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Mais les mathématiques, en raison de leur évidence et de leur simplicité, semblent
résister à l’épreuve du doute : Descartes fait alors l’hypothèse du Malin Génie
(Dieu, infiniment bon, ne peut vouloir me tromper), qui peut s’amuser à nous
tromper à chaque instant : peut-être que 5 et 7 ne valent pas 12 ! Il faut donc aussi
rejeter les mathématiques. C’est cet argument qu’on ne retrouve pas dans le
Discours : Descartes se contente de remarquer, sans faire appel à l’hypothèse du
Malin Génie, que nos démonstrations sont parfois fausses, pour rejeter toutes les
vérités mathématiques.
Que suis-je ? Puis Descartes va déterminer ce que je suis :
- Je ne suis pas un corps, puisque je doute de tout ce que je vois, du monde.
- Je suis en revanche une substance pensante, qui n’est rien de matériel.
Une substance est ce qui n’a besoin que de soi-même pour exister.
- Par conséquent l’esprit est différent du corps (dualisme). Il survit à la mort du corps, il est plus facile
à connaître que le corps. Pourquoi ? Parce que nous avons un accès immédiat à nos pensées, par
notre conscience.
L’évidence claire et distincte, critère de la vérité : La découverte de ce premier principe implique une
certaine conception de la vérité : Descartes s’interroge sur « ce qui est requis à une proposition pour être
vraie et certaine », autrement dit, sur le critère de la vérité : c’est l’évidence qui caractérise ce qui est
vrai. C’est la raison pour laquelle la vérité est accompagnée de certitude, c’est-à-dire une conviction, un
sentiment d’assurance : « je jugeai que je pouvais prendre pour règle générale que les choses que nous
concevons fort clairement et fort distinctement sont toutes vraies », même si ce n’est pas toujours facile
de savoir lesquelles nous concevons distinctement. Il ne faut donc pas confondre l’évidence avec la
fausse évidence des préjugés : ses critères sont la clarté et la distinction (alors que les préjugés sont
confus).
La preuve de l’existence divine : Puisque je doute, je suis un être imparfait. Or, comment expliquer que
je puisse penser la perfection ? D’où me vient cette idée ? D’une nature plus parfaite que la mienne (le
parfait ne pouvant, logiquement provenir de quelque chose de moins parfait).
- S’agit-il des éléments (ciel, terre, lumière, chaleur, etc…) ? Non, car elles n’ont rien de supérieur à
moi. Je peux même penser en être le créateur.
- Je ne peux tenir l’idée de parfait du néant : car le néant ne peut être source du parfait.
- Cette idée ne peut venir que de Dieu, être absolument parfait.
- En tant qu’être existant imparfait, je dois dépendre de quelque chose de plus parfait. Car « si j’eusse
été seul et indépendant de tout autre », j’aurais été moi-même un être parfait, « infini, éternel,
immuable, tout connaissant, tout puissant », etc… Or, ce n’est pas le cas, donc mon existence dépend
de Dieu.
- Quelle est la nature de Dieu ? Dieu n’a aucune imperfection : le doute, l’inconstance, la tristesse »,
etc…Il n’a rien de corporel : il est un être purement spirituel.
- Les choses moins parfaites, spirituelles ou corporelles, dépendent de Dieu à chaque instant : c’est la
thèse de la création continuée.
Seconde preuve de l’existence divine :
- Quelles sont les autres vérités dont nous pouvons être certain ? L’espace des géomètres est une
étendue (tout ce qui a une largeur, longueur, profondeur) indéfinie. Il est divisible à l’infini.
Contrairement à l’espace des scolastiques, qui est un lieu possédant des forces occultes (le
« pouvoir », l’ « énergie »), l’espace cartésien est purement géométrique et mathématique, une
« grandeur », une « figure ».
- L’évidence des démonstrations mathématiques ne prouve pas l’existence de leurs objets. Par
exemple, rien ne prouve que le triangle existe, même si je peux donner sa définition (la somme de
ses angles est égale à 180°).
- En revanche, l’existence est comprise dans la définition d’un Être parfait : donc Dieu existe
nécessairement.
Pourquoi nous pensons qu’il est plus difficile d’étudier l’esprit que la matière :
- La plupart pensent qu’il est très difficile de connaître la nature de Dieu ou de notre âme, et qu’il est
plus facile de connaître les choses sensibles. C’est parce qu’ils utilisent leur imagination (qui
convient pour penser les choses matérielles) plus que leur entendement (qui convient pour ce qui est
spirituel). Or, utiliser son imagination pour tenter de comprendre les vérités métaphysiques, c’est