ONZIÈME TRADITION 209
mat. Avec les meilleures intentions, ceux-ci dénonçaient
le principe de l’anonymat en disant qu’il était désormais
désuet, bien qu’il ait eu sa raison d’être à l’époque des
pionniers. Ces membres étaient convaincus que le Mou-
vement avancerait plus vite et plus loin s’il se prévalait
des méthodes modernes de publicité. Les AA disaient-ils,
comptaient dans leurs rangs plusieurs célébrités locales,
nationales ou internationales. Si ces personnes y consen-
taient, comme c’était le cas de plusieurs, pourquoi ne pas
rendre publique leur appartenance au Mouvement et en-
courager ainsi d’autres personnes à y adhérer ? C’était
des arguments défendables, mais fort heureusement, nos
amis journalistes ne les partageaient pas.
La Fondation* a fait parvenir des lettres à presque
tous les organismes d’information d’Amérique du Nord
pour leur préciser que notre politique de relations pu-
bliques consistait à miser davantage sur l’attrait que sur
la réclame, et pour souligner que l’anonymat personnel
constituait la plus efcace protection des AA. Depuis ce
moment, rédacteurs en chef et rédacteurs-réviseurs ont
très souvent retiré des reportages les noms et photogra-
phies de membres des AA, et ont fréquemment rappelé
à certains membres arrivistes le principe de l’anonymat
des AA. Ils ont même, à cause de ce dernier, sacrié de
bons reportages. Cette étroite coopération nous a sûre-
ment aidés. Seuls quelques membres isolés brisent en-
core leur anonymat de façon délibérée en public.
* En 1954, The Alcoholic Foundation, Inc. A pris le nom de General Service Board
of Alcoholics Anonymous, Inc. et le bureau de la Fondation s’appelle maintenant
le General Service Ofce (Bureau des Services généraux).
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