Sujet TER licence 3
Autour du paradoxe de Banach - Tarski
(proposé par Zoé Philippe)
Le paradoxe de Banach-Tarski est souvent cité comme l’énoncé le plus surpre-
nant des mathématiques. Dans sa version faible, il affirme qu’ on peut découper
une sphère un nombre fini de morceaux et les recoller pour former deux sphères
de même rayon que celle de départ.
Ce résultat stupéfiant révèle la difficulté de la définition d’une notion correcte
de mesure. Bien sûr, on savait déjà avant cela que la notion physique intuitive de
mesure d’un objet comme somme de la mesure de ses composants "atomiques"
ne pouvait fonctionner. Deux objets ayant le même nombre de points peuvent
ne pas avoir la même mesure : les intervalles A= [0,1] et B= [0,2] sont en
bijection (via l’application x7→ 2x), mais Best deux fois plus grand que A.
On pourrait imputer cette apparente contradiction à l’utilisation de l’infini
(indénombrable !) dans le découpage point par point des intervalles. Toute la
saveur du résultat de Banach-Tarski réside dans l’utilisation d’un nombre fini
de morceaux en lesquels découper la sphère pour reconstruire deux sphères iden-
tiques (on peut montrer que le nombre minimal de morceaux requis est cinq).
Dans ce mémoire, on se propose d’étudier la démonstration de ce théorème.
Le point de départ est l’utilisation de l’axiome du choix pour construire des
ensembles non mesurables de R3, invariants par l’action des isométries de R3.
C’est la conjonction de ces deux aspects axiomatique (axiome du choix, théorie
de la mesure) et algébrique/géométrique (groupe des isométries de R3) qui fait
la richesse du sujet. Selon les gouts et la motivation des étudiants, on pourra
développer plus l’un ou l’autre de ces points de vue.
Références :
Pierre de la Harpe, Mesures finiment additives et paradoxes, in Autour du cen-
tenaire de Lebesgue, Panoramas et Synthèses 18, SMF 2004.
Stan Wagon, The Banach-Tarski Paradox, Cambridge University Press.
Marc Guinot, Le paradoxe de Banach-Tarski, Aléas.