce qu’elle est ».
- de « après cela, je considérai en général… à celles que nous concevons distinctement ».